Deuxième présidence suisse du Conseil de sécurité de l’ONU

En octobre 2024, la Suisse assurera, pour la seconde fois de son mandat, la présidence du Conseil de sécurité des Nations Unies. Comme lors de sa première présidence, elle placera deux de ses priorités – «promouvoir une paix durable» et «protéger les populations civiles» – au cœur des travaux du Conseil. Que représente cette présidence pour la Suisse? Tour d’horizon des compétences, du programme et des priorités de la Suisse pour le mois d’octobre.

 Un fonctionnaire de l’ONU pose un écriteau portant la mention «Suisse» devant la place du président du Conseil à la table en forme de fer à cheval du Conseil de sécurité de l’ONU.

En octobre, la Suisse assumera pour la deuxième fois la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU. © Keystone

En octobre, la Suisse assumera pour la deuxième fois la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU. Avec les graves conflits au Proche-Orient, en Ukraine, au Soudan et dans de nombreuses autres régions, la présidence suisse du Conseil intervient dans une période géopolitique très tendue. Le mois d'octobre est traditionnellement un mois très chargé en raison des réunions mandatées de régions du monde entier. Plusieurs prolongations de mandat de missions de paix sont également prévues. Assurer le bon déroulement des affaires du Conseil est la tâche principale de la présidence, afin que celui-ci puisse prendre des décisions et remplir son mandat de maintien de la paix et de la sécurité internationales. Pour l’occasion, la présidente de la Confédération Viola Amherd et le conseiller fédéral Ignazio Cassis se rendront à New York.

Quelles sont les prérogatives du pays exerçant la présidence?

Le pays présidant le Conseil dirige les séances programmées et convoque des réunions d’urgence en fonction des événements dans le monde, et à la demande d’autres États membres. Pendant les séances, le président ou la présidente donne la parole aux autres membres du Conseil. En règle générale, le Conseil commence par écouter des briefings du Secrétariat de l’ONU, d’autres programmes de l’ONU et de personnes représentant la société civile sur le terrain. Ces briefers fournissent au Conseil de sécurité un exposé de première main de la situation dans un conflit précis, à la suite de quoi le Conseil peut débattre. Il incombe aussi à la présidence du Conseil d’apporter des explications aux médias, par exemple après des résolutions importantes.

Les membres du Conseil de sécurité exercent la fonction de présidence du Conseil à tour de rôle chaque mois, selon l'ordre alphabétique des noms d'États en anglais. À ce titre, le pays qui assure la présidence dirige les réunions et représente le Conseil, si nécessaire, à l'extérieur et vis-à-vis d'autres organes de l'ONU tels que l'Assemblée générale de l'ONU, le Secrétaire général de l'ONU ou le Conseil économique et social.

Priorités de la présidence suisse

La présidence du Conseil établit le programme de travail pour le mois en question. Ce programme est en grande partie imposé, notamment par la prolongation nécessaire de mandats d’opérations de maintien de la paix de l’ONU ou la prolongation de régimes de sanctions instaurés par le Conseil de sécurité. La présidence peut par ailleurs organiser ses propres séances. Le mois de la présidence offre à la Suisse la possibilité de mettre en avant ses priorités thématiques – promouvoir la paix durable, protéger la population civile, aborder la sécurité climatique et renforcer l’efficience – et de donner des impulsions au Conseil.

La Suisse prévoit deux événements phares au cours de son mois de présidence. Le 21 octobre, le conseiller fédéral Ignazio Cassis présidera une séance du Conseil sur l'impact des développements scientifiques et technologiques actuels et futurs sur la paix et la sécurité. L'accent sera mis sur les opportunités et les risques liés à ces développements, ainsi que sur les besoins d'action identifiés par le Conseil de sécurité dans l'exercice de son mandat, en particulier la prévention des conflits. Le 24 octobre, le Conseil de sécurité, présidé par la présidente de la Confédération Viola Amherd, se consacrera au thème «Femmes, paix et sécurité» dans le cadre de son débat ouvert annuel. Le rôle des femmes dans les processus de paix sera au cœur de cette discussion. Alors que les femmes restent nettement sous-représentées dans les négociations de paix à l'échelle mondiale, des études montrent parallèlement que leur implication desaugmente nettement les probabilités pour une mise en œuvre durable des accords de paix.

En octobre, le Conseil de sécurité de l'ONU accueillera également la visite du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine sous la direction de la Suisse. Les deux conseils discuteront de la coopération dans les opérations de paix, dans le contexte de la sécurité climatique et du rôle des jeunes dans le maintien de la paix.

Le 14 octobre, la Suisse inaugurera au siège des Nations unies à New York une exposition intitulée «Deepfake and You», conçue en collaboration avec l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). La manipulation des images et la désinformation peuvent avoir de graves conséquences politiques, sociales et humanitaires. Cette exposition vise à renforcer la prise de conscience face à ces dangers et à proposer des solutions.

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