Comment la Suisse s’engage-t-elle au Conseil de sécurité de l’ONU?
La Suisse siège au Conseil de sécurité de l’ONU en 2023 et 2024. Son expertise en matière de paix et de sécurité internationale enrichit les discussions et les débats qui s’y tiennent. En octobre 2024, la Suisse assure la présidence du Conseil. Toute information concernant l’action de la Suisse ainsi que ses déclarations prononcées dans le cadre de son mandat au Conseil de sécurité sont publiées ici, sur le fil d’actualité.
Le 3 mai 2023, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a présidé un débat du Conseil de sécurité de l'ONU axé sur l'instauration d'une confiance mutuelle. © DFAE
Composition du Conseil de sécurité en 2024
Priorités et rôles de la Suisse au sein du Conseil de sécurité de l'ONU
Priorités
Le 31 août 2022, le Conseil fédéral a fixé quatre priorités pour le mandat de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU:
- Construire une paix durable
- Protéger la population civile
- Renforcer l’efficience du Conseil de sécurité
- Agir pour la sécurité climatique
La Suisse souhaite se positionner de manière crédible sur tout l’éventail thématique figurant à l’agenda du Conseil de sécurité.
Les priorités suisses en détail
Rôles de la Suisse
Rédactrice (Penholderships):
- Co-rédactrice du dossier Syrie humanitaire
- Co-rédactrice pour le Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS) avec la Sierra Leone
Présidences d'organes subsidiaires:
- Présidente du Comité des sanctions sur la République populaire démocratique de Corée
- Co-présidente du groupe informel d’experts sur les femmes, la paix et la sécurité, avec la Sierra Leone
- Co-présidente du groupe informel d'experts sur le climat et la sécurité, avec le Mozambique
- Point focal point focal informel sur «conflits et faim», avec le Guyana
- Point focal sur la Cour pénale internationale (CPI), avec le Japon
- Co-présidente du groupe informel d’experts sur la protection des civils, avec le Royaume-Uni
Comportement de vote de la Suisse et aperçu mensuel
Comportement de vote de la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU
Aperçu mensuel
Programme de travail du Conseil de sécurité de l'ONU, ONU (en)
Programme de travail commenté du Conseil de sécurité de l'ONU, Security Council Report (en)
27.11.2024 – Réunion d'urgence sur la situation actuelle en Ukraine
Lors d'une réunion d'urgence au Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse a condamné les récentes attaques menées par la Russie contre plusieurs régions d'Ukraine. La Suisse a rappelé à New York que les attaques contre la population civile et les installations civiles sont interdites par le droit international humanitaire. Toutes les parties au conflit sont appelées à respecter le droit international, à protéger la population civile et à respecter les droits de l'homme. La situation précaire des installations nucléaires, notamment de la centrale nucléaire de Zaporizhia, est particulièrement préoccupante. Les attaques contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes mettent en péril la sécurité et la sûreté nucléaires et nécessitent une attention supplémentaire urgente.
Dans le cadre de la réunion d'urgence, la Suisse a déploré les effets néfastes de l'agression russe sur l'architecture internationale de désarmement et de maîtrise des armements. Elle a notamment condamné les menaces nucléaires répétées de la Russie et déploré les informations faisant état de l'utilisation d'un missile balistique à longue portée contre l'Ukraine. La Suisse s'est en outre inquiétée de l'utilisation d'agents irritants dans les combats en violation de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques en situation de guerre, comme l'a récemment confirmé l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. La Suisse a également exprimé sa profonde inquiétude face à l'utilisation répétée de mines antipersonnel par la Russie et à l'annonce récente du transfert de mines antipersonnel vers l'Ukraine. Elle a appelé tous les États à respecter leurs obligations en vertu du droit international, y compris celles découlant de la Convention d'Ottawa.
Enfin, la Suisse a demandé à la Russie, au sein du Conseil de sécurité, de cesser immédiatement les hostilités et de retirer ses troupes d'Ukraine. En tant que membre élu du Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse a réaffirmé son soutien à la recherche d'une paix juste et durable en Ukraine, fondée sur le droit international, y compris la Charte de l'ONU. Il est urgent de mettre fin à la violence et de trouver une solution pacifique afin d'éviter de nouvelles souffrances en Ukraine.
26.11.2024 – Le Conseil de sécurité de l'ONU se prononce sur la résolution suisse sur la protection du personnel humanitaire et onusien
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est prononcé aujourd'hui sur la résolution 2730, initiée par la Suisse et adoptée le 24 mai 2024. Cette résolution engage les États membres de l'ONU à renforcer la protection du personnel humanitaire et onusien. En raison de la violence croissante à l'encontre des personnes qui apportent leur aide à des millions de personnes dans le monde, la Suisse a souligné dans son discours l'importance d'une mise en œuvre conséquente des mesures adoptées dans cette résolution pour la protection des populations civiles.
Le briefing s'est basé sur les recommandations du Secrétaire général de l'ONU sur la manière de mieux prévenir les attaques contre le personnel humanitaire et le personnel de l'ONU et de renforcer leur protection. Le Conseil de sécurité avait donné au Secrétaire général de l'ONU le mandat d'élaborer ces recommandations en adoptant la résolution 2730. Les recommandations offrent des possibilités d'action concrètes pour une meilleure mise en œuvre de la résolution et du droit international humanitaire. À New York, la Suisse a soutenu ces recommandations et a souligné le rôle central du droit international, qui doit garantir la protection du personnel humanitaire et l'obligation de rendre des comptes en cas de violation. Elle a notamment demandé aux États d'adapter les réglementations nationales afin de faciliter le travail humanitaire, de réduire les obstacles bureaucratiques et d'introduire des exceptions juridiques pour les missions humanitaires.
En outre, la Suisse a souligné la responsabilité de lutter de manière ciblée contre la désinformation qui sape la confiance dans les organisations humanitaires. Il est essentiel d'informer objectivement sur le travail essentiel du personnel humanitaire et de garantir le soutien aux personnes en détresse.
La Suisse a appelé les membres du Conseil de sécurité à mettre de côté leurs divergences politiques et à placer la protection des vies humaines au centre de leurs décisions. La résolution 2730 a été soutenue par 98 États lors de son adoption par le Conseil de sécurité en mai dernier. La Suisse poursuivra ses efforts pour protéger la vie de ceux qui aident des millions de personnes en détresse dans le monde. En outre, en amont de la réunion, plus de 100 États ainsi que l'Union européenne ont réaffirmé leur soutien à cette résolution dans un point presse commun.
26.11.2024 – Appel au renforcement des Conventions de Genève
Lors d'une présentation aux médias au siège de l'ONU à New York, la Suisse, en tant que membre du Conseil de sécurité, s'est jointe aux représentants d'organisations humanitaires et à plus de 100 États membres de l'ONU pour lancer un appel en faveur du respect du droit international humanitaire et de la protection des populations civiles. La Suisse y a présenté des chaises, chacune portant une lettre du message « War has limits ». Ces chaises, présentées par le conseiller fédéral Ignazio Cassis lors d'une visite de membres du Conseil de sécurité à Genève en août dernier, sont emblématiques de la responsabilité de la communauté internationale envers les Conventions de Genève et les millions de civils qu'elles ont permis de sauver au cours des 75 dernières années. Ces chaises seront remises aux membres du Conseil de sécurité dans les prochains jours.
Le message « War has limits » inscrit sur les chaises indique que le respect du droit international humanitaire doit être élevé au rang de priorité politique. La remise symbolique des chaises au Conseil de sécurité de l'ONU rappelle qu'aucun État ne peut assumer seul cette responsabilité. La coopération est la clé pour garantir l'efficacité des Conventions de Genève et préserver l'humanité même dans les périodes les plus sombres.
La guerre a des limites
Les Conventions de Genève fixent des limites claires: les guerres ne doivent pas subvertir l'humanité. Avec la résolution 2730 d'origine suisse, adoptée par le Conseil de sécurité en mai 2024, une étape importante a été franchie pour faire respecter ces règles. Elle réaffirme la protection du personnel humanitaire et onusien, qui a lui-même besoin de sécurité pour pouvoir apporter son aide. L'engagement international est nécessaire pour mieux protéger les populations civiles, assumer les responsabilités et réaffirmer la mobilisation commune pour soulager la souffrance humaine. Le 75e anniversaire, en 2024, des Conventions de Genève est plus qu'une commémoration – c'est un appel à la communauté internationale pour qu'elle s'engage à nouveau en faveur des règles qui protègent la vie. La guerre a des limites, et le respect de ces limites est un devoir commun.
20.11.2024 – Proche-Orient: échec au Conseil de sécurité de l'ONU d'un projet de résolution demandant un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages
Un projet de résolution pour un cessez-le-feu à Gaza est aujourd'hui au Conseil de sécurité de l'ONU en raison du veto d'un membre permanent. La résolution a été négociée et soumise au vote par la Suisse, conjointement avec les neuf autres membres non permanents du Conseil de sécurité. La résolution aurait notamment exigé les points suivants:
- un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et durable ainsi que la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages;
- l'accès immédiat de la population civile de Gaza aux services de base et la facilitation de l’acheminement rapide et sans entrave d'une aide humanitaire à grande échelle vers et à l'intérieur de la bande de Gaza;
- le plein respect du droit international, y compris du droit international humanitaire, par toutes les parties, notamment pour protéger la population civile.
La Suisse a soutenu la résolution à New York parce qu'elle reflète la position du Conseil fédéral sur la situation actuelle au Proche-Orient. En adoptant le projet de résolution, le Conseil de sécurité aurait montré sa profonde inquiétude face à la situation catastrophique qui perdure à Gaza, au manque de soins de santé adéquats et à la menace de famine qui pèse sur Gaza. Le Conseil aurait également déploré toutes les attaques contre des civils et tous les actes de terrorisme. En outre, les membres du Conseil auraient réaffirmé leur attachement à la vision d'une solution à deux États, dans laquelle deux États démocratiques, Israël et la Palestine, coexisteraient en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues.
La Suisse a soutenu la résolution à New York et a regretté son échec. Dans sa déclaration après le vote, elle a rappelé que les obligations de droit international de toutes les parties subsistent indépendamment de l'adoption ou de la non-adoption de résolutions par le Conseil de sécurité. « Il faut mettre un terme à la violence et à la déshumanisation dans ce conflit », a souligné la Suisse.
Prise de position de la Suisse après le vote, Conseil de sécurité de l'ONU, 20.11.2024 (en, fr)
18.11.2024 – Ukraine: « Construire la paix demande du courage et de l'énergie »
Le 18 novembre, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a participé à un briefing du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Ukraine, organisé par le Royaume-Uni. Au nom de la Suisse, le ministre suisse des affaires étrangères s'est dit profondément préoccupé par les attaques massives contre les infrastructures énergétiques de ces derniers jours. Celles-ci représentent un grand danger pour la population civile ukrainienne à l'approche de l'hiver. Au vu des souffrances humaines causées par la poursuite de la guerre contre l'Ukraine en violation du droit international, le chef du DFAE a en outre réitéré à New York son appel au respect du droit international, y compris du droit international humanitaire.
Les derniers développements sur le terrain démontrent parfaitement à quel point la situation est préoccupante: avec des rapports faisant état d'un soutien militaire étranger à la Russie – y compris de troupes déployées de la République démocratique de Corée –, le conflit s'étend de plus en plus. À cela s'ajoute la déstabilisation de la sécurité alimentaire et de l'approvisionnement énergétique, ainsi que la menace nucléaire et les risques sécuritaires lui étant liés.
« Après 1000 jours de guerre, les armes doivent se taire! Il est temps de trouver une solution diplomatique », a déclaré le conseiller fédéral Cassis au Conseil de sécurité, appelant la Russie à mettre fin à son agression militaire contre l'Ukraine. Mais construire la paix demande du courage et un engagement uni: pour faire avancer la voie diplomatique, pour impliquer toutes les parties, y compris la Russie, dans le dialogue, pour appeler à plus d’humanité et ainsi faire respecter la Charte de l'ONU et les Conventions de Genève.
En juin 2024, à l'initiative de la Suisse, la conférence sur la paix en Ukraine au Bürgenstock a été l'occasion de parler pour la première fois de la paix au plus haut niveau. La Suisse est prête à continuer à assumer ses responsabilités dans le cadre d'initiatives de dialogue et de médiation visant à promouvoir la paix en Ukraine, initiatives qui se fondent sur le droit international et la Charte de l'ONU.
18.11.2024 – Proche-Orient: le conseiller fédéral Ignazio Cassis souligne l'importance de la solution à deux États au Conseil de sécurité de l'ONU
Sous la présidence du Royaume-Uni, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a participé à une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation actuelle au Proche-Orient. « Après plus d’un an d’un conflit effroyable, il est grand temps d’infléchir de manière décisive la trajectoire actuelle de violence et de déshumanisation », a souligné le chef du DFAE à New York. Le Hamas continue de détenir des otages, la famine menace dans la bande de Gaza et les tensions régionales augmentent. Faim, blessures et maladies guettent à Gaza, alors que le système de santé est pratiquement réduit à néant. Au Conseil de sécurité, le conseiller fédéral Cassis a également condamné, au nom de la Suisse, les hostilités du week-end dernier, au cours desquelles une maison a été détruite par des tirs israéliens, faisant de nombreuses victimes civiles, dont de nombreux enfants. Il a également condamné la poursuite des tirs de roquettes du Hamas sur Israël.
« Une action immédiate est requise de la part de tous les acteurs impliqués dans le conflit pour protéger la population civile », a souligné le conseiller fédéral Cassis. Un cessez-le-feu à Gaza et au Liban, la libération immédiate et inconditionnelle des otages ainsi que l'acheminement rapide et sans entrave de l'aide humanitaire sont nécessaires de toute urgence. Le droit international, y compris la Charte de l'ONU et le droit international humanitaire, doit être respecté par toutes les parties sans exception. L'adoption par la Knesset, le 28 octobre 2024, de deux lois sur l'UNRWA, dont la plupart ne sont pas conformes au droit international et menacent l'aide humanitaire à Gaza, a également été évoquée. Dans ce contexte, la Suisse a rappelé à Israël, au sein du Conseil de sécurité, ses obligations en vertu du droit international en tant que puissance occupante, à savoir veiller à ce que les besoins fondamentaux de la population du territoire palestinien occupé soient couverts.
Une nouvelle dynamique est nécessaire pour retrouver un socle commun d'humanité et œuvrer à une paix conforme au droit international et à la Charte des Nations unies. « La solution politique nous est connue: il s’agit de la solution à deux États, qui offre aux Israéliens et aux Palestiniens la perspective de vivre en paix et en sécurité », a déclaré Cassis. Ainsi, le chef du DFAE a exprimé au Conseil le soutien de la Suisse aux efforts des 94 États (dont la Suisse) et organisations qui se sont réunis fin octobre à Riyad à l'occasion de la conférence de l'Alliance globale pour la mise en œuvre de la solution des deux États. Des propositions concrètes sont nécessaires, visant à renforcer et à réformer l'Autorité palestinienne par des mesures juridiques, politiques et économiques. La Suisse participera également à la conférence de suivi de l'Alliance le 28 novembre à Bruxelles.
En outre, le chef du DFAE a souligné qu'il était impératif d'investir dans la jeunesse pour parvenir à une paix durable au Proche-Orient : « Je suis persuadé que les nouvelles générations sont en mesure d’entreprendre le chemin de la réconciliation et de lutter contre la haine et les extrémismes. C’est pour cette jeune génération que nous devrons répondre de nos actes ».
14.11.2024 – Le Conseil de sécurité de l'ONU prolonge le mandat de la mission de paix en République centrafricaine
Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé aujourd'hui à l'unanimité le mandat de la Mission de maintien de la paix de l'ONU en République centrafricaine (MINUSCA). Malgré plusieurs accords de paix, le pays est toujours en proie à un conflit armé qui fait régulièrement des morts et des blessés, y compris parmi la population civile. Plus de trois millions de personnes sont tributaires de l'aide humanitaire. La protection des civils est l'une des principales préoccupations de la MINUSCA, qui contribue à stabiliser la situation sur le terrain et à faire avancer les efforts de paix dans le pays.
La Suisse s'engage au sein du Conseil de sécurité de l'ONU et dans le cadre de sa politique étrangère pour une paix durable ainsi que pour la protection de la population civile et a soutenu la prolongation du mandat de la MINUSCA à New York. La poursuite de la stabilisation du pays et le renforcement des institutions nationales et locales sont essentiels pour consolider la paix en République centrafricaine, où une partie de la population est toujours victime de violences quotidiennes. La Suisse voit des possibilités de faire face à l'insécurité en République centrafricaine notamment dans des processus politiques inclusifs qui prennent en compte les droits des femmes, ainsi que dans le respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme.
Depuis 2022, la Suisse est l'un des rares pays à être représenté par un bureau humanitaire dans la capitale Bangui et dispose de liens étroits et de haut niveau avec le gouvernement, la MINUSCA et d'autres partenaires. L'engagement se concentre en particulier sur la protection de la population civile, le respect des droits de l'homme et du droit international humanitaire, la lutte contre l'impunité et le renforcement de la démocratie. En collaboration avec la MINUSCA et d'autres acteurs, la Suisse soutient ainsi la République centrafricaine sur la voie d'un avenir plus stable et plus sûr.
12.11.2024 – Réunion d'urgence sur la menace de famine à Gaza
La Suisse, conjointement avec la Guyane, dans son rôle de «point focal conjoint sur le conflit et la faim», a demandé une réunion d'urgence sur la situation humanitaire à Gaza. La Suisse est profondément préoccupée par le dernier rapport de l'«Integrated Food Security Phase Classification» (IPC), qui met en garde contre une famine imminente dans la bande de Gaza. Selon l'IPC, la probabilité que le pire scénario de famine se produise dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord, augmente. Selon le droit international humanitaire, toutes les parties au conflit sont tenues de garantir un accès humanitaire rapide et sans entrave à tous les civils dans le besoin. En tant que puissance occupante, Israël doit en outre veiller, dans la mesure de ses possibilités, à ce que les besoins fondamentaux de la population de Gaza soient couverts. Au Conseil de sécurité, la Suisse a rappelé que l'utilisation de la faim comme méthode de guerre est interdite par le droit international humanitaire et constitue un crime de guerre pour lequel les responsables doivent être tenus responsables.
Au vu de la situation actuelle au Proche-Orient, un cessez-le-feu est absolument indispensable. La Suisse appelle également à la libération immédiate et inconditionnelle des otages. Elle participe de manière constructive aux négociations en cours pour une nouvelle résolution sur la situation dans la bande de Gaza.
À New York, la Suisse a réitéré son appel à toutes les parties pour qu'elles respectent le droit international humanitaire en toutes circonstances et prennent des mesures immédiates pour protéger la population civile. Elle a également rappelé que le personnel humanitaire doit être protégé et ne doit pas être pris pour cible. Dans ce cadre, la Suisse a souligné devant le Conseil de sécurité l'importance du personnel local des organisations humanitaires au Proche-Orient et le rôle central de l'UNRWA dans la fourniture de services de base.
En conclusion, la Suisse a exhorté les membres du Conseil à agir pour mettre fin aux souffrances humaines et rétablir un horizon politique de paix au Proche-Orient.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 12.11.2024
12.11.2024 – Soudan: un cessez-le-feu immédiat doit être une priorité absolue
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché aujourd'hui sur la situation actuelle au Soudan. Les combats et la violence à l'encontre des civils continuent de s'intensifier et les besoins humanitaires sont énormes. «Les attaques contre les civils doivent cesser immédiatement. Les protéger n'est pas un choix, mais un devoir», a souligné la Suisse à New York. Elle a également déclaré que la cessation immédiate des hostilités devait être une priorité. Cela représente le moyen le plus efficace et le seul pour renforcer la sécurité et la protection de la population civile soudanaise.
En outre, la Suisse a souligné que le droit international humanitaire et les droits de l'homme doivent être respectés en toutes circonstances par toutes les parties au conflit. Il est tout aussi urgent d'améliorer la situation humanitaire. Des milliers de personnes meurent de faim ou sont contraintes de fuir. Les organisations humanitaires atteignent leurs limites et ont besoin de toute urgence de moyens financiers supplémentaires pour faire face à la situation.
Face à ce constat, la Suisse a appelé au Conseil toutes les parties au conflit à garantir un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave, au-delà des frontières et des lignes de front. La prévention des conflits dans les régions du Soudan qui ne sont pas touchées par les combats est également essentielle. Dans ces régions, la population civile subit aussi les conséquences du conflit, telles que l'insécurité alimentaire, l'afflux massif de déplacés internes et la pénurie de ressources.
Depuis le début de la guerre, la Suisse s'est engagée de manière substantielle en faveur de la paix au Soudan par ses bons offices. Elle a notamment accueilli des entretiens de l'ONU avec les parties au conflit et offert un cadre pour des négociations confidentielles entre différents acteurs politiques soudanais en Suisse. Avec son envoyé spécial pour la Corne de l'Afrique, la Suisse s'engage également pour une fin de la guerre.
À New York, la Suisse a également appelé à renforcer les efforts diplomatiques pour un processus politique inclusif afin de trouver une solution au conflit. Le Conseil de sécurité est également tenu d'agir. Dans ce contexte, la Suisse s'engage de manière constructive pour l'adoption d'une résolution sur la protection de la population civile au Soudan.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Soudan, Conseil de sécurité de l'ONU, 12.11.2024
30.10.2024 – Le Conseil de sécurité de l'ONU approuve la mission de transition en Somalie
Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé aujourd'hui à l'unanimité la création d'une mission d'assistance transitoire des Nations unies en Somalie (UNTMIS). Cette décision fait suite à une proposition du gouvernement somalien. L'UNTMIS remplacera la mission précédente (United Nations Assistance Mission in Somalia, UNSOM) au 1er janvier 2025. L'objectif de l'UNTMIS est notamment de soutenir la Somalie dans le domaine de la construction de l'Etat et de la promotion des droits de l'homme, ainsi que de transférer progressivement certaines tâches au gouvernement somalien et aux acteurs internationaux sur place.
La Suisse a soutenu la résolution à New York. La Somalie est confrontée à des défis complexes et permanents en matière de sécurité intérieure. La menace persistante du groupe armé Al-Shabaab est au cœur de ces défis. Malgré les efforts du gouvernement somalien et des partenaires internationaux, Al-Shabaab continue de mener des attaques meurtrières et de déstabiliser le pays. Le changement climatique a également une influence sur la situation sécuritaire. L'escalade des combats contre Al-Shabaab coïncide avec les effets d'une sécheresse de longue durée et complique la situation humanitaire précaire. Parallèlement, la Somalie se trouve dans un processus de transition. La résolution qui vient d'être adoptée prévoit le transfert continu de tâches de l'ONU, par exemple dans le domaine de la protection des enfants, au gouvernement somalien.
Lors des négociations de la résolution UNTMIS, la Suisse s'est activement engagée pour que, compte tenu des combats continus avec Al-Shabaab, le soutien de l'UNTMIS à la protection des civils et au respect du droit international humanitaire soit ancré comme priorité dans le mandat du Conseil de sécurité pour l'UNTMIS. Dans le contexte des efforts de la Somalie, en tant qu'État hôte, pour obtenir un mandat allégé pour l'UNTMIS, cet objectif n'a pas pu être atteint, au grand regret de la Suisse. Cela vaut également pour les références aux effets néfastes du changement climatique sur la situation humanitaire en Somalie et pour l’importance de l’inclusion des femmes dans les processus de paix. Néanmoins, cette résolution représente un jalon essentiel qui continue de baliser le processus de transition en Somalie. Au cours des négociations, la Suisse a souligné que la maîtrise des défis en Somalie nécessite une approche globale et préventive, allant au-delà des seules solutions militaires.
29.10.2024 – Proche-Orient : le conseiller fédéral Ignazio Cassis préside un débat de haut niveau au Conseil de sécurité de l'ONU
Sous la direction du conseiller fédéral Ignazio Cassis, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché le 29 octobre 2024 sur la situation actuelle au Proche-Orient. Depuis les actes terroristes du Hamas du 7 octobre 2023, la violence s'est intensifiée en Israël, dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et s'étend désormais à toute la région. Le Hamas détient toujours 97 otages, les hostilités se poursuivent à Gaza, d'innombrables civils ont été tués et la situation humanitaire des habitants de la bande de Gaza est catastrophique.
Les mots ne suffisent plus
Les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU depuis lors, avec le soutien de la Suisse, exigent la libération immédiate et inconditionnelle des otages, un cessez-le-feu à Gaza, le respect du droit international, la protection de la population civile et l'accès sans entrave à l'aide humanitaire. » Aucune de ces résolutions n'a été mise en œuvre. Les Conventions de Genève, tout comme le droit international, sont régulièrement bafouées par tous les acteurs, étatiques ou non », a souligné le chef du DFAE à New York. Les appels lancés aux parties au conflit pour qu'elles appliquent les décisions du Conseil de sécurité perdent leur sens si tous n'assument pas leurs responsabilités.
Responsabilité de la protection de la population civile
Face à cela, les États doivent assumer la responsabilité d’une plus grande humanité dans la guerre, une responsabilité qui leur incombe en tant que signataires des Conventions de Genève. « Nous avons besoin d’une volonté forte de toutes les Hautes Parties Contractantes », a déclaré le conseiller fédéral Cassis devant le Conseil. Dans ce contexte, la Suisse, mandatée par l’Assemblée générale de l’ONU, se prépare, en tant qu’État dépositaire des Conventions de Genève, à organiser à Genève une Conférence des Hautes Parties Contractantes sur la mise en œuvre de la quatrième Convention de Genève pour la protection des populations civiles dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est.
Les lois votées hier à la Knesset, qui ont pour objectif d'empêcher la présence de l'UNRWA en Israël et ses activités également dans le territoire palestinien occupé, sont non seulement largement incompatibles avec le droit international, mais menacent également l'aide humanitaire à la population civile qui souffre d'une grande détresse. Une aide qui était jusqu'à présent assurée par l'UNRWA. La Suisse attend d'Israël qu'il respecte ses obligations dans le cadre du droit international, y compris la Charte de l'ONU et le droit international humanitaire.
Cessez-le-feu et solution à deux États
L'aide humanitaire est essentielle pour la population civile en détresse, mais elle ne constitue pas une solution durable à ce conflit. « Il est temps de trouver une issue à ce conflit », a souligné le ministre suisse des affaires étrangères. La paix doit être obtenue par la voie politique. Concrètement, un accord de cessez-le-feu à court, moyen et long terme peut y contribuer. En outre, la Suisse reste convaincue qu'une solution négociée à deux Etats est possible pour permettre aux populations israélienne et palestinienne d'envisager une vie en paix et en sécurité. Dans ce contexte, la Suisse soutient toute initiative allant dans ce sens. Il s'agit notamment des efforts de médiation des Etats-Unis, du Qatar et de l'Egypte pour la libération des otages et un cessez-le-feu à Gaza, ainsi que du lancement de l'« Alliance internationale pour la mise en œuvre de la solution à deux Etats », qui aura lieu le 30 octobre 2024 à Riyad, la capitale de l'Arabie saoudite, en présence de la Suisse. « La Suisse appelle toutes les parties au conflit à participer de bonne foi aux négociations et à remplir leurs obligations en vertu du droit international », a déclaré le conseiller fédéral Cassis au Conseil de sécurité.
28.10.2024 – Proche-Orient : la Suisse condamne l'escalade régionale du conflit au Conseil de sécurité de l'ONU
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni aujourd'hui en session d'urgence sur le Proche-Orient, à la demande de l'Iran. La Suisse condamne l’escalade dangereuse de la violence au Moyen Orient, dans laquelle s’inscrivent les frappes aériennes d’Israël en Iran dans la nuit de vendredi à samedi tout comme les tirs de missiles balistiques par l’Iran sur le territoire israélien en début de ce mois. Elle a également souligné l'urgence d'un cessez-le-feu immédiat: «Une guerre régionale ne peut conduire à une issue favorable pour aucune des parties et mettra en danger d'innombrables vies humaines», a déclaré la Suisse à New York.
Face à cette situation, la Suisse a appelé toutes les parties au Conseil à agir dans le respect du droit international et à observer le droit international humanitaire en toutes circonstances. Pour enrayer l'escalade, elle a rappelé que toutes les résolutions du Conseil de sécurité sur le Proche-Orient doivent être appliquées, notamment celles exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la libération inconditionnelle des otages et un accès sans entrave à l’aide humanitaire. La Suisse a aussi appelé à un cessez-le-feu immédiat au Liban et à la mise en œuvre complète de la résolution 1701.
En conclusion, la Suisse a insisté sur la nécessité de briser la spirale de violence au Proche-Orient et d'éviter une guerre régionale. Elle a exhorté toutes les parties à s'engager dans une démarche de désescalade et de dialogue, soutenant pleinement les efforts diplomatiques pour mettre fin immédiatement à la violence dans toute la région.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 28.10.2024
25.10.2024 – Projet pilote : utilisation de l’intelligence artificielle pour rendre les réunions du Conseil de sécurité de l’ONU plus accessibles
La Suisse a développé, en collaboration avec la Diplo Foundation, un projet pilote visant à rendre les séances du Conseil de sécurité de l’ONU plus accessibles grâce à l’intelligence artificielle. Dès aujourd’hui, des rapports basés sur l’IA – y compris un «chatbot» – sont disponibles en ligne pour dix séances sélectionnées. Parmi elles figure le débat ouvert sur les femmes, la paix et sécurité du 24 octobre.
Rien qu’en 2023, le Conseil de sécurité s’est réuni pendant environ 600 heures. Les sessions contiennent une grande quantité d’informations, qui sont toutefois difficilement exploitables. Alors que les séances publiques sont diffusées en direct sur UN Web TV, il peut s’écouler jusqu’à plusieurs semaines avant que les comptes rendus officiels des sessions de l’ONU ne soient publiés. De plus, les transcriptions sont livrées dans de longs fichiers PDF, ce qui rend l’analyse des contenus très longue.
L’intelligence artificielle a un grand potentiel pour que les séances du Conseil soient utilisées comme source d’information, en particulier pour les acteurs disposant de ressources limitées. C’est pourquoi la Suisse, en collaboration avec la Diplo Foundation, une organisation à but non lucratif fondée par la Suisse et Malte, a entraîné sa solution d’IA « DiploGTP » aux réunions et aux thèmes traités par le Conseil de sécurité. Ce projet s’inscrit dans la priorité que s’est fixée la Suisse en tant que membre élu: renforcer l’efficience du Conseil – ainsi que dans ses efforts de longue date pour un Conseil de sécurité transparent, qui vont bien au-delà de son mandat actuel.
Rapports basés sur l’IA pour 10 réunions sélectionnées du Conseil de sécurité
La portée du projet pilote s’est limitée à dix sessions du Conseil. L’analyse a porté sur les événements organisés par les présidences tournantes du Conseil, au cours desquels des aspects du « Nouvel agenda pour la paix » ont été discutés implicitement ou explicitement.
Chacun des dix rapports contient une question-réponse basée sur le « Nouvel agenda pour la paix », un graphique des connaissances, un rapport par orateur, un rapport par thème clé et une transcription automatique du flux en direct de la réunion. En outre, il existe un rapport global qui résume le contenu des dix débats. Ce rapport global contient un «chatbot», des questions et réponses, des statistiques sur la longueur des discours, et bien plus encore.
Solution d’intelligence artificielle « DiploGPT »
La solution d’IA utilisée dans le projet s’appelle « DiploGPT » eta été développée par la Diplo Foundation. DiploGPT combine la reconnaissance vocale, la recherche d’informations et la génération de texte les plus modernes – à la fois propriétaires et open source – pour créer des outils spécialisés destinés à des cas d’application diplomatiques.
DiploGPT a déjà été utilisé pour rendre compte de plusieurs centaines de réunions multilatérales, mais il est principalement spécialisé dans les sujets liés à la cyberdiplomatie et à la technologie. Le Conseil de sécurité de l’ONU est un terrain relativement nouveau pour l’outil. C'est pourquoi la Suisse et la Diplo Foundation ont collaboré pour créer DiploGPT. Le matériel de formation comprenait les transcriptions officielles d’une vingtaine de réunions du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que le « Nouvel agenda pour la paix », qui a servi de cadre à la rédaction de rapports assistée par l’IA.
24.10.2024 – La présidente de la Confédération Viola Amherd dirige un débat sur le thème «Femmes, paix et sécurité»
Le Conseil de sécurité de l'ONU a examiné aujourd'hui la thématique « Femmes, paix et sécurité » (Women, Peace and Security ; WPS), présidée par Viola Amherd, présidente de la confédération. Ce débat ouvert, qui se tient chaque année en octobre, permet de faire avancer cette question essentielle. Lors de sa deuxième présidence du Conseil de sécurité, la Suisse a saisi l'opportunité de mettre en lumière l'importance accrue de la participation des femmes dans la promotion de la paix et la médiation. « Promouvoir une paix durable » est l'une des priorités thématiques que la Suisse a fixées pour son mandat au Conseil de sécurité en 2023-2024.
Dans son discours, la présidente de la Confédération a insisté sur la nécessité d'intégrer les femmes dans les processus de paix dès leur initiation. Une participation sur un pied d'égalité est un élément clé du succès des accords de paix. En effet, des études montrent que les accords de paix auxquels les femmes participent de manière significative ont 30 % de chances supplémentaires de perdurer au moins 15 ans.
Malgré ces constats, la présidente de la Confédération a souligné que les progrès en matière de participation des femmes aux processus de paix demeurent insuffisants. Elle a également attiré l'attention sur la hausse des violences faites aux femmes et aux filles à travers le monde, en particulier dans l'espace numérique, où les femmes sont de plus en plus la cible d'attaques, d'intimidations et de harcèlement. Cette situation est profondément préoccupante. Viola Amherd a également exprimé son inquiétude quant au manque de mise en œuvre des instruments et accords internationaux, tels que la résolution 1325, qui garantit aux femmes le droit de participer pleinement aux processus de paix. Aujourd'hui encore, les femmes sont souvent reléguées à des rôles secondaires dans de nombreuses négociations et n'ont que rarement voix au chapitre lors des décisions cruciales. Elle a insisté sur l'importance de ne pas confiner les femmes à des rôles consultatifs ou de soutien, mais de leur accorder une place égale à la table des négociations.
Un autre point central du discours de la présidente a été la protection des femmes engagées en politique. Celles qui prennent la parole publiquement et militent pour la paix et l'égalité s'exposent souvent à des risques considérables. Les menaces et attaques, tant en ligne que dans la vie réelle, freinent leur engagement. Il est urgent d'y remédier par des protections renforcées et des mesures légales plus strictes. Amherd a appelé la communauté internationale à faire preuve de plus de détermination politique pour promouvoir l’égalité des droits des femmes dans les processus de paix.
22.10.2024 – Le Conseil de sécurité de l'ONU adopte la Déclaration présidentielle suisse sur l'impact des développements scientifiques sur la paix et la sécurité
Pour la première fois, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est mis d'accord sur une déclaration présidentielle (Presidential Statement, PRST) concernant l'impact des développements scientifiques sur la paix et la sécurité dans le monde. Cette déclaration fait suite à la réunion du 21 octobre 2024 du Conseil de sécurité de l'ONU à New York, présidée par le conseiller fédéral Ignazio Cassis. Le PRST a été présenté par la Suisse et négocié entre les membres du Conseil.
Qu'est-ce qu'une déclaration présidentielle ?
Une déclaration présidentielle (Presidential Statement, PRST) est une prise de position formelle du Conseil de sécurité de l'ONU, obtenue par consensus et lue par la présidence en exercice du Conseil de sécurité. Dans une telle déclaration, le Conseil s'exprime sur une situation géographique ou sur un thème actuel de la politique de paix ou de sécurité. Une déclaration présidentielle peut réaffirmer des éléments de résolutions antérieures ou servir à lancer de futures décisions du Conseil de sécurité.
En adoptant le PRST, le Conseil de sécurité réaffirme sa responsabilité dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales conformément à la Charte de l'ONU et souligne que les développements scientifiques jouent un rôle important dans l'exercice de cette responsabilité et le renforcement de la confiance mutuelle et de la coopération. Par le biais du PRST, le Conseil souligne également que les développements scientifiques révolutionnaires et leur application doivent être conformes au droit international et aux principes de la Charte de l'ONU. En outre, le Conseil de sécurité ancre également sa volonté d'anticiper et d'intégrer plus systématiquement la science dans ses travaux, compte tenu des opportunités et des risques que les développements correspondants peuvent représenter pour la paix et la sécurité dans le monde.
La Suisse est ainsi parvenue à faire inscrire la prise en compte et l'anticipation des conséquences des développements scientifiques sur la paix et la sécurité internationales à l'ordre du jour durant son mandat au Conseil de sécurité de l'ONU. En adoptant la déclaration présidentielle, elle a apporté une contribution importante à sa priorité de « promouvoir une paix durable ».
Opportunités et risques des nouvelles technologies pour la paix et la sécurité
21.10.2024 – Le conseiller fédéral Cassis préside une séance du Conseil sur les risques et les opportunités des développements scientifiques pour la paix et la sécurité
Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a présidé aujourd'hui une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée aux risques et aux opportunités que la science et les nouvelles technologies peuvent représenter sur la paix et la sécurité dans le monde. En tant que présidente du Conseil en octobre 2024, la Suisse a introduit ce thème dans les discussions du Conseil. En effet, les progrès fulgurants de la science ont un impact profond sur ous les aspects de notre quotidien, y compris sur la paix et la sécurité.
«Ce qui relevait encore de la science-fiction il y a dix ou quinze ans est en train de devenir notre nouvelle réalité», a déclaré le ministre suisse des Affaires étrangères à New York. Il a utilisé l'exemple de la neurotechnologie pour illustrer ce que cela pourrait signifier pour la guerre. La neurotechnologie pourrait bientôt être capable d'augmenter la précision, l’endurance et la tolérance à la douleur des soldats. L'utilisation combinée de l'intelligence artificielle et de la neurotechnologie permettra de prendre des décisions rapides, y compris dans la conduite de la guerre. La Charte des Nations unies, le droit international humanitaire et les principes d'humanité doivent également être défendus face à ces risques.
Dans ce contexte, le maintien de la paix et de la sécurité internationales - tâche qui incombe au Conseil de sécurité selon la Charte des Nations unies - est d'autant plus urgent et complexe. Le Conseil doit donc agir avec prévoyance. «Nous devons nous préparer à relever les défis scientifiques de demain. L'avenir est ici et maintenant», a souligné le conseiller fédéral Cassis. Le Conseil de sécurité devrait examiner de plus près les conséquences des avancées scientifiques révolutionnaires et des nouvelles technologies, en s'appuyant sur l’expertise de spécialistes. Parmi ceux-ci figure notamment la Fondation Geneva Science and Diplomacy Anticipator (GESDA), créée par la Suisse en 2019.
«Le Conseil de sécurité a le devoir d'investir dans l'anticipation», a souligné le chef du DFAE, en recommandant que le Secrétaire général de l'ONU informe régulièrement le Conseil des avancées scientifiques et de leurs conséquences potentielles sur la paix pour. La Suisse propose de continuer à soutenir l'échange de connaissances entre le Conseil de sécurité et les acteurs scientifiques, notamment ceux basés à la Genève internationale.
Avec cette réunion du Conseil – le premier événement phare de sa deuxième présidence – la Suisse a mis en avant sa priorité de «promouvoir une paix durable». Lors de la première présidence suisse du Conseil en mai 2023, le conseiller fédéral Cassis avait déjà souligné à New York que l'instauration d'une confiance mutuelle était essentielle pour la paix et la sécurité, et que la science jouait un rôle important à cet égard.
16.10.2024 – Gaza: l'aide humanitaire doit être rendue possible en suffisance dans un environnement sûr
« Nous avons besoin d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza », a souligné la Suisse aujourd'hui dans le cadre d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU. À l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation du 16 octobre, la Suisse a rappelé à New York que la famine qui sévit à Gaza menace la vie de centaines de milliers de personnes, à commencer par les enfants. Elle a souligné que l'utilisation de la famine comme méthode de guerre constitue un crime de guerre. Les habitants de la bande de Gaza sont confrontés à une situation humanitaire catastrophique: les écoles, devenues des lieux de refuge, et les complexes hospitaliers sont bombardés. Le refus presque total de l'aide humanitaire expose en outre la population civile à des épidémies. La polio en fait partie. La situation humanitaire des otages toujours détenus par le Hamas est également préoccupante.
Dans ce contexte, la Suisse exige de toutes les parties – dont font partie le Hamas et d'autres groupes armés dans la bande de Gaza – qu'elles respectent strictement le droit international humanitaire. Les violations du droit international commises par le Hamas ne suspendent pas l'obligation d'Israël de respecter le droit international humanitaire. Cela implique qu'Israël prenne d'urgence des mesures efficaces pour que la population civile de Gaza bénéficie de services de base et d'une aide humanitaire, comme l'exige la Cour internationale de justice. Cela implique qu'Israël coopère étroitement avec les agences humanitaires des Nations unies – y compris l'OMS, l'UNICEF et l'UNRWA – afin qu'elles puissent bénéficier d'un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave et mener à bien leur travail – notamment dans le cadre de la deuxième phase de la campagne de vaccination contre la polio.
Au Conseil de sécurité, la Suisse a de nouveau demandé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et a réitéré sa condamnation des actes terroristes du Hamas du 7 octobre 2023.
Face à l'escalade massive de la violence dans le territoire palestinien occupé et dans la région, le respect du droit international humanitaire et l'application des résolutions du Conseil de sécurité sont des étapes indispensables sur la voie de la désescalade et de la paix. La Suisse soutient donc tous les efforts visant à trouver une solution négociée à deux États, dans laquelle Israël et la Palestine coexistent à l'intérieur de frontières sûres et reconnues.
Déclaration de la Suisse sur la situation à Gaza, Conseil de sécurité de l'ONU, 16.10.2024
15.10.2024 – La Suisse soutient la mise en œuvre intégrale de l'Accord de paix en Colombie, un accord visionnaire aussi grâce à la participation égale des femmes
Le 15 octobre, le Conseil de sécurité, sous présidence suisse, a tenu un briefing et des consultations sur la situation actuelle dans le pays. En présence de plusieurs représentants du gouvernement colombien – le ministre des affaires étrangères, Luis Gilberto Murillo, ainsi que le ministre de l'intérieur, Juan Fernando Cristo –, la Suisse a rappelé son plein soutien à la mise en œuvre intégrale de l'Accord final de paix de 2016.
Dans le cadre de sa politique de paix de longue date en Colombie, la Suisse œuvre en tant qu'État garant des négociations de paix entre le gouvernement colombien et l’Estado Mayor Central de las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (EMC FARC-EP), un groupe dissident de l'ex-FARC-EP. Elle est également État accompagnateur dans les négociations entre le gouvernement et l'Ejército de Liberación Nacional (ELN).
Dans ce sens, la Colombie était un contexte prioritaire lors du mandat de la Suisse au Conseil de sécurité. En février dernier, elle a notamment co-dirigé, avec le Guyana et le Royaume-Uni, une visite des 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU en Colombie dans le but de se rendre compte de la réalité dans le pays, la politique de paix du gouvernement actuel y compris l’état de lieu de la mise en œuvre de l’Accord de paix pour apporter son soutien commun à l’établissement d’une paix durable.
Lors de cette réunion, la Suisse s’est félicitée du nouvel élan donné à la mise en œuvre de l'Accord final de paix. Elle a reconnu les progrès accomplis dans le cadre des négociations entre le gouvernement et l’EMC FARC-EP et les avancées dans les négociations avec d’autres groupes armés. Elle a aussi appelé à la reprise effective des négociations entre le gouvernement et l’ELN, ainsi qu’au renouvellement du cessez-le-feu. Afin d’assurer une cohérence du processus de paix, la Suisse a appelé à une meilleure coordination entre les différents efforts de paix.
Alors que le mandat de la mission de vérification en Colombie doit être prolongé à la fin du mois d’octobre, la Suisse a profité de cette réunion pour y rappeler ses priorités. La formalisation des bons offices du représentant spécial pour accompagner les négociations politiques de paix en cours et la conservation des capacités existantes de la mission sont notamment des points clés.
Participation des femmes dans le processus de paix durable
En marge de cette réunion, la Suisse a organisé une déclaration commune des pays signataires des engagements communs sur les femmes, la paix et la sécurité. Cette initiative a notamment permis de mettre en évidence l'impact transformateur des femmes dans les efforts de consolidation de la paix, en Colombie comme ailleurs. Malgré les nombreux obstacles à leur participation – notamment les menaces persistantes pour leur sécurité et celle de leur famille – les femmes colombiennes ont toujours fait preuve d'un engagement inébranlable en faveur du processus de paix. Durant ses deux années au Conseil de sécurité, la Suisse s’est engagée en faveur de leur implication dans les processus de prise de décision comme prévu dans l’accord de paix colombien.
Déclaration de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU, 15.10.2024
Article: La Colombie et le Conseil de sécurité de l’ONU: sur la voie d’une paix durable
14.10.2024 – « Êtes-vous vraiment qui vous croyez être ? » : Inauguration de l'exposition sur les deepfakes à l'ONU à New York
« Deepfake and You », tel est le nom de l'exposition que la Suisse, l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont inaugurée hier soir au siège de l'ONU à New York.
L'exposition vise à sensibiliser aux risques de manipulation des images. Les visiteurs parcourent un labyrinthe interactif et découvrent par eux-mêmes – ou plutôt par leur propre image – à quel point il est facile aujourd’hui de la manipuler : grâce à l'intelligence artificielle, il est possible de créer en quelques minutes des vidéos complètement fausses, mais authentiquement trompeuses, appelées deepfakes. Celles-ci peuvent être utilisées à mauvais escient, en particulier dans les conflits, par exemple pour attiser la violence et saper les efforts de paix. Ainsi, dans une fausse vidéo, un politicien pourrait raconter de prétendues atrocités commises par un certain groupe de population, une activiste de la paix connue pourrait soudainement diffuser des discours de haine ou une officière pourrait promettre à la population des cessez-le-feu qui ne se produisent jamais.
Les femmes sont particulièrement vulnérables aux deepfakes. Les fausses vidéos diffamatoires, notamment à caractère sexuel, sont très répandues et ont des conséquences réelles pour les femmes concernées. Celles-ci vont de l’atteinte à la santé mentale, l'exclusion de la vie publique et les interruptions forcées de carrière aux agressions physiques. Cela constitue également un obstacle supplémentaire à la participation des femmes aux processus de paix.
L’exposition « Deepfake and You » ne sensibilise pas seulement aux risques, mais elle montre également la voie à suivre. « L'exposition sert à la fois de cri d'alarme et d'appel à l'action. Elle doit nous ouvrir les yeux sur la facilité avec laquelle la vérité et les faits peuvent être déformés, mais aussi nous montrer que des solutions sont à portée de main », a souligné Pascale Baeriswyl, ambassadrice de Suisse à l'ONU, lors de l'inauguration de l’exposition. Armandeep Singh Gill, Envoyé du Secrétaire général des Nations unies pour la technologie, Martin Vetterli, Président de l'EPFL et Laetitia Courtois, Observatrice permanente du CICR auprès de l'ONU, se sont également adressés à un public d’une cinquantaine de personnes.
L'exposition « Deepfake and You » a lieu dans le cadre de la présidence suisse du Conseil de sécurité de l'ONU en octobre. Elle s'inscrit dans le cadre de l'engagement de la Suisse à protéger les civils dans les conflits, à renforcer le rôle des femmes dans la paix et la sécurité, et à veiller à ce que la science et la technologie servent les efforts de paix au lieu de leur nuire. L'exposition sera présentée à l'entrée des délégués du siège de l'ONU du 14 au 25 octobre. Un badge de l'ONU est nécessaire pour accéder à l'exposition.
14.10.2024 – La Suisse condamne les attaques contre la FINUL
Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira aujourd'hui pour des consultations à huis clos afin de discuter de la situation actuelle au Liban et des récentes attaques contre les troupes de la FINUL. À la demande de la France, la Suisse, dans son rôle de présidente du Conseil, a fixé la date de la réunion. La Suisse est inquiète de l'escalade du conflit entre le Hezbollah et Israël. Elle demande un cessez-le-feu immédiat et le respect du droit international humanitaire par toutes les parties, sans exception.
Au vu des récentes attaques menées par les forces israéliennes contre des installations de la FINUL, la Suisse réitère pleinement son soutien à la FINUL et à son mandat. La mission de maintien de la paix est chargée de surveiller la mise en œuvre de la résolution 1701 de 2006, qui exige la cessation totale des hostilités entre le Hezbollah et Israël. Le Liban et Israël sont responsables de l'application de cette résolution.
La Suisse condamne toutes les attaques contre les troupes de la FINUL. Elle demande à l'armée israélienne de cesser ses attaques contre les installations de la FINUL et souligne que le Hezbollah a également l'obligation de s'abstenir de toute action qui mettrait en danger la sécurité de la FINUL. Dans le cadre de son mandat à la FINUL, le Conseil de sécurité doit assumer ses responsabilités en matière de sécurité des troupes.
10.10.2024 – Liban: la Suisse condamne les hostilités et appelle au respect du droit international
À la demande de la France, le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté aujourd'hui de la situation au Liban dans le cadre d'une réunion d'urgence. À New York, la Suisse s'est montrée profondément préoccupée par l'aggravation du conflit entre le Hezbollah et Israël. La Suisse condamne les attaques du Hezbollah contre Israël et sa population, ainsi que toutes les autres violations du droit international dont ce groupe est responsable. Elle condamne également toutes les violations du droit international commises par Israël au Liban, en particulier les frappes aériennes qui ont fait de nombreuses victimes civiles. Face à cela, la Suisse a appelé toutes les parties à un cessez-le-feu immédiat.
« Il n'y a pas de solution militaire à ce conflit », a déclaré la Suisse au sein de l'instance. Une nouvelle escalade attise la haine des deux côtés et rend plus difficile la recherche d'une solution pacifique. Dans ce contexte, la Suisse soutient tous les efforts visant à trouver une solution diplomatique.
La situation pour la population civile au Liban s'aggrave. Ainsi, le système de santé libanais est au bord de l'effondrement et plus de 600'000 personnes ont déjà été déplacées à l'intérieur du pays. À New York, la Suisse a notamment rappelé que les attaques contre les civils et les infrastructures civiles constituaient des violations du droit international humanitaire et des crimes de guerre. Elle a appelé toutes les parties à respecter le droit international humanitaire en toutes circonstances. Afin d'atténuer la détresse des personnes touchées, le Conseil fédéral a fait part le 9 octobre 2024 de son intention de mettre à disposition une aide humanitaire supplémentaire de 7 millions de francs pour la population concernée. Ces fonds doivent encore être approuvés par les commissions de politique extérieure du Conseil national et du Conseil des États.
En conclusion, la Suisse a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue, à respecter strictement le droit international et à œuvrer d'urgence à une désescalade au Liban et dans l'ensemble de la région.
La Suisse attend de toutes les parties qu'elles garantissent la sécurité des troupes de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban). Elle a rappelé que le personnel de l'ONU – tout comme le personnel humanitaire – doit être respecté et protégé par toutes les parties au conflit, comme le stipule la résolution 2730, adoptée par le Conseil fin mai. Dans ce contexte, la Suisse condamne les récentes attaques menées par les forces israéliennes contre des installations de la FINUL, qui ont fait des blessés.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Liban, Conseil de sécurité de l'ONU, 10.10.2024
09.10.2024 – Gaza: la Suisse a condamné les attaques terroristes du Hamas et exige le respect du droit international
Sous présidence suisse, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur la situation humanitaire à Gaza dans le cadre d'une réunion d'urgence. Un an après le 7 octobre 2023, la Suisse s'est montrée toujours aussi profondément touchée par les attaques terroristes et les prises d'otages perpétrées par le Hamas en Israël. À New York, elle a de nouveau condamné ces actes et a réitéré sa demande de libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages encore détenus. Parallèlement, la Suisse a condamné les tirs de roquettes indiscriminés du Hamas sur Israël d’il y a deux jours.
L'escalade massive de la violence, notamment par les opérations militaires israéliennes, qui a suivi la terreur du 7 octobre 2023, a entraîné des souffrances incommensurables pour la population civile de Gaza. Plus de 41'000 personnes ont depuis lors perdu la vie dans la bande de Gaza et 2,2 millions – soit l'ensemble de la population – vivent dans des conditions très difficiles: sans protection, et exposés à des combats incessants, à la faim et aux épidémies. Dans ce contexte, la Suisse a exigé au Conseil la cessation des hostilités et de la violence dans le territoire palestinien occupé, et donc aussi en Cisjordanie, qui font de nombreuses victimes civiles. Dans ce contexte, elle a de nouveau appelé toutes les parties à un cessez-le-feu immédiat et à la mise en œuvre des quatre résolutions juridiquement contraignantes du Conseil de sécurité adoptées depuis le 7 octobre 2023.
À l'approche de la deuxième phase de la campagne de vaccination contre la polio de l'ONU et au-delà, un accès humanitaire rapide et sans entrave doit être garanti par tous les points de passage et dans toute la bande de Gaza. La famine se propage à Gaza et l'aide humanitaire qui y parvient est loin d'être suffisante. La Suisse a rappelé que l'utilisation de la famine comme méthode de guerre est considérée comme un crime de guerre. En outre, le personnel humanitaire doit être protégé, comme l'affirme la résolution 2730 d'origine suisse, adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU en mai dernier. La Suisse appelle instamment toutes les parties au conflit à respecter strictement le droit international humanitaire. La Suisse a également rappelé que tous les États sont tenus de faire respecter ce droit et les a appelés à user de leur influence à cette fin.
La Suisse a souligné que le respect du droit international, y compris du droit international humanitaire, est le socle sur lequel repose le règlement de tous les différends. Il est dès lors nécessaire pour éviter une escalade régionale encore plus grave et limiter les souffrances de la population civile. Une paix durable au Proche-Orient nécessite une solution négociée à deux États, avec deux États démocratiques, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues. Cette solution est la seule possibilité de cohabitation pacifique et digne entre Israéliens et Palestiniens.
Déclaration de la Suisse sur la situation à Gaza, Conseil de sécurité de l'ONU, 09.10.2024
08.10.2024 – Grands Lacs: saisir les chances d'une paix durable
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché aujourd'hui sur la région des Grands Lacs en Afrique centrale. Le conflit dans la région, en particulier dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), est alimenté par des tensions ethniques de longue date, la concurrence pour les ressources naturelles et l'implication de différents groupes armés et pays voisins. Cette situation complexe entraîne depuis des décennies des violences persistantes, de graves crises humanitaires, le déplacement de 7,3 millions de personnes et une instabilité régionale.
À New York, la Suisse s'est dite préoccupée par l'aggravation des tensions régionales et les violations constantes du droit international humanitaire. Elle a appelé à ce que les efforts pour trouver des solutions politiques viables soient renforcés afin de jeter les bases d'une paix durable dans la région. La Suisse a ainsi salué l'accord de cessez-le-feu du 30 juillet 2024 signé par la RDC et le Rwanda, et facilité par l'Angola. Il s'agit d'une étape importante vers la paix, qui a déjà entraîné une baisse de la violence. « Il est essentiel que cet accord soit pleinement respecté et que tous les engagements pris soient pleinement mis en œuvre », a souligné la Suisse au Conseil de sécurité.
La protection de la population civile est tout aussi importante. La violence persistante a entraîné une grave crise humanitaire dans la région des Grands Lacs. Pour les femmes et les filles, qui subissent des formes extrêmes de violence et d'exploitation sexuelles, les effets de cette crise sont particulièrement dévastateurs. Cette situation est inacceptable. Au sein du Conseil, la Suisse a de nouveau appelé toutes les parties à respecter le droit international humanitaire sans exception.
En tant que présidente du Conseil, la Suisse a insisté sur la nécessité de saisir les opportunités actuelles pour instaurer une paix durable dans la région. Ainsi, le Conseil de sécurité doit jouer pleinement son rôle en accompagnant les États de la région dans la recherche de solutions durables. La Suisse continuera à s'engager fortement dans le soutien aux initiatives régionales et dans la promotion de la paix et de la stabilité dans la région, tant au niveau bilatéral que multilatéral. La situation dans les Grands Lacs et les initiatives de paix en cours ont également fait l'objet de la réunion de travail qui s'est tenue aujourd'hui à Berne entre le conseiller fédéral Ignazio Cassis et le ministre angolais des affaires étrangères.
02.10.2024 – Briefing du Conseil de sécurité de l'ONU avec l'Union africaine sur la coopération
Sous la direction de la Suisse, le Conseil de sécurité de l'ONU a organisé son briefing annuel avec l'Union africaine sur la coopération commune. Les aspects du partenariat stratégique visant à relever les défis pour la paix et la sécurité en Afrique ont été au centre des débats.
Lors de la discussion, la Suisse a souligné que la coopération entre l'ONU et l'Union africaine était un pilier central pour la paix et le développement dans le monde et notamment en Afrique. Les deux organisations devraient toutefois renforcer la prévention et les systèmes d'alerte précoce, car la mauvaise gouvernance, la marginalisation politique, l'inégalité, les défis sécuritaires, le non-respect des droits de l'homme ou le changement climatique peuvent conduire à des crises et des conflits. Il faut notamment soutenir les jeunes générations, car d'ici 2050, environ 40 % des jeunes vivront en Afrique. « En investissant dans la jeunesse, en renforçant la coopération entre les Nations unies et l'UA et en relevant les défis communs, nous et d'autres pouvons construire un continent plus pacifique, plus juste et plus prospère », a déclaré la représentante de la Suisse lors du briefing.
02.10.2024 – Proche-Orient : La Suisse condamne l’escalade régionale et appelle à la fin des hostilités
Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, la Suisse s’est dite préoccupée face aux développements au Proche-Orient ainsi qu’au risque toujours plus grand d’une guerre régionale. Elle a condamné la spirale de violence de ces dernières semaines et a appelé tous les acteurs à cesser les hostilités. « Le dialogue est le seul moyen pour éviter une guerre régionale. La Suisse soutient tous les efforts en vue de solutions diplomatiques pouvant mener à un arrêt immédiat des violences dans toute la région », a déclaré la représentante permanente de la Suisse, Pascale Baeriswyl.
La Suisse a également rappelé toutes les parties à leurs obligations de droit international, et plus particulièrement de droit international humanitaire. La souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays ainsi que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité pour la région doivent également être respectées. Enfin, la Suisse a renouvelé son soutien à l’engagement et aux bons offices de l’ONU, en particulier la FINUL (Force intérimaire des Nations Unies au Liban) et UNSCOL (Office of the United Nations Special Coordinator for Lebanon). Son personnel œuvre en effet dans un environnement extrêmement dangereux et joue un rôle important afin de réduire les tensions et d’assurer la liaison entre les parties.
Déclaration de la Suisse, Conseil de sécurité de l’ONU, 02.10.2024
01.10.2024 – Deuxième présidence de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU
La Suisse a repris aujourd’hui et pour la seconde fois la présidence du Conseil de sécurité des Nations Unies. Durant sa présidence en octobre, elle mettra ses priorités au cœur de l’action du Conseil de sécurité – notamment «construire une paix durable» et «protéger la population civile». La présidente de la Confédération Viola Amherd et le ministre suisse des affaires étrangères Ignazio Cassis se rendront à New York pour l’occasion.
Communiqué de presse «Deuxième présidence de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU», 01.10.2024
30.09.2024 – Crise sécuritaire en Haïti: le Conseil de sécurité de l’ONU renouvelle le mandat de la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti (MSS)
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé, aujourd’hui, le renouvellement du mandat de la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti pour une année supplémentaire. La police nationale haïtienne ne dispose toujours pas de ressources suffisantes pour endiguer l’escalade de la violence et faire face à une grave détérioration de la situation sécuritaire. Cette décision envoie une nouvelle fois un signal fort de solidarité avec le peuple haïtien et répond aux appels à l'aide persistants dans une situation de crise grave, qui se traduit également par une situation humanitaire alarmante.
Le déploiement de la MSS en Haïti avait été approuvée le 2 octobre 2023 au Conseil de sécurité. Cette mission multinationale de soutien composée de forces de sécurité était l’une des mesures préconisées par le Secrétaire général de l’ONU pour rétablir la sécurité de la population dans cet État des Caraïbes. Le Kenya s’était porté volontaire pour diriger cette force.
Pour la Suisse, le renouvellement du mandat de la MSS s'inscrit dans un contexte de déploiement continu. La Mission doit ainsi être coordonnée avec les autres efforts de soutien international en cours sur le terrain, en particulier le Bureau des Nations Unies en Haïti (BINUH). La Suisse continue d'insister sur le fait que le droit international, en particulier les droits humains, doivent être respectés et faire partie intégrante de cette mission, afin qu'elle puisse remplir son mandat avec succès.
27.09.2024 – La Suisse réitère ses appels lors d’une réunion d’urgence au Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient
Dans un contexte d’escalade croissante au Liban et de part et d’autre de la Ligne Bleue, la situation à Gaza reste elle aussi des plus précaires. Le Conseil de sécurité s’est réuni aujourd’hui pour en débattre une nouvelle fois lors d’une séance de haut-niveau. La Suisse y a réitéré sa position et ses priorités, à savoir l’appel à un cessez-le-feu immédiat, à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, à un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave, ainsi qu’à la protection du personnel humanitaire et au respect du droit international, en particulier le droit international humanitaire.
Déclaration de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU, 27.09.2024
25.09.2024 – La Suisse appelle les parties à mettre fin aux hostilités lors d’une réunion d’urgence au Conseil de Sécurité suite aux attaques au Liban
Une réunion d’urgence sur le Liban a été convoquée à la demande de la France au Conseil de sécurité de l’ONU mardi soir à New York.
Au cours des derniers jours, d’intenses frappes aériennes menées par Israël sur le territoire libanais ont fait de nombreuses victimes civiles, dont une cinquantaine d'enfants. En parallèle, des tirs de roquettes indiscriminés du Hezbollah ont provoqué blessés, dégâts et peur constante parmi la population israélienne. Des dizaines de milliers d’habitants du sud du Liban et la Bekaa sont en train de fuir, et de nombreuses personnes déplacées en Israël ne peuvent toujours pas rentrer chez elles. Devant cette toile de fond alarmante, la Suisse a condamné les frappes ayant fait des victimes civiles et a souligné que le dialogue et la désescalade sont les seuls moyens pour mettre fin à ce conflit. La Suisse a également appelé Israël et le Hezbollah à mettre fin aux hostilités et toutes les parties à s’engager pour la mise en œuvre de la résolution 1701.
Dans sa déclaration, l’Ambassadrice Baeriswyl a également appelé au plein respect du droit international humanitaire par toutes les parties – notamment les principes de distinction, proportionnalité et précaution dans la conduite des hostilités. Prendre toutes les précautions possibles pour protéger les civils et le personnel humanitaire et médical est une obligation en vertu du droit international humanitaire.
Un ultérieur embrasement régional, pour lequel la population civile en payerait le prix le plus fort, doit être à tout prix évité. Dans ce sens, la Suisse soutient tous les efforts pour arriver à une solution diplomatique.
Déclaration de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU, 25.09.2024 (en)
24.09.2024 – Conseil de sécurité de l'ONU: après 1000 jours de guerre, aucune solution diplomatique n'a émergé
Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a représenté la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU lors d'une séance consacrée à la guerre en Ukraine. En présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, du représentant russe auprès de l'ONU à New York et du secrétaire général de l'ONU António Guterres, le chef du DFAE a souligné qu'avec la Charte des Nations unies, le droit international humanitaire et les Conventions de Genève, il existe des instruments établis depuis la Seconde Guerre mondiale. « Malgré cela, nous ne sommes pas parvenus à faire taire les armes », a-t-il déclaré à New York. Jusqu'à présent, la sécurité de l'ONU n'a pas été à la hauteur de ses responsabilités: « Après 1000 jours de guerre, nous n'avons toujours pas trouvé de solution diplomatique ».
Faire la paix demande du courage, a souligné le chef du DFAE. La Suisse en a fait preuve lorsqu'elle a organisé la conférence pour la paix en Ukraine pendant la guerre. Les blocages nés de la guerre ont pu y être atténués. La poursuite du dialogue doit toutefois être menée conjointement avec la Russie.
Le conseiller fédéral Cassis a souligné que pour une paix durable, la reconstruction devait également être parfaitement préparée. Il a fait référence dans ce contexte à la conférence sur le déminage humanitaire que la Suisse organisera les 17 et 18 octobre 2024 à Lausanne.
20.09.2024 – Réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur les explosions au Liban
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni aujourd'hui en urgence suite aux récents développements au Liban. La Suisse a exprimé à New York sa profonde inquiétude face aux explosions de pagers survenues ces derniers jours et a condamné le fait que ces explosions aient également fait des victimes parmi la population civile. Elle a souligné que les circonstances et les responsabilités devaient être clarifiées.
Les conséquences de l'explosion des appareils de communication sont inquiétantes. D'une part, elles ont provoqué la panique et surchargé les hôpitaux – la population civile en est la principale victime. D'autre part, les explosions pourraient menacer davantage la stabilité et la sécurité au Liban et dans toute la région. Dans ce contexte, la Suisse a appelé au Conseil de sécurité toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue afin d'éviter une escalade régionale majeure. La protection de la population civile des deux côtés de la ligne bleue entre Israël et le Liban est impérative, c'est pourquoi le dialogue et la désescalade ainsi que le respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme par toutes les parties doivent avoir la priorité absolue. « L'escalade militaire n'est pas une solution. Elle entraînerait la région dans l'abîme d'une guerre régionale », a souligné la Suisse au Conseil.
Enfin, un cessez-le-feu à Gaza est urgent, tout comme la libération inconditionnelle des otages et un accès humanitaire rapide et sans entrave, afin de réduire les souffrances de la population civile et d'éviter une nouvelle escalade régionale. Les négociations correspondantes, menées par les États-Unis, le Qatar et l'Égypte, doivent être poursuivies de toute urgence pour y parvenir.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Liban, Conseil de sécurité de l'ONU, 20.09.2024
19.09.2024 – Les colonies israéliennes dans le territoire palestinien occupé sont un obstacle à la solution à deux États
Lors de la séance du Conseil de sécurité de l'ONU qui s'est tenue aujourd'hui, la Suisse a maintenu qu'elle soutenait la Cour internationale de justice ainsi que son avis consultatif du 19 juillet. L'illégalité de l'occupation israélienne du territoire palestinien, qui court depuis 1967, ne fait donc aucun doute. Il faut y mettre fin et rétablir un horizon politique.
À New York, la Suisse a condamné les annonces du gouvernement israélien concernant la poursuite de l'extension des colonies sur le territoire palestinien et a souligné que cela sapait la solution à deux États.
La Suisse est convaincue qu'une solution négociée à deux États, conforme au droit international, est la seule possibilité d'instaurer une paix durable dans la région. La Suisse salue le fait que la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU adoptée le 18 septembre 2024 reconnaisse la nécessité de relancer un processus vers une solution à deux États. En outre, par sa décision, l'Assemblée générale a donné à la Suisse, en sa qualité d'État dépositaire des Conventions de Genève, le mandat d'organiser dans les six mois une Conférence des Hautes Parties Contractantes à la Quatrième Convention de Genève. La conférence se penchera sur les dispositions à prendre pour mettre en œuvre la quatrième Convention de Genève dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et assurer son respect conformément à l'article 1 commun.
La Suisse a également exprimé au Conseil de sécurité sa profonde préoccupation face à la situation humanitaire catastrophique à Gaza et a déclaré que le succès de la première phase de la campagne de vaccination contre la polio de l'ONU montre que des opérations humanitaires de grande envergure peuvent être menées à Gaza avec la volonté politique nécessaire des parties au conflit. La réussite de cette première phase n'est toutefois pas suffisante. Les parties doivent respecter leurs obligations en vertu du droit international et permettre un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave à la population civile. Cela inclut les otages, dont la Suisse exige la libération immédiate et inconditionnelle. En outre, un cessez-le-feu immédiat est urgent. Dans ce contexte, la Suisse soutient les efforts de médiation des États-Unis, du Qatar et de l'Égypte afin de parvenir le plus rapidement possible à un accord dans ce sens.
Un cessez-le-feu à Gaza est également essentiel pour éviter une escalade régionale encore plus grave. La Suisse a exprimé sa grande inquiétude face aux explosions survenues au Liban les 17 et 18 septembre et aux rapports faisant état de nombreuses victimes civiles. Elle a appelé les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à s'engager pour une désescalade immédiate.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 19.09.2024
12.09.2024 – Les intempéries au Yémen aggravent la situation humanitaire
De violentes intempéries ont frappé le Yémen au cours des dernières semaines. La tempête a non seulement déplacé des milliers de personnes, mais elle a également détruit des infrastructures importantes. Ces phénomènes météorologiques extrêmes, amplifiés par le changement climatique, aggravent considérablement la crise humanitaire au Yémen. L'approvisionnement en nourriture et en eau est particulièrement impacté, ce qui péjore encore plus la situation humanitaire déjà précaire de la population.
Dans le cadre d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse a souligné des domaines d'action pour soutenir la population yéménite dans cette situation difficile. À New York, elle a demandé à toutes les parties au conflit de renoncer à des actions qui pourraient nuire davantage à l'environnement. Cela concerne notamment les attaques contre les pétroliers en mer Rouge afin d'éviter une catastrophe écologique imminente.
En outre, l'aide humanitaire doit avoir accès à toutes les régions du pays. Elle ne doit pas être instrumentalisée politiquement. La population a le droit d'être approvisionnée sans entrave en biens de première nécessité. Le personnel humanitaire doit être protégé, comme l'exige le droit international humanitaire. La Suisse soutient l'appel des Nations unies à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les membres du personnel de l'ONU et des travailleurs humanitaires détenus arbitrairement.
La Suisse a souligné qu'à long terme, une solution politique au conflit est le seul moyen de répondre durablement aux besoins de la population yéménite et de renforcer sa capacité de résistance aux crises. La Suisse appelle toutes les parties au conflit à préserver les progrès réalisés dans les pourparlers de paix et à les poursuivre sous l'égide des Nations unies. Toute mesure visant à rétablir la confiance entre les parties au conflit doit être encouragée.
En conclusion, la Suisse a souligné que le renforcement des efforts internationaux est décisif pour stabiliser la situation au Yémen.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Yémen, Conseil de sécurité de l'ONU, 12.09.2024
09.09.2024 – Les missions de paix de l'ONU sont l'expression de la solidarité et protègent des vies
Lors d'un débat ouvert du Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse a réaffirmé son étroite collaboration avec les organisations internationales et son fort engagement en faveur du maintien de la paix de l'ONU. La Suisse a remercié en particulier les troupes de Casques bleus qui accomplissent chaque jour un travail important dans des situations difficiles et souvent dangereuses. Le succès de leur travail se reflète dans les nombreuses vies humaines sauvées.
La Suisse a souligné à New York qu'une étape importante avait été franchie avec l'adoption de la résolution 2719 en décembre 2023, afin de renforcer la coopération entre l'ONU et l'Union africaine (UA). La résolution est une étape importante pour l'amélioration des opérations de paix en Afrique.
Afin de renforcer encore le maintien de la paix, la Suisse a souligné que les opérations de paix doivent toujours être adaptées aux conditions locales. Elles ne doivent pas être dissociées du contexte historique, culturel et social des zones d'intervention. La participation des femmes, en particulier, est décisive pour augmenter les chances d'une solution de paix durable. En outre, l'influence des conséquences du changement climatique et de la pénurie de ressources doit être systématiquement prise en compte dans la planification des missions de paix.
La Suisse a souligné à New York qu'il n'existe pas de solution universelle pour les missions de paix. Il faudrait plutôt développer des modèles de mission flexibles qui répondent aux exigences spécifiques de chaque zone de conflit. La collaboration avec des organisations régionales, comme l'UA, joue un rôle central à cet égard. L'innovation, par exemple par l'utilisation de nouvelles technologies, est également importante pour le succès.
Le maintien de la paix de l'ONU est un engagement collectif. La coopération, la confiance et la transparence entre le Conseil de sécurité de l'ONU, le Secrétariat général des Nations unies, les pays contributeurs de troupes et les États dans lesquels les missions se déroulent sont essentiels à la réussite. L'unité entre les membres du Conseil de sécurité est particulièrement importante pour l'acceptation et l'efficacité des missions de l'ONU et donc pour la sécurité des troupes de Casques bleus.
Les opérations de paix sont l'expression de la solidarité entre les États et ont fait leurs preuves au cours des 75 dernières années. La Suisse a souligné que le maintien de la paix de l'ONU doit rester une priorité afin de continuer à protéger des vies et donc de rester pertinent. Au cours des débats, la Suisse a réaffirmé qu'elle continuerait à soutenir activement les opérations de paix de l'ONU – sur le plan du personnel, des finances et de la conception.
04.09.2024 – Proche-Orient: la Suisse exige le respect du droit international, la libération inconditionnelle des otages et un cessez-le-feu immédiat
Dans le cadre d'une réunion d'urgence après l'exécution de six otages par le Hamas le week-end dernier, la Suisse s'est dite profondément choquée par cet acte au Conseil de sécurité de l'ONU. Elle a de nouveau condamné avec la plus grande fermeté les actes terroristes et les prises d'otages perpétrés par le Hamas et d'autres groupes armés depuis le 7 octobre. La prise d'otages ainsi que leur exécution sont des crimes de guerre. La Suisse a exigé à New York la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages restants. En outre, aussi bien les otages que les personnes détenues par Israël dans le cadre du conflit doivent recevoir une assistance médicale immédiate.
La situation humanitaire à Gaza reste catastrophique. La Suisse a rappelé que les civils et les infrastructures civiles sont protégés et a condamné toutes les attaques contre tout civil. Le personnel humanitaire doit être protégé afin de pouvoir aider la population civile en détresse, notamment pour la poursuite de la campagne de vaccination de l'ONU visant à protéger 640'000 enfants de Gaza contre la polio. Devant le Conseil, la Suisse s'est dite satisfaite que la première phase de la campagne de vaccination se soit déroulée jusqu’à présent sans incident majeur et a appelé les parties à poursuivre la mise en place de cette campagne.
La Suisse a souligné une nouvelle fois qu'un cessez-le-feu à Gaza était essentiel. Dans ce contexte, la Suisse soutient les efforts de médiation des États-Unis, du Qatar et de l'Égypte afin de faciliter un consensus pour un accord. Celui-ci contribuerait également à la désescalade régionale.
Le respect du droit international, y compris du droit international humanitaire et des droits de l'homme, par toutes les parties est une nécessité. Cela vaut également pour la Cisjordanie, où l'on observe une augmentation de la violence, entre autres de la violence des colons et dans le cadre d'opérations des forces de sécurité israéliennes. Au Conseil de sécurité, la Suisse a souligné qu'Israël devait notamment tenir compte du critère de nécessité et de proportionnalité dans l'usage de la force et respecter les droits de chaque individu à la vie et à la sécurité. En outre, la Suisse a rappelé à New York qu'Israël, en tant que puissance occupante, est responsable du maintien de la loi et de l'ordre en Cisjordanie et doit garantir la protection et le bien-être de la population.
Le respect du droit international par toutes les parties est une première étape vers la paix au Proche-Orient. Celle-ci qui doit en outre conduire à une solution négociée à deux États.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 04.09.2024
29.08.2024 – Proche-Orient: Réunion d'urgence à la demande de la Suisse sur la situation humanitaire à Gaza
Alors que la situation humanitaire se détériore chaque jour à Gaza pour la population civile, la précarité de la situation sécuritaire ne permet pas au personnel humanitaire et onusien de faire son travail. C'est pourquoi le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni aujourd'hui en urgence, à la demande conjointe de la Suisse et du Royaume-Uni.
Face à la menace d'une épidémie de polio dans la bande de Gaza, quelque 640'000 enfants de moins de dix ans doivent être vaccinés. Pour mettre en œuvre cette campagne de vaccination, l'ONU et ses partenaires ont besoin d'un accès humanitaire sûr et sans entrave dans toute la bande de Gaza. Cet accès n'est actuellement pas garanti et les conditions actuelles dues au manque de sécurité, à la poursuite des combats et aux ordres d'évacuation compliquent considérablement les opérations de l'ONU. « Il est impératif que la campagne de vaccination planifiée par l'ONU soit menée à bien dans la sécurité la plus complète pour le personnel humanitaire et les civils », a souligné la Suisse lors de la réunion d'urgence. La Suisse soutient la campagne de vaccination contre la polio à hauteur d'un million de francs, comme l'a annoncé le conseiller fédéral Ignazio Cassis lundi dernier à Genève.
À New York, la Suisse a réitéré la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza et de la libération des otages. Dans ce contexte, elle a également réaffirmé son soutien à la médiation de l'Égypte, du Qatar et des États-Unis. Elle a en outre réaffirmé que le droit international humanitaire et les droits de l'homme devaient être respectés en toutes circonstances par toutes les parties. Cela vaut également pour les groupes armés comme le Hamas.
Au Conseil de sécurité, la Suisse a également fait part de sa profonde inquiétude concernant la situation en Cisjordanie. « Nous observons une forte augmentation des opérations israéliennes», a déclaré la Suisse. Dans ce contexte, elle a rappelé à Israël qu'il devait respecter ses obligations en vertu du droit international. Ainsi, l'usage de la force doit notamment répondre aux critères de nécessité et de proportionnalité et le droit de chaque individu à la vie et à la sécurité doit être garanti.
En conclusion, la Suisse a souligné que le respect du droit international et l'application des résolutions du Conseil de sécurité sont également une condition indispensable à la désescalade et un premier pas vers une paix durable basée sur une solution négociée à deux États, selon laquelle Israël et la Palestine vivent côte à côte dans la paix et la sécurité à l'intérieur de frontières sûres et reconnues.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 29.08.2024
28.08.2024 – Le Conseil de sécurité prolonge d'un an la mission de l'ONU au Liban
Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé aujourd'hui à l'unanimité le mandat de la mission de l'ONU au Liban (FINUL) d'une année supplémentaire. La FINUL est l'une des plus anciennes missions de l'ONU encore en activité. Elle a été mandatée pour la première fois par le Conseil de sécurité en 1978. Actuellement, la situation le long de la Ligne bleue est instable. En raison de l'escalade de la violence de ces derniers mois des deux côtés de la ligne, la FINUL a un rôle important à jouer dans les efforts de désescalade. En adoptant la résolution aujourd'hui, le Conseil de sécurité réitère son appel de 2006 en faveur d'une cessation complète des hostilités et du respect total du territoire le long de la Ligne bleue.
La Suisse a approuvé la résolution à New York. La présence de la FINUL contribue à améliorer la stabilité dans la région. Durant les négociations, la Suisse s'est engagée pour que la protection de la population civile et le respect du droit international humanitaire par toutes les parties soient inscrits dans la résolution.
La Suisse est extrêmement préoccupée par la situation au Proche-Orient et appelle toutes les parties au conflit à faire preuve de la plus grande retenue et à prendre des mesures de désescalade. La Suisse salue tous les efforts visant à trouver une solution diplomatique. En font notamment partie les négociations en cours entre les États-Unis, le Qatar et l'Égypte en vue d'un cessez-le-feu à Gaza, qui pourrait également contribuer à la désescalade dans la région le long de la Ligne bleue.
26.08.2024 – L'innovation, la science et la technologie soutiennent les efforts de prévention des risques émergents pour la sécurité
Lors de leur visite à Genève le 26 août, des membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont rencontré différentes organisations et acteurs basés à Genève. Ils ont échangé sur les moyens de renforcer la prévention des risques sécuritaires émergents grâce aux nouvelles technologies et à l'anticipation scientifique. A travers divers exemples de contextes géographiques, les membres du Conseil de sécurité des Nations unies qui ont pris part au voyage ont découvert des outils et des actions susceptibles de soutenir le mandat du Conseil, à savoir le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Les risques émergents pour la paix et la sécurité internationales, tels que le changement climatique, exigent de repenser la prévention. Pour renforcer le rôle du Conseil à cet égard, il est important que ses membres aient accès à des informations fiables. Afin de faciliter cette réflexion, la Suisse a invité les membres du Conseil de sécurité à échanger et à interagir avec des acteurs du domaine de la science et de l’innovation à Genève. Après une matinée consacrée au 75e anniversaire des conventions de Genève, les participants ont été accueillis dans le bâtiment de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), à quelques pas du Palais des Nations. Suite aux remarques d'ouverture de l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR), ils ont eu l'occasion d'échanger avec divers acteurs genevois œuvrant dans la collecte et l'analyse de données, le développement d'outils, l'innovation technologique et l'anticipation. Le Centre satellitaire des Nations unies (UNOSAT), l'OMM et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) ont présenté des exemples concrets et visuels de leur travail. Ensuite, un débat avec la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et le PNUE a permis d'approfondir certains contextes géographiques touchés par les conflits.
26.08.2024 – Des membres du Conseil de sécurité de l'ONU en visite informelle à Genève
Environ 200 personnes étaient rassemblées aujourd’hui sur la Place des Nations afin de marquer les 75 ans des Conventions de Genève. Face aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, des représentants de la Genève internationale, de la ville et du canton de Genève, de différentes ONG ainsi que du monde académique, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a rappelé le rôle essentiel des Conventions de Genève. Ces piliers du droit international humanitaire fixent des limites à la guerre et engagent tous les États à respecter leur devoir d’humanité dans les combats.
Action symbolique
Les représentants des institutions et organisations présentes ont ensuite redressé des chaises créées pour l’occasion par le Département fédéral des affaires étrangères et inspirées de la célèbre «Broken Chair» de la Place des Nations. Ce geste symbolique visait à montrer que, malgré les défis actuels, les règles et principes fondamentaux des conventions demeurent pertinents et plus que jamais d’actualité pour protéger la dignité humaine et limiter les souffrances alors que plus de 120 conflits sont actuellement recensés dans le monde. Après l’événement de ce jour sur la Place des Nations, les chaises seront placées dans des lieux à caractère international afin que le message d’humanité et d’action qu’elles représentent se poursuive.
Visite des membres du Conseil de sécurité des Nations unies à Genève
Avant de se rendre sur la Place des Nations, les membres du Conseil de sécurité, venus de New York pour l’occasion, ont pris part à un panel au siège européen de l’ONU, ouverte par le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis et son homologue de la Sierra Leone, Timothy Musa Kabba, dont le pays assume la présidence du Conseil durant le mois d’août. «La Suisse est déterminée à faire du respect des Conventions de Genève une priorité politique», a déclaré le chef du DFAE dans son discours.
Les Conventions de Genève à l’épreuve du temps
Ignazio Cassis a encore rappelé lors d’une table ronde organisée en fin de journée à la Maison de la Paix que, 75 ans après leur adoption, les Conventions de Genève continuent de sauver des millions de vies; que le monde ne dispose pas d’outil plus efficace pour protéger les victimes des conflits armés ; et que ce ne sont pas les règles du droit international humanitaire qui sont inadéquates, mais la volonté de les respecter qui fait défaut. Le Conseiller fédéral a finalement rappelé que la protection des civils et du personnel humanitaire dans les conflits armés constitue l'une des priorités de la Suisse pour son mandat au Conseil de sécurité et au-delà.
Discours du Conseiller fédéral Ignazio Cassis sur la Place des Nations, 26.08.2024 (fr, en)
22.08.2024 – Risque d'épidémie de polio à Gaza : la Suisse demande un accès humanitaire immédiat, sûr et sans entrave
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est à nouveau penché aujourd'hui sur la situation au Proche-Orient. L'accent a été mis sur la situation humanitaire à Gaza et en particulier sur le risque d'une épidémie de poliomyélite, après que les premiers cas ont été recensés et que l'OMS a trouvé des traces de polio dans les eaux usées. La polio touche principalement les enfants de moins de cinq ans. La maladie s'attaque au système nerveux et peut entraîner une paralysie totale en quelques heures. Il n'existe aucun traitement, la prévention est la seule solution. La destruction des infrastructures, le manque d'eau potable et d'installations sanitaires ainsi que le manque d'accès aux soins de santé renforcent le risque d'une propagation à grande échelle de la maladie à Gaza. Selon les chiffres de l'UNICEF, 640’000 enfants de moins de dix ans sont menacés par la polio dans la bande de Gaza. « Les Nations Unies et leurs partenaires plaident depuis des mois pour un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave et sont prêts à prendre des mesures pour prévenir et enrayer la polio », a souligné la Suisse au Conseil de sécurité. L'ONU prévoit de mener une campagne de vaccination contre la polio dans la bande de Gaza. Au Conseil de sécurité, la Suisse a déclaré qu'elle saluait cette campagne et qu'elle étudiait les possibilités de la soutenir financièrement.
Un accord de cessez-le-feu, comme le demande le Conseil de sécurité dans sa résolution 2735 (en) du 10 juin 2024, doit être conclu le plus rapidement possible. La Suisse salue dans ce sens les efforts de médiation du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis et appelle les parties à participer de manière constructive à ces négociations. La Suisse a rappelé à New York que, quelle que soit l'issue de ces négociations, le droit international humanitaire devait être respecté par toutes les parties au conflit et que tous les otages encore détenus devaient être libérés immédiatement et sans condition.
En outre, la Suisse a également souligné à New York le risque persistant d'une escalade régionale majeure. Dans ce contexte, elle condamne également la violence persistante des colons en Cisjordanie contre la population civile palestinienne. En outre, la Suisse a réitéré au Conseil son appel urgent à la désescalade, à laquelle peut aussi contribuer un cessez-le-feu immédiat à Gaza. En outre, la Suisse a réaffirmé son soutien à la solution des deux États comme base de la paix au Proche-Orient.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 22.08.2024
21.08.2024 – La prévention des conflits n'obtient souvent pas la reconnaissance qu'elle mérite
Dans le cadre d'un débat ouvert sous la présidence de la Sierra Leone sur la consolidation et le maintien de la paix, la Suisse a souligné au Conseil de sécurité de l'ONU l'importance de la prévention des conflits et de la violence. Les mesures préventives ne bénéficient souvent pas de la reconnaissance qu'elles méritent, alors qu'elles peuvent sauver d'innombrables vies et éviter des catastrophes humanitaires. Les mesures préventives sont encore trop peu prioritaires. Non seulement elles sauvent d'innombrables vies et évitent des catastrophes, mais elles sont aussi plus efficaces et moins coûteuses que la reconstruction après un conflit, comme le montrent des études. La Suisse a salué à New York la discussion du Conseil dans le contexte du Nouvel agenda pour la paix, qui appelle à donner la priorité à la prévention des conflits et à développer des stratégies nationales de prévention.
Pendant le débat, la Suisse a souligné des aspects qui sont essentiels pour renforcer la prévention des conflits et de la violence. La confiance des sociétés dans la sécurité, les institutions étatiques, la justice et la garantie de la liberté ainsi que l'inclusion des groupes marginalisés dans les processus de décision politique ont un effet préventif. La Déclaration universelle des droits de l'homme, à laquelle la communauté mondiale a adhéré il y a plus de 75 ans, postule, outre les droits fondamentaux à la liberté et les droits sociaux, le droit de participer à la société, qui est accordé à chacun et chacune. Il s'agit de les respecter et de les renforcer afin d'encourager la confiance des sociétés et donc la prévention des conflits.
La Suisse a en outre souligné que la prévention n'est pas seulement pertinente pour les pays directement menacés par des conflits armés. La violence sous toutes ses formes est un défi qui concerne tous les États. La Suisse le reconnaît en déléguant de nombreuses compétences aux niveaux régional et local et en encourageant par exemple les initiatives de la société civile pour lutter contre l'extrémisme, la violence et la marginalisation.
En conclusion, la Suisse a appelé le Conseil de sécurité à jouer pleinement son rôle préventif en utilisant davantage ses instruments et en soutenant mieux les missions régionales mandatées par le Conseil afin d'identifier précocement les risques de conflit sur le terrain et de les désamorcer durablement.
Déclaration de la Suisse sur la prévention des conflits, Conseil de sécurité de l'ONU, 21.08.2024
15.08.2024 – La Somalie en phase de transition
La situation en Somalie reste fragile. Le pays, qui a été élu au Conseil de sécurité de l'ONU pour les années 2025-2026, est confronté à des défis majeurs en matière de sécurité intérieure. La menace persistante du groupe armé Al-Shabaab est au centre de ces préoccupations. Malgré les efforts du gouvernement somalien et des partenaires internationaux, Al-Shabaab continue de mener des attaques meurtrières et de déstabiliser le pays. Le changement climatique a également une influence sur la situation sécuritaire. L'escalade des combats contre Al-Shabaab coïncide avec les effets d'une sécheresse de longue durée et complique la situation humanitaire précaire.
Dans ce contexte, le Conseil de sécurité discute actuellement de la fin de la mission de maintien de la paix en Somalie (ATMIS) menée par l'Union africaine (UA). Parallèlement, une mission de suivi, la « Mission de soutien et de stabilisation de l'Union africaine en Somalie » (AUSSOM), est en cours de planification. L'UA a présenté au Conseil de sécurité de l'ONU un concept d'intervention qui décrit les tâches que l'AUSSOM devra assumer sans interruption après le départ d'ATMIS à partir de janvier 2025.
L'objectif est de garantir que la Somalie puisse assurer sa sécurité de manière autonome. L'AUSSOM doit notamment se concentrer sur la formation et l'équipement des forces de sécurité somaliennes. Cette décision de principe a été confirmée par le Conseil de sécurité dans sa résolution du 15 août 2024. La Suisse a soutenu cette résolution. Dans le cadre des négociations à ce sujet, la Suisse a souligné qu'une approche purement militaire ne pouvait pas être une solution à l'instabilité de la situation sécuritaire. Elle a pu ancrer cette approche dans la résolution. Une autre priorité est que la protection de la population civile ainsi que le respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme en particulier devraient faire partie intégrante du mandat de l'AUSSOM.
En tant que membre du Conseil de sécurité, la Suisse continuera à s'engager pour que la transition d'ATMIS à AUSSOM puisse se faire sans faille et sans vide sécuritaire qui pourrait être exploité par Al-Shabaab. La transition doit être soigneusement planifiée et nécessite un engagement collectif de la communauté internationale afin d'éviter une résurgence des menaces militaires et de consolider les progrès réalisés en Somalie au cours de la dernière décennie.
14.08.2024 – La Suisse réitère son plein soutien à la MINUSS lors d’un Briefing à New York
Depuis son indépendance en 2011, le Soudan du Sud est le théâtre de conflits armés et de crises humanitaires. Il y a à peine cinq ans, un accord de paix a certes mis fin à la guerre au niveau national. Mais cette paix est fragile. Les nombreux problèmes qui ont déchiré la société sont toujours présents et les traumatismes profonds des guerres récentes restent. Des élections sont prévues pour janvier 2025. Lors d’un briefing au Conseil de Sécurité de l’ONU tenu aujourd’hui, la Suisse, qui reconnait que l’organisation d’élections est un processus sud-soudanais, a encouragé les autorités et les parties à intensifier leurs efforts et à travailler de façon constructive et consensuelle pour avancer l’organisation de ces élections. « Le temps presse », a déclaré le représentant de la Suisse au Conseil.
La Suisse est active sur le terrain dans les domaines de la politique de paix, de la coopération au développement et de l'aide humanitaire. Au Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse avait également soutenu à plusieurs reprises – la dernière fois le 29 avril 2024 – la prolongation du mandat de la mission de l'ONU au Sud-Soudan (MINUSS), qui joue un rôle critique pour la paix et la sécurité. Aujourd’hui, la Suisse a tenu à rappeler les trois points essentiels qui lui sont prioritaires.
D’une part, la nécessité de parvenir à un consensus afin de clarifier la voie à suivre en ce qui concerne la feuille de route électorale. Le représentant de la Suisse a d’ailleurs insisté sur l’importance d’un dialogue constructif entre les parties. D’autre part, il est essentiel d’établir un environnement sûr et sécurisé. Cet appel intervient alors que les développements au cours des derniers mois restent préoccupants. Les attaques généralisées contre la population civile, notamment dans le cadre des violences au niveau infranational, persistent dans tout le pays. « Les parties doivent respecter le droit international humanitaire et les droits humains. Nous saluons les efforts déployés par la MINUSS pour protéger les civils ainsi que l’engagement continu entre la mission et le gouvernement pour le respect de l’accord sur le statut des forces », a assuré la Suisse dans sa déclaration.
Enfin, les efforts visant à répondre aux besoins humanitaires et de protection doivent continuer. Ces besoins ne cessent d’augmenter, ce qui est profondément préoccupant. Le pays est marqué par la violence persistante et l'impact du conflit au Soudan. En plus, le Soudan du Sud est déjà gravement affecté par les catastrophes liées aux inondations, qui devraient se poursuivre cette année et toucher des millions de personnes selon le rapport du Secrétaire Général de l’ONU. Les risques combinés de l’insécurité alimentaire accentuée par les conflits, les déplacements de personnes et les impacts négatifs du changement climatique touchent plus de la moitié de la population Sud-Soudanaise. Un soutien de notre part est urgent. Un accès humanitaire rapide et sans entrave est essentiel pour fournir de l'aide aux personnes dans le besoin. De même, le personnel humanitaire doit être protégé en toutes circonstances.
Dans tous ces domaines, la Suisse a réitéré le plein soutien à la MINUSS et à la Taskforce trilatérale, dont le soutien continu au Soudan du Sud sur ce chemin complexe est essentiel. En fin de déclaration, elle a également réaffirmé son engagement ferme envers le gouvernement et le peuple du Soudan du Sud pour parvenir à une gouvernance démocratique, légitime et à une paix durable.
13.08.2024 – Proche Orient : Réunion d'urgence après la frappe sur l'école al Tabeen à Gaza
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence après la frappe israélienne sur l'école al Tabeen à Gaza samedi dernier. «A Gaza aujourd’hui, les écoles sont souvent le dernier recours pour trouver quelque chose à manger, de l’eau ou un abri. Or, même ces écoles devenues abri de fortune n’offrent souvent pas de refuge aux civils», a déclaré la Suisse à New York.
La Suisse condamne toutes les violations du droit international humanitaire. Elle condamne également le fait que les hostilités à Gaza continuent de faire de nombreuses victimes civiles, comme lors de l'attaque de l'école samedi dernier. Selon le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, au moins 93 personnes ont été tuées lors de cette frappe.
Le droit international humanitaire interdit – y compris aux groupes armés tels que le Hamas – d’utiliser la présence de civils dans le but de protéger un objectif militaire d'une attaque. Même quand cette règle est violée, cela ne suspend en rien l'obligation d'Israël de se conformer strictement au droit international humanitaire dans la conduite des hostilités. Cela comprend dans la conduite des hostilités les principes de distinction, de précaution et de proportionnalité. «Il y a 75 ans hier les Conventions de Genève ont vu le jour. En adoptant ces Conventions, les Etats membres se sont engagés à préserver l’humanité, même en temps de guerre», a souligné la Suisse au Conseil de sécurité, en insistant sur le fait que le droit international humanitaire au Proche-Orient doit être respecté par toutes les parties au conflit.
La situation humanitaire pour la population civile à Gaza reste insoutenable: il existe un risque de propagation de maladies – comme le montre la réapparition de la polio – et des personnes souffrent de la faim. Au Conseil, la Suisse a rappelé que l'utilisation de la faim comme méthode de guerre contre la population civile constitue un crime de guerre. Dans ce contexte, elle a réaffirmé que les déclarations faites la semaine dernière par le ministre israélien des Finances étaient inacceptables et a demandé que l'on permette immédiatement l'acheminement sans entrave de l'aide humanitaire à la population civile dans toute la bande de Gaza.
La Suisse a réitéré sa demande de libération de tous les otages et a appelé les parties à participer de manière constructive aux pourparlers de cessez-le-feu menés par les États-Unis, le Qatar et l'Égypte. Dans le contexte d'une menace d'escalade majeure dans l'ensemble de la région du Moyen-Orient, un cessez-le-feu à Gaza est essentiel pour une désescalade régionale. Enfin, la Suisse a réaffirmé la nécessité de rétablir un horizon politique sur la base de la solution à deux Etats.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 13.08.2024
07.08.2024 – Les femmes, ces architectes centrales de la paix
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché aujourd'hui sur les conséquences du retrait d'une mission de l’ONU sur le rôle des femmes dans le domaine de la paix et de la sécurité et sur les droits des femmes. La Suisse a souligné à New York l’importance de permettre aux femmes de participer pleinement et sur un pied d'égalité aux processus de paix. L'expérience montre que cela est essentiel pour obtenir des résultats durables.
Afin de ne pas risquer un recul des droits des femmes et de l'égalité des sexes lors du retrait des missions de paix, des mesures spécifiques au genre doivent être prises. Avec la résolution 2594, le Conseil de sécurité soulignait déjà en 2021 l'importance de la participation des femmes. Il rendait particulièrement attentif aux aspects spécifiques au genre pendant de tels processus de transition. Mais jusqu'à présent, tous les instruments disponibles ne sont pas utilisés de manière optimale.
L'intégration de critères sexospécifiques est centrale dans tous les domaines des missions nouvelles et existantes de l'ONU. Cela permet d'aider les institutions nationales de sécurité sur place à protéger la population civile et à respecter les droits de l'homme. Les femmes doivent pouvoir participer aux processus de décision concernant l'avenir de leur pays, y compris en ce qui concerne le retrait d'une mission de paix. La responsabilité principale en la matière incombe aux gouvernements locaux, par exemple par le biais d'un plan d'action national pour la mise en œuvre de l'agenda Femmes, paix et sécurité.
La documentation disponible sur les précédents retraits de missions de l'ONU et l'échange d'expériences sont essentiels pour éviter les effets négatifs sur les droits, la participation et la sécurité des femmes dans des scénarios similaires. Des exemples comme le Mali et le Soudan montrent que le démantèlement des structures de l'ONU peut avoir des conséquences négatives sur les droits des femmes sur place. Les phases de transition doivent en conséquence être planifiées à long terme et avec des ressources suffisantes.
Pour conclure, la Suisse a souligné que les décisions prises aujourd'hui jettent les bases des futurs efforts de paix. Les femmes et les filles doivent également avoir la possibilité, dans les phases de transition, de jouer leur rôle actif d'architectes de la paix et de leur propre avenir.
31.07.2024 – Conseil de sécurité de l'ONU : la Suisse exprime sa profonde préoccupation face à l'escalade au Proche-Orient
Lors d'une réunion d'urgence au Conseil de sécurité des Nations Unies, la Suisse a exprimé aujourd'hui sa vive inquiétude concernant l'escalade récente des tensions au Proche-Orient. « Nous rejetons fermement cette spirale de violence et appelons de manière urgente à un retour à la diplomatie », a déclaré la délégation suisse à New York. Elle a exhorté tous les acteurs impliqués, ainsi que ceux qui exercent une influence sur eux, à faire preuve de la plus grande retenue et à privilégier la voie diplomatique pour apaiser les tensions et rechercher des solutions conformes au droit international.
« Il n'existe pas de solution militaire à ce conflit. Le dialogue et la désescalade sont les seuls moyens d'éviter une guerre régionale et de rétablir le chemin vers la paix », a souligné la Suisse.
La Suisse a insisté sur l'importance du respect du droit international, y compris de la Charte des Nations Unies, et a rappelé que toutes les résolutions de l'ONU doivent être intégralement mises en œuvre. Elle a également appelé toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire et à garantir la protection des populations civiles.
En outre, la Suisse a réitéré son appel en faveur d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza et de la libération de tous les otages, estimant que ces mesures contribueraient significativement à apaiser la situation dans la région. « Il est impératif que les négociations reprennent d'urgence », a conclu la délégation suisse.
26.07.2024 – Gaza: le respect du droit international est indispensable
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni aujourd'hui au sujet de la situation humanitaire à Gaza, en présence de la Commissaire générale adjointe de l’UNRWA, Madame Antonia Marie De Meo. La Suisse s’est dite reconnaissante de l'important travail humanitaire fourni par l’ONU, y compris l’UNRWA, dans un contexte particulièrement difficile.
Dans une situation où hommes, femmes et enfants vivent dans des conditions inacceptables, la Suisse a répété ses appels au strict respect du droit international humanitaire et à un cessez-le-feu immédiat à Gaza - par ailleurs exigé par les résolutions du Conseil de sécurité - ainsi qu’à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.
La Suisse a condamné fermement toutes les violations du droit international humanitaire, y compris les attaques indiscriminées et les violences contre les civils, les personnes hors de combat et les biens de caractère civil, ainsi que les violations des droits de l’homme. En outre, l'aide humanitaire doit pouvoir entrer à Gaza par tous les points de passage et être distribuée dans toute la bande de Gaza de manière sûre, rapide et sans entraves.
Ces éléments ne sont que des premiers pas vers une résolution politique du conflit. Celle-ci doit s'appuyer sur la solution à deux États, dans laquelle deux États démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte à côte à l'intérieur de frontières sûres et reconnues.
Statement de la Suisse, Conseil de sécurité de l’ONU, 26.07.2024
23.07.2024 – La gestion des eaux transfrontalières en Asie centrale, un outil pour la paix et la stabilité
Une gestion durable et équitable de l'eau est essentielle pour maintenir des moyens de subsistance sains et améliorer la sécurité alimentaire, ainsi que pour renforcer la résilience des sociétés face aux effets du changement climatique. La disponibilité des ressources en eau en Asie centrale joue un rôle essentiel dans le bien-être et la croissance économique d'environ 75 millions de personnes. Alors que la région poursuit sa croissance économique, le fait de relever les défis liés aux ressources en eau grâce à une gouvernance efficace et éclairée soutiendra le développement durable et améliorera la prospérité de ses habitants.
En réponse au besoin pressant d'une approche transfrontalière de la gestion des ressources en eau de la région, l'initiative Blue Peace Central Asia (BPCA) a été lancée par la Suisse en 2017. Cette initiative vise à soutenir les pays de la région (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Turkménistan et Ouzbékistan) dans la mise en place d'un système de partage des bénéfices pour l'allocation des ressources en eau (assainissement et eau potable, irrigation, énergie et environnement) qui prend en compte les intérêts des pays en amont et en aval. Au Tadjikistan et en Ouzbékistan, des efforts sont faits pour réhabiliter l'hydropost transfrontalier commun et pour établir un cadre de gestion opérationnel. Pour la Suisse, l'inauguration de l'hydropost marque une étape importante dans la collaboration régionale. Elle confirme la volonté politique de coopération transfrontalière entre le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. En outre, la mise en place d'une plate-forme de dialogue BPCA facilite le dialogue entre les États de la région en vue d'une gestion commune et systématique des grands bassins fluviaux partagés.
Le Centre régional des Nations unies pour la diplomatie préventive (UNRCCA) encourage également le dialogue entre les États d'Asie centrale sur la gestion des eaux transfrontalières. L'UNRCCA offre un espace de dialogue entre les gouvernements de ces pays afin de trouver des solutions communes. Il entretient en outre des contacts réguliers avec les organisations internationales opérant dans la région afin de stimuler leurs efforts de paix et coopère avec d'autres agences des Nations unies travaillant dans le domaine du développement durable et de la prévention des conflits. Le représentant spécial du secrétaire général et chef de l'UNRCCA informe régulièrement le Conseil de sécurité des travaux de l'UNRCCA. Une telle réunion a eu lieu le 23 juillet, au cours de laquelle la Suisse a fait part de son expérience dans la région.
La Suisse soutient les efforts de gestion de l'eau en Asie centrale ainsi que les initiatives dans le domaine de la bonne gouvernance et du développement économique durable au Kirghizistan, au Tadjikistan et en Ouzbékistan, encourageant les mesures visant à atténuer les effets du changement climatique et soutenant la coopération régionale. Le conseiller fédéral Ignazio Cassis s'est également rendu au Tadjikistan et au Kirghizistan du 1er au 4 juillet 2024 afin de jeter un pont entre l'économie et la coopération en Asie centrale.
Plus d'informations sur les activités de la Suisse dans la région :
Entre économie et coopération, Ignazio Cassis en Asie centrale
La Suisse et les États d’Asie centrale: trois décennies de coopération
22.07.24 – La Suisse se montre gravement préoccupée par les risques d’escalade au Moyen-Orient
Le Conseil de sécurité a tenu lundi après-midi à New York une réunion d’urgence suite à l’attaque de drone contre Tel Aviv, revendiquée par les Houthis, vendredi 19 juillet. Cette attaque a été suivie par une frappe menée à Hodeïda par l’armée israélienne en réponse. La Suisse a fait part de sa profonde préoccupation face à ces développements récents dans la région, au Yémen, comme au Proche-Orient. «Chaque attaque dans la région, y compris les derniers tirs de missiles contre Eilat, nous rapproche d’une escalade régionale encore plus grave, un risque que nous avons la responsabilité de mitiger», a déclaré le représentant de la Suisse au Conseil. Il a également rappelé que tous les acteurs dans la région doivent faire preuve de prudence et de la plus grande retenue, et en tout temps respecter le droit international, y compris la Charte des Nations Unies et le droit international humanitaire.
La Suisse affirme que seules des solutions politiques sont à même d’amener la paix et la sécurité dans l’ensemble de la région. Un cessez-le-feu à Gaza, ainsi que la cessation des attaques par les groupes armés dans la région sont urgents. Les résolutions du Conseil de sécurité doivent être mises en œuvre immédiatement. Cela vaut aussi pour le Yémen. Les mesures prises par le Conseil en vue de favoriser une résolution par le dialogue du conflit au Yémen, en particulier l’embargo sur les armes établi par la résolution 2216, doivent donc être strictement respectées.
17.07.2024 – Proche-Orient: la Suisse place le respect du droit international au centre d'un processus de paix
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni aujourd'hui dans le cadre d'un débat ouvert sur la situation au Proche-Orient. À New York, la Suisse s'est dite toujours alarmée par la situation dans l'ensemble du territoire palestinien occupé et de part et d'autre de la Ligne bleue entre Israël et le Liban. La population civile paie le plus lourd tribut aux violations du droit international commises par toutes les parties et au manque d'application des quatre résolutions correspondantes du Conseil de sécurité. «Nous devons redoubler d'efforts pour briser la spirale de la violence et revenir aux fondements de l'humanité, qui ont été trop longtemps bafoués dans ce conflit», a souligné l'envoyé spécial de la Suisse pour la région MENA à New York.
Dans ce contexte, un cessez-le-feu immédiat à Gaza, tel qu'exigé par les résolutions du Conseil de sécurité, est indispensable. En outre, toutes les parties doivent impérativement respecter le droit international, en particulier le droit international humanitaire et les droits de l'homme. En conséquence, la population civile et les biens civils tels que les habitations, les écoles ou les hôpitaux ne doivent pas être attaqués. De même, l'aide humanitaire doit pouvoir entrer à Gaza par tous les points de passage et être distribuée dans toute la bande de Gaza de manière sûre, rapide et sans entraves. La Suisse a en outre exigé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages restants.
L'envoyé spécial de la Suisse a souligné au Conseil de sécurité que le droit international devait également être respecté en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Cela vaut également pour la politique de colonisation israélienne. La Suisse a ainsi rappelé que les colonies sont illégales au regard du droit international et s'est montrée préoccupée par les dernières annonces israéliennes concernant notamment la construction de nouvelles unités de colonisation.
Seule une solution politique peut conduire à une paix durable. Celle-ci doit s'appuyer sur la solution des deux États, dans laquelle deux États démocratiques, Israël et la Palestine, coexistent côte à côte à l'intérieur de frontières sûres et reconnues.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 17.07.2024
Engagement de la Suisse pour la stabilité au Proche-Orient
La Suisse s'engage bilatéralement, multilatéralement et par sa coopération internationale pour la paix et la stabilité au Proche-Orient, y compris pour la recherche d'une solution au conflit du Proche-Orient. La stratégie MENA 2021-2024 du Conseil fédéral constitue à cet égard la boussole permettant d'atténuer les conséquences de la crise syrienne et du conflit au Proche-Orient sur les communautés de la région. Les thèmes «paix, sécurité et droits de l'homme», «migration et protection» ainsi que «développement durable» sont au cœur de cette stratégie.
16.07.2024 – Défense des libertés et invitation au dialogue au cœur du discours du conseiller fédéral Ignazio Cassis à New York
Après avoir achevé une tournée en Amérique latine, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a participé, le 16 juillet à New York, à un débat ouvert du Conseil de sécurité de l’ONU sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales. La Russie tient la présidence du Conseil au mois de juillet. Le chef du DFAE a défendu les principes d’un ordre mondial plus juste, plus démocratique et plus durable. Face à la crise du multilatéralisme, il a rappelé l’importance de la Charte des Nations Unies et des Conventions de Genève pour la défense des libertés individuelles et collectives. «Depuis l’adoption de la Charte, Nous, peuples des Nations Unies avons bâti pierres après pierres les fondations de nos engagements universels ; et nous avons essayé ensemble de construire un monde meilleur : moins de pauvreté, des épidémies désamorcées, une assistance humanitaire pour celles et ceux qui en ont besoin», a-t-il déclaré au Conseil de sécurité.
Si la liberté doit être au cœur de l’ordre multilatéral, elle n’est assurée pour tous que lorsqu’elle est protégée par des règles. Des règles de principe et des règles de droit. C’est ce qu’a déclaré le conseiller fédéral Cassis à New York. Parmi celles-ci, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme adoptée il y a plus de 75 ans. «Ces normes universelles ont permis de bâtir un monde dans lequel la force du droit devait finir par s’imposer sur le droit de la force.»
Anniversaire des Conventions de Genève
En mai 2023, le chef du DFAE avait déjà présidé un débat sur le rôle de la confiance dans la diplomatie: un élément clé pour que le Conseil de sécurité puisse accomplir son mandat. Il y a assuré la nécessité de la part des États de rechercher le dialogue. C’est ce qu’a notamment fait la Suisse en organisant, en juin, la conférence internationale sur la paix en Ukraine au Bürgenstock. «Nous n’étions de loin pas tous d’accord sur les chemins vers la paix, mais nous nous sommes efforcés d’établir une base de confiance pour progresser», a assuré le conseiller fédéral. Il a en outre déclaré que la Suisse, pays dépositaire des conventions de Genève, était prête à prendre ses responsabilités pour un ordre mondial basé sur le droit humanitaire, alors que les Conventions à Genève fêtent, cette année, leur 75e anniversaire.
Déclaration du conseiller fédéral Ignazio Cassis au Conseil de sécurité de l’ONU, 16.07.2024
12.07.2024 – Le Conseil de sécurité de l'ONU prolonge le mandat du Bureau des Nations Unies en Haïti
Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé aujourd'hui à l'unanimité le mandat du Bureau des Nations Unies en Haïti (BINUH) pour une année supplémentaire. La Suisse a soutenu le renouvellement du mandat au vu de l'escalade de la violence des gangs et de l'instabilité politique dans le pays.
Le BINUH conseille le gouvernement haïtien dans la promotion et le renforcement de la stabilité politique. Concrètement, le bureau promeut un dialogue inclusif au sein du pays. Cela doit permettre de promouvoir les réformes et de mettre en œuvre une stratégie nationale de réduction de la violence des gangs. Le BINUH soutient également la tenue d'élections libres et équitables et s'engage pour le renforcement des droits de l'homme.
En adoptant la résolution d'aujourd'hui, le Conseil de sécurité encourage la communauté internationale à déployer des efforts supplémentaires pour permettre le déploiement de la mission de police multinationale. Le 2 octobre 2023, le Conseil a autorisé la mission à rétablir la sécurité de la population dans l'État des Caraïbes.
09.07.2024 – Ukraine : réunion d'urgence après le bombardement d'une clinique pédiatrique à Kyiv
Au Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse a condamné avec la plus grande fermeté les récentes attaques aériennes russes dans la nuit du 8 juillet. Les attaques menées dans toute l'Ukraine ont fait des morts et des blessés, et la chute d'un missile sur la plus grande clinique pédiatrique de Kyiv a de nouveau fait des victimes, filles et garçons, de l'agression militaire russe qui dure depuis plus de deux ans. Selon les chiffres de l'ONU, près de deux milles enfants ont été tués ou blessés depuis le 24 février 2022. « Le droit international, en particulier les droits de l’homme et le droit international humanitaire, doit être strictement respecté par toutes les parties et, dans ce contexte, nous appelons la Russie à s'y conformer et à protéger la population et les infrastructures civiles », a souligné la Suisse à New York. En vertu du droit international humanitaire international, les hôpitaux bénéficient d'une protection spécifique.
La population et, plus particulièrement les enfants, en Ukraine doivent pouvoir retrouver une vie sûre et normale. Pour que cela soit possible, la Russie doit mettre fin à son agression militaire contre l'Ukraine, cesser les hostilités et retirer ses troupes de l'ensemble du territoire ukrainien. « La Charte de l'ONU nous oblige tous à respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale des États », a souligné la Suisse dans sa déclaration. Elle reste déterminée à contribuer à une paix juste et durable en Ukraine, conformément à la Charte de l'ONU et au droit international. C'est dans cet esprit que 100 délégations de toutes les régions du monde se sont réunies mi-juin au Bürgenstock pour lancer un processus en vue de la paix.
Déclaration de la Suisse sur la situation en Ukraine, Conseil de sécurité de l'ONU, 09.07.2024
08.07.2024 – Le Conseil de sécurité de l'ONU prolonge le mandat de la mission de l'ONU pour la sécurité des ports au Yémen
Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé aujourd'hui à l'unanimité d'une année supplémentaire le mandat de la Mission en appui à l’Accord sur Hodeïda (UNMHA) au Yémen. Sur le terrain, la mission observe le cessez-le-feu entre le gouvernement internationalement reconnu du Yémen et les Houthis dans les ports de Hodeïda, Salif et Ras Issa sur la mer Rouge. Le cessez-le-feu a été négocié dans l'accord dit de Hodeïda entre les parties au conflit en 2019 à Stockholm. Face à l'une des plus grandes crises humanitaires de notre temps, qui se déroule au Yémen, la sécurité dans le port de Hodeïda est centrale pour l'acheminement de l'aide humanitaire. La Suisse a voté à New York en faveur de la prolongation du mandat.
02.07.2024 – Proche-Orient: la situation humanitaire à Gaza s'aggrave à vue d'œil
La situation humanitaire dramatique à Gaza était aujourd'hui au centre d'un briefing au Conseil de sécurité de l'ONU par la Sous-secrétaire générale Sigrid Kaag, qui a été nommée par le Conseil en décembre dernier en tant que coordinatrice d'urgence de l'ONU pour l'action humanitaire et la reconstruction à Gaza.
La Suisse s'est montrée profondément préoccupée par la poursuite du conflit au Proche-Orient, qui continue de faire de nombreuses victimes civiles, et par la situation humanitaire à Gaza. Selon les derniers chiffres indépendants, 95 pour cent de la population de la bande de Gaza est confrontée à une insécurité alimentaire aiguë. Le risque de famine persistera tant que le conflit se poursuivra et que l'aide humanitaire sera entravée.
Les obligations découlant du droit international humanitaire et des droits de l'homme doivent être strictement respectées par toutes les parties. Ces derniers obligent les parties à autoriser l'accès humanitaire aux civils dans le besoin et interdisent l'utilisation de la faim comme méthode de guerre. La population civile doit avoir accès à des biens et services vitaux, tels que l'eau potable, la nourriture ou l'électricité. L'aide qui arrive à Gaza est loin d'être suffisante au vu de l'immensité des besoins. « Cela doit changer de toute urgence », a souligné la Suisse dans sa déclaration au Conseil de sécurité. Elle a appelé à ce qu'une aide suffisante parvienne aux personnes dans le besoin et a notamment mis les parties au conflit dans l'obligation d'agir en conséquence.
La Suisse a réaffirmé à New York l'urgence d'un cessez-le-feu immédiat et de la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages. Elle a en outre souligné la nécessité de rétablir un horizon politique. La Suisse a réitéré son soutien inconditionnel à la solution des deux Etats, seule à même d'offrir aux habitants de la région une vie dans la paix, la sécurité et la dignité.
26.06.2024 – Les efforts pour protéger les enfants dans les conflits armés doivent être renforcés.
«Il n'y a pas de deuxième chance pour l'enfance. Alors que nous sommes réunis ici, des enfants craignent pour leur vie dans de nombreux conflits armés à travers le monde», a souligné la Suisse lors du débat annuel ouvert au Conseil de sécurité de l'ONU sur les enfants et les conflits armés, le 26 juin.
Le rapport annuel du Secrétaire général de l'ONU sur les enfants et les conflits armés dresse un tableau sombre de la situation. Il s'agit du nombre le plus élevé de violations graves des droits de l'enfant jamais vérifié et il concerne des enfants dans toutes les régions du monde. Il s'agit notamment des tendances alarmantes à la hausse du recrutement d'enfants dans les conflits armés au Myanmar et en République démocratique du Congo, de l'enlèvement et de l'assassinat d'enfants en Israël et dans le nord du Nigeria, du nombre écrasant d'enfants tués et mutilés à Gaza et au Soudan, ainsi que de l'accès insuffisant pour l'aide humanitaire dans ces deux contextes. Les attaques contre des écoles et des hôpitaux au Myanmar et en Ukraine ainsi que les violences sexuelles commises contre des enfants par des bandes armées en Haïti sont également particulièrement préoccupantes.
Dans sa déclaration, la Suisse a souligné que le Conseil de sécurité devait intensifier ses efforts pour la protection des enfants dans les conflits armés. Les phases de transition lors du retrait des missions de l'ONU des zones de conflit en sont un exemple concret. «Nous constatons avec une grande inquiétude que le nombre de violations graves des droits des enfants a soit stagné soit augmenté dans plusieurs phases de transition, comme par exemple en République démocratique du Congo», a déclaré la représentante de la Suisse à New York. Il est du devoir du Conseil de sécurité de s'assurer que la protection des enfants continue d'être une priorité, même dans de telles phases de transition. La Suisse y contribue en finançant l'UNICEF ou en envoyant des spécialistes de la protection de l'enfance dans des organisations de l'ONU – comme par exemple après le retrait de la mission de l'ONU au Mali.
La Suisse a en outre appelé toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, à mettre fin aux attaques contre les écoles et les hôpitaux et à garantir l'accès à l'aide humanitaire.
«La paix et le respect du droit international sont la meilleure protection des enfants. Le droit international humanitaire, les droits de l'homme et le droit international des réfugiés doivent notamment être respectés. En même temps, il est de notre devoir, en tant que membres du Conseil de sécurité, de renforcer nos efforts pour trouver des solutions politiques aux conflits et pour les prévenir», a souligné la Suisse.
25.06.2024 – Proche-Orient : la Suisse demande l'application des résolutions du Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est à nouveau penché aujourd'hui sur la situation au Proche-Orient. Dans sa déclaration, la Suisse a souligné l'urgence du respect du droit international et de la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité.
La résolution 2334, adoptée par le Conseil en décembre 2016, réaffirme que les colonies de peuplement d'Israël dans le territoire palestinien occupé constituent une violation du droit international et un obstacle à la réalisation de la solution à deux États. La Suisse a critiqué à New York le fait que les attaques, les menaces et les intimidations des colons israéliens à l'encontre de la population palestinienne en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, se poursuivent pratiquement en toute impunité. Elle condamne ces attaques, exige qu'elles cessent immédiatement et rappelle les obligations d'Israël en tant que puissance occupante en vertu du droit international, y compris l'obligation de protéger la population civile.
Lors de la séance d'aujourd'hui, la Suisse a en outre relevé que le personnel, l'infrastructure et les biens humanitaires devaient être respectés et protégés, ce qui inclut les locaux de l'UNRWA ainsi que ceux du CICR. En adoptant la résolution sur la protection du personnel humanitaire, que la Suisse avait soumise au vote du Conseil de sécurité le 24 mai 2024, le Conseil a récemment réaffirmé la responsabilité des États et des parties au conflit de respecter et de protéger les populations civiles, y compris le personnel humanitaire, dans le cadre de tous les conflits dans le monde.
Il y a environ deux semaines, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2735, qui appelle toutes les parties à mettre en œuvre immédiatement et sans conditions le plan en trois phases présenté par l'administration américaine, qui devrait conduire à un cessez-le-feu durable à Gaza. Dès l'adoption de la résolution le 10 juin, la Suisse avait souligné que ce plan représentait pour l'instant la meilleure chance de sortir du conflit, qui a fait des dizaines de milliers de victimes depuis les attaques terroristes du Hamas le 7 octobre dernier, que la Suisse condamne avec la plus grande fermeté.
En conséquence, la Suisse a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat, à l'acheminement rapide et sans entrave de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, au respect du droit international humanitaire par toutes les parties ainsi qu'à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.
Elle a en outre souligné une nouvelle fois l'importance de la solution à deux États, seule base pour la paix et la stabilité dans la région.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU. 25.06.2024
20.06.2024 – Le droit international humanitaire s'applique aussi au cyberespace
Dans le cadre d'un débat ouvert du Conseil de sécurité de l'ONU, les États ont des nouvelles menaces pour la paix internationale qui peuvent émerger dans le cyberespace. La Suisse a souligné deux points qui requièrent l'attention de la communauté internationale. D'une part, la numérisation croissante des conflits et des cyber-opérations militaires peut conduire à de nouvelles dimensions de conflits. D'autre part, l'intensité croissante des attaques utilisant des logiciels de rançon et des cyberattaques financées par des États contre des infrastructures critiques sont préoccupantes. L'utilisation de ransomwares pour extorquer des devises et des cryptomonnaies ou les attaques ciblées sur des infrastructures critiques menacent de paralyser des structures importantes des sociétés.
La Suisse a souligné à New York que le Conseil de sécurité devait réaffirmer des principes reconnus afin de lutter contre ces évolutions. Il s'agit notamment de l'applicabilité du droit international public dans le cyberespace en général et du droit international humanitaire aux activités menées dans le cyberespace dans le cadre de conflits armés.
18.06.2024 – Le dialogue sur la paix en Ukraine doit se poursuivre après la conférence du Bürgenstock
Dans le cadre d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'Ukraine, la Suisse a souligné l'objectif de la conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine du week-end dernier : "Nous devons avoir le courage de construire la paix. Et pour ce faire, nous devons en parler".
Au Conseil de sécurité, la Suisse a remercié les 101 délégations qui se sont réunies au Bürgenstock afin d'inspirer un processus de paix en Ukraine. Le dialogue intensif au plus haut niveau a permis de mieux comprendre les points de vue des délégations de toutes les régions du monde afin de promouvoir une vision commune pour une paix durable et juste basée sur la Charte de l'ONU et le droit international, et en particulier sur la Charte de l'ONU. Le communiqué de la conférence du Bürgenstock, soutenu par une grande majorité des États et délégations participants, reflète cette vision et fixe trois objectifs clés:
- l'utilisation sûre et sécurisée des centrales nucléaires ukrainiennes et l'inadmissibilité de toute menace ou utilisation d'armes nucléaires;
- le transport sans entrave des produits agricoles à travers la mer Noire afin d'améliorer la sécurité alimentaire;
- les prisonniers de guerre doivent être libérés dans le cadre d'un échange global. Tous les enfants ukrainiens déportés et expulsés illégalement, ainsi que tous les autres civils ukrainiens détenus illégalement, doivent être rapatriés en Ukraine.
La Suisse a souligné au Conseil de sécurité que ces thèmes se prêtent à l'instauration de la confiance. La paix ne peut toutefois être atteinte que si toutes les parties s'engagent et dialoguent. "La Suisse reste un partenaire pour la paix et le dialogue. Il est nécessaire de poursuivre cet engagement au-delà de cette première conférence", a souligné la Suisse à New York.
Déclaration de la Suisse sur un processus de paix en Ukraine, 18.06.2024
Newsticker: Conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine
13.06.2024 – Résolution sur la situation à El-Fasher, Soudan, adoptée
Le 13 juin 2024, le Conseil de sécurité a adopté une résolution sur la situation à El-Fasher au Soudan. La capitale du Nord-Darfour est assiégée depuis des semaines par la milice paramilitaire "Rapid Support Forces" (RSF) et est le théâtre de combats acharnés entre les RSF d'une part et les "Sudanese Armed Forces" (SAF) et d'autres groupes armés du Darfour d'autre part. La poursuite des combats a entraîné une grave détérioration de la situation humanitaire. Selon le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, la population civile (>1,8 million) est confinée dans la ville, à la merci des combats, ou tente de fuir, sans espoir de sécurité et de protection. De plus, l'aide humanitaire ne parvient guère dans les zones de combat. La menace de famine est imminente et touche principalement le Darfour, mais aussi le reste du pays.
La résolution soutenue par la Suisse appelle d'une part les RSF à mettre fin au siège et d'autre part toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme. Elle appelle également les parties au conflit à cesser immédiatement les combats et à protéger la population civile, demande que cette dernière soit autorisée à quitter la ville assiégée et que les belligérants permettent l'accès à l'aide humanitaire. La Suisse, en tant que point focal pour la question de la faim et des conflits, s'est engagée durant les négociations pour que la résolution fasse explicitement référence au risque imminent de famine.
Déclaration de la Suisse après le vote, Conseil de sécurité de l'ONU, 13.06.2024
12.06.2024 – Une initiative suisse pour discuter de mesures contre les disparitions dans les conflits armés
Chaque année, des centaines de milliers de personnes disparaissent dans des conflits armés. Cela représente non seulement une tragédie humanitaire pour les personnes concernées et leurs proches, mais a également des conséquences à long terme sur la stabilité des sociétés ainsi que sur les efforts de paix. Quelles mesures préventives peuvent être prises pour éviter que des personnes ne disparaissent ? Le 12 juin, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur cette question lors d'une réunion informelle dans le format dit «Arria». Celle-ci a été organisée par la Suisse en collaboration avec l'Alliance mondiale pour les personnes disparues (en) à l'occasion du cinquième anniversaire de la résolution 2474 (2019) du Conseil de sécurité de l'ONU sur les personnes disparues dans les conflits armés. Cet événement s'inscrit dans une série d'initiatives prises par la Suisse pour mettre en œuvre sa priorité «Protéger les civils».
Les raisons des disparitions sont multiples: certaines perdent le contact avec des proches en fuyant des guerres, d'autres sont victimes d'arrestations arbitraires. D'autres encore ne sont jamais retrouvées parce que leurs restes ne sont pas exhumés ou identifiés. Comme le souligne le rapport annuel du secrétaire général de l'ONU sur la protection des civils dans les conflits armés, le CICR a enregistré en 2023 le plus grand nombre de disparitions depuis des décennies. Face à ces chiffres alarmants, la réunion en format Arria avait pour objectif de sensibiliser la communauté internationale et de mettre en avant les obligations légales de toutes les parties au conflit en matière de prévention et de recherche des personnes disparues.
Lors de la rencontre, la Suisse a également souligné la nécessité d'aborder systématiquement la question des personnes disparues dans les processus de médiation et de paix. Avec la multiplication des conflits armés dans le monde, le nombre de personnes disparues augmente également. Pour éviter que d'autres personnes ne disparaissent et pour que la situation soit clarifiée pour ceux qui ont perdu un proche, les responsables doivent être tenus de rendre des comptes. C'est la seule façon de mettre fin à l'impunité et d'instaurer une paix durable.
Outre l'obligation de rendre des comptes, d'autres aspects – humanitaires, politiques, juridiques et extrajudiciaires – ont été mis en avant. Les membres des familles et les organisations civiles jouent souvent un rôle central dans la recherche des personnes disparues. Des représentants du Koweït et de la Colombie ont partagé leurs expériences dans ce domaine. En outre, un représentant de la société civile du Népal a fait part de son engagement personnel à réunir les familles de proches disparus. Le CICR a également partagé sa longue expérience lors de la réunion, par exemple dans le cadre du travail du Service central de recherches.
Déclaration de la Suisse, réunion Arria du Conseil de sécurité de l'ONU, 12.06.2024
10.06.2024 – Proche-Orient: le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à la mise en œuvre du plan en trois phases présenté par le président américain Biden
En adoptant cette résolution de la plume des États-Unis, le Conseil de sécurité de l'ONU demande à Israël et au Hamas de s'entendre sur le plan en trois phases présenté par le président américain Joe Biden et de le mettre en œuvre intégralement, immédiatement et sans condition. La résolution définit les phases u plan comme suit:
- Phase 1: un cessez-le-feu immédiat, total et intégral avec la libération des otages, y compris des femmes, des personnes âgées et des blessés, la restitution des dépouilles de certains otages tués, l'échange de prisonniers palestiniens, le retrait des forces israéliennes des zones habitées de la bande de Gaza, retour de la population civile palestinienne dans ses maisons et ses quartiers dans toutes les zones de la bande de Gaza, y compris le nord, et distribution sûre et efficace d'une aide humanitaire à grande échelle dans toute la bande de Gaza à l'ensemble de la population civile palestinienne dans le besoin, y compris des unités de logement fournies par la communauté internationale;
- Phase 2: après accord entre les parties, cessation permanente des hostilités en échange de la libération de tous les autres otages encore présents dans la bande de Gaza et retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza;
- Phase 3: lancement d'un vaste programme pluriannuel de reconstruction de la bande de Gaza et restitution à leurs familles des dépouilles de tous les otages encore présents dans la bande de Gaza.
Sur cette base, les parties au conflit devraient parvenir à une cessation durable des hostilités avec le soutien des États membres de l'ONU. La résolution adoptée souligne à nouveau l'engagement du Conseil en faveur de la solution à deux États, dans laquelle Israël et la Palestine coexistent côte à côte à l'intérieur de frontières sûres et reconnues. Dans ce contexte, la résolution souligne également l'importance de l'unification de la bande de Gaza et de la Cisjordanie sous l'administration de l'Autorité palestinienne.
La Suisse a soutenu la résolution au Conseil de sécurité. Après huit mois de guerre depuis les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre – que la Suisse condamne avec la plus grande fermeté –, il est urgent de rétablir un horizon politique au Proche-Orient. Dans sa déclaration après le vote, la Suisse a souligné que le plan présenté par les États-Unis est pour l'instant l'option qui offre les meilleures chances de sortir de la violence au Proche-Orient. La Suisse attend en conséquence du Hamas et d'Israël un accord immédiat et inconditionnel et la mise en œuvre du plan. Elle a en outre souligné que les parties doivent respecter pleinement leurs obligations en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire et les droits de l'homme, comme l'exigent les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU adoptées depuis le 7 octobre.
Déclaration de la Suisse après le vote, Conseil de sécurité de l'ONU, 10.06.2024
10.06.2024 – Adoption d'une résolution sur le régime de sanctions ISIL/Al-Qaïda
Le Conseil de sécurité a adopté aujourd'hui une résolution sur la prolongation à tour de rôle de deux institutions importantes dans le régime de sanctions ISIL/Al-Qaïda : le Monitoring Team et l'ombudsman indépendant fournissent au Conseil de sécurité des rapports sur la mise en œuvre des sanctions. L'ombudsman traite les demandes de retrait de la liste des sanctions et constitue ainsi un pilier important pour la préservation de l'État de droit dans le régime des sanctions. Par cette résolution, le Conseil de sécurité exprime également sa volonté de renforcer le rôle de l'ombudsman, ce qui est également une préoccupation de la Suisse depuis longtemps. Le Conseil de sécurité se penche en outre sur la thématique des violences sexuelles commises par ISIL et Al-Qaida. La Suisse a approuvé la résolution.
31.05.2024 – UN Peacekeeping Day: quel avenir pour le maintien de la paix de l'ONU ?
À l'occasion de la Journée du maintien de la paix de l'ONU, la Suisse organise à New York un événement de haut niveau centré sur la gestion des défis actuels et futurs du maintien de la paix des Nations Unies. En plus de nombreux experts scientifiques et politiques, Pälvi Pulli, secrétaire d'État adjointe pour la politique de sécurité au DDPS, l'ambassadeur Thomas Greminger, directeur du Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP) et Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l'ONU pour les opérations de paix, participeront notamment à cette manifestation.
Les changements géopolitiques et les nombreux défis interdépendants, comme par exemple les conséquences du changement climatique ou les crises économiques, peuvent avoir des répercussions négatives sur la paix et la sécurité internationales. Les missions de paix de l'ONU en sont également affectées partout dans le monde. L'événement du jour à New York crée un espace pour un dialogue politique orienté vers l'avenir. Il réunit des experts du maintien de la paix du monde entier. L'objectif est d'échanger sur la meilleure façon de préparer les opérations de maintien de la paix de l'ONU à ces défis. En organisant cet échange, la Suisse contribue à la promotion d'une paix durable, une priorité du Conseil fédéral pour l'adhésion de la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU en 2023-2024.
La nouvelle application Peacekeeping App permet d'avoir un aperçu rapide des missions de paix de l'ONU
À cette occasion, la Suisse présente également une exposition avec des données et des aperçus des coulisses du maintien de la paix de l'ONU. Celle-ci provient du projet « UN Peace Mission Mandates » (UNPMM), mis en œuvre par l'ETH de Zurich et le Geneva Graduate Institute avec le soutien du Fonds national suisse et du DFAE.
Grâce à une application pour smartphone, ce projet permet d'avoir un aperçu rapide de jeux de données complets sur les mandats des missions de paix de l'ONU, y compris les différentes composantes des mandats et l'évolution de ces missions au fil des ans. On y trouve par exemple des résumés utiles sur les raisons de la création et de l'arrêt d'une mission ou un tableau permettant de comparer facilement les missions qui ont poursuivi une tâche donnée, comme la promotion des droits de l'homme ou la sécurité climatique. L'application Peacekeeping peut être téléchargée sur l'App Store ou sur Google Play ou être consultée sur le site web.
L'expérience de la mission d'observation des Nations unies au Moyen-Orient (UNTSO) joue un rôle important dans ce contexte. En 1948, le Conseil de sécurité des Nations unies a mandaté l'ONUST pour sa première mission de maintien de la paix afin de surveiller le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie. Il est toujours actif aujourd'hui et a acquis beaucoup de connaissances et d'expérience au cours des 75 dernières années. Même dans un contexte difficile, le travail de l'ONUST présente de nombreuses qualités de missions flexibles, adaptables et efficaces que les Nations unies souhaitent continuer à promouvoir à l'avenir. Sur cette base, le GCSP, en coopération avec l'organisation EPON, a élaboré une étude qui montre dans quelle mesure l'expérience de l'UNTSO peut également être pertinente pour les futures missions de maintien de la paix. Cette étude, financée par la Suisse, sera également présentée et discutée lors de l'événement.
31.05.2024 – Le Conseil de sécurité de l'ONU renouvelle deux mandats et un régime de sanctions
Le Conseil de sécurité de l'ONU a renouvelé le mandat de la Mission d'assistance des Nations Unies en Irak (MANUI), les sanctions pour le Sud-Soudan et la résolution sur la lutte contre le trafic d'armes au large de la Libye. La Suisse a soutenu ces trois décisions.
La résolution sur la lutte contre le trafic d'armes au large de la Libye autorise les États membres de l'ONU actifs sur place et les organisations régionales à inspecter et à saisir en haute mer les navires dont ils ont des raisons de penser qu'ils contribuent à la livraison d'armes en Libye.
La Mission d'assistance des Nations unies en Irak (MANUI) conseille et soutient le gouvernement et le peuple irakiens dans la promotion d'un dialogue politique inclusif et de la réconciliation aux niveaux national et local, dans le processus électoral et dans la protection des droits de l'homme ainsi que dans les réformes judiciaires et juridiques. Le mandat de la MANUI a été prolongé une dernière fois aujourd'hui jusqu'à la fin 2025. La mission sera ensuite retirée.
La prolongation des mesures de sanction au Sud-Soudan du 30 mai, qui comprennent un embargo sur les armes sur l'ensemble du territoire du Sud-Soudan et des sanctions ciblées contre des individus des deux côtés du conflit, ainsi que le mandat du panel d'experts y afférent sont des étapes importantes du Conseil de sécurité pour la stabilité dans la région.
29.05.2024 – Tirs de roquettes sur Israël et attaques sur Rafah: la Suisse condamne l'escalade de la violence
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est à nouveau penché aujourd'hui sur la situation au Proche-Orient. La Suisse est extrêmement préoccupée par la spirale de la violence, qui a franchi une nouvelle ligne le week-end dernier.
La Suisse condamne fermement l'attaque de la part d’Israël du 26 mai contre un camp de personnes déplacées à Rafah. Selon les données de l'ONU, cette attaque a fait des dizaines de victimes parmi la population civile. La population de Gaza manque cruellement de protection alors qu'elle a déjà été contrainte au déplacement, qu'elle est exposée à une famine imminente et qu'elle continue de subir les conséquences des hostilités. La Suisse condamne également avec la plus grande fermeté les tirs de roquettes indiscriminés du Hamas sur Israël. De telles attaques sont contraires au droit international humanitaire. C’est ce que la Suisse a souligné au Conseil de sécurité.
Dans ce contexte, la Suisse a appelé à New York toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. Elles doivent ainsi respecter le principe de distinction sans exception et prendre des mesures de précaution pour protéger la population civile et éviter les dommages aux biens civils. La Suisse a réitéré devant le Conseil sa demande d'un cessez-le-feu immédiat, d'un accès humanitaire sûr et sans entrave ainsi que de la libération immédiate et inconditionnelle des otages.
La Suisse s'est également exprimée au Conseil de sécurité sur la situation en Cisjordanie. Elle condamne les violences commises par les colons israéliens, notamment les attaques répétées contre les installations de l'ONU à Jérusalem-Est et contre les convois d'aide humanitaire.
Le respect du droit international humanitaire par toutes les parties et l'application des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que des mesures préventives de la Cour internationale de justice sont des conditions préalables à une désescalade. La Suisse reste fermement convaincue que seule une solution négociée à deux États, dans laquelle Israël et la Palestine cohabitent côte à côte, dans la paix et la sécurité à l'intérieur de frontières reconnues, constitue la base d'une paix durable au Proche-Orient.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 29.05.2024
24.05.2024 – Afrique de l'Ouest et Sahel : le Conseil de sécurité de l'ONU adopte la déclaration présidentielle de la Suisse
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est mis d'accord sur une déclaration présidentielle concernant la situation au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Cette région est le domaine d'activité du bureau régional de l'ONU UNOWAS. Dans ce dossier, la Suisse assume le rôle de porte-plume avec la Sierra Leone. En février 2023 déjà, elle a pu obtenir la prolongation du mandat de l'UNOWAS pour trois années supplémentaires.
Qu'est-ce qu'une déclaration présidentielle ?
Une déclaration présidentielle est une prise de position formelle du Conseil de sécurité, obtenue par consensus et lue par la présidence en exercice du Conseil de sécurité. Dans une telle déclaration, le Conseil s'exprime sur une situation géographique ou sur un sujet d'actualité en matière de politique de paix et de sécurité. Une déclaration présidentielle peut réaffirmer des éléments de résolutions antérieures ou servir à lancer de futures décisions du Conseil de sécurité.
La déclaration présidentielle envoie un message important du Conseil de sécurité pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel – une région confrontée à de nombreux défis et souvent placée indûment bas dans la liste des priorités des instances internationales. Il n'y avait pas eu de saisine du Conseil de sécurité sur cette région depuis près de trois ans. L'adoption par consensus est le résultat d'un travail approfondi mené par les États élus du Conseil de sécurité depuis le début de l'année 2022 lors de plusieurs cycles de négociations. Dans la déclaration, le Conseil se dit préoccupé par la sécurité dans la région ainsi que par la situation humanitaire et politique.
Sécurité
La déclaration présidentielle souligne que le Conseil de sécurité est conscient de la situation sécuritaire difficile en Afrique de l'Ouest et dans la région du Sahel. Les facteurs qui y contribuent sont les conflits armés – avec des groupes armés et, entre autres, ceux liés à des organisations terroristes internationales –, la criminalité organisée transfrontalière, ainsi que le changement climatique, qui frappe la région plus durement que la moyenne. Dans sa déclaration, le Conseil de sécurité condamne les violations persistantes du droit international humanitaire, y compris les attaques contre la population civile et les biens civils. Il demande que tous les acteurs soient tenus responsables des violations du droit international humanitaire ou des droits de l'homme.
Situation politique
Le Conseil de sécurité souligne dans la déclaration les progrès réalisés dans plusieurs pays en faveur du maintien et de la promotion de la démocratie, par exemple avec la tenue d'élections pacifique, de processus de dialogue et de réconciliation. Mais le Conseil exprime également sa préoccupation face aux changements anticonstitutionnels de gouvernement et aux tentatives de coup d'État, dont on sait qu'ils ont des répercussions sur la paix et la sécurité dans la région. Il souligne l'importance du rétablissement de l'ordre constitutionnel dans les pays de la région qui sont engagés dans un processus de transition politique. En outre, le Conseil salue les bons services rendus par l'UNOWAS pour prévenir les conflits et les tensions et pour promouvoir la paix et la stabilité politique.
Situation humanitaire
Par la déclaration présidentielle, le Conseil de sécurité exprime sa préoccupation face à la détérioration de la situation humanitaire dans certaines parties de la région, causée par les conflits et aggravée par d'autres facteurs tels que le changement climatique. Il en résulte une augmentation des déplacements forcés, une pauvreté extrême et un manque de nourriture et d'eau, des inégalités sociales et de la violence. En tant que co-leader et dans le cadre de sa priorité « Aborder la sécurité climatique », la Suisse s'est engagée à ce que cette thématique soit prise en compte de manière adéquate. Le Conseil de sécurité exige un accès sans entrave et rapide à l'aide humanitaire et médicale pour tous ceux qui en ont besoin, ainsi que la garantie de l'accès à l'éducation et aux soins de santé.
Lors des négociations qui ont finalement abouti à la déclaration présidentielle, la Suisse a travaillé en étroite collaboration avec les co-chefs de file que sont le Ghana (2023) et la Sierra Leone (2024) et a eu des échanges avec tous les membres du Conseil.
24.05.2024 – Protection du personnel humanitaire : le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte une résolution de la Suisse
Le 24 mai 2024, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution sur la protection du personnel humanitaire et du personnel des Nations Unies dans les zones de conflit. La Suisse a négocié cette résolution et l’a soumise au vote du Conseil. La résolution souligne son engagement de longue date en faveur de la protection de la population civile, une priorité que le Conseil fédéral a fixée pour le mandat de la Suisse au Conseil de sécurité en 2023-2024.
Le nombre de conflits armés dans le monde augmente rapidement, passant d’une vingtaine à l’époque du changement de millénaire à plus de 120 aujourd’hui. Des millions de personnes sur presque tous les continents sont tributaires de l’aide humanitaire. Dans le même temps, les équipes humanitaires et le personnel de l’ONU qui fournissent cette aide subissent une pression de plus en plus forte et sont eux-mêmes la cible d’attaques. En 2023, plus de 500 travailleurs humanitaires ont été victimes de violences, et plus de 250 ont perdu la vie. Au cours des dix dernières années, le nombre de victimes parmi le personnel humanitaire a augmenté de plus de 50 %. Dans 90 % des cas, il s’agit d’employés nationaux ou locaux.
La Suisse est fortement préoccupée par l’augmentation de la violence à l’encontre des personnes qui fournissent des secours. De telles attaques se produisent dans toutes les régions en conflit et entravent souvent les actions visant à sauver des vies. En tant que membre élu du Conseil de sécurité, la Suisse a donc négocié un projet de résolution sur la protection du personnel humanitaire et du personnel des Nations Unies. L'adoption de la résolution constitue un signe important pour la protection des civils. Elle était soutenue par un total de 98 États membres de l’ONU (coparrainages).
Par cette résolution, le Conseil de sécurité appelle concrètement les États membres de l’ONU à respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international pour protéger le personnel humanitaire et celui de l’organisation, y compris les employés nationaux et locaux, ainsi que leurs installations et leurs biens. La résolution condamne la violence croissante exercée à l’encontre du personnel humanitaire et attire l’attention de la communauté internationale sur cette évolution négative. Le Conseil demande expressément à tous les États, ainsi qu’aux parties étatiques et non étatiques aux conflits de respecter et de protéger ces personnes. Le secrétaire général de l’ONU doit présenter au Conseil de sécurité, dans un délai de six mois, des recommandations concrètes sur la manière de mieux prévenir ces attaques et de lutter contre l’impunité. Le texte évoque également les menaces émergentes auxquelles le personnel est confronté, telles que la désinformation.
La résolution illustre la longue tradition humanitaire de la Suisse et réaffirme le droit international humanitaire, notamment dans la perspective du 75e anniversaire des Conventions de Genève, qui sera célébré en août de cette année. Le soutien et la protection des personnes en détresse constituent des éléments essentiels de la stratégie de politique extérieure 2024-2027 de la Suisse.
Article : le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte une résolution de la Suisse
23.05.2024 – Le savoir-faire des États africains en matière de prévention des conflits doit être davantage mobilisé
«L'Afrique est placée sous le signe de nouvelles opportunités». C'est ce qu'écrivait le conseiller fédéral Ignazio Cassis dans l'avant-propos de la stratégie pour l'Afrique subsaharienne 2021-2024 du Conseil fédéral. C'est précisément ce potentiel qui était aujourd'hui au centre d'un débat ouvert du Conseil de sécurité de l'ONU, sous la présidence du Mozambique. «Nous pouvons continuer à mobiliser le potentiel des États africains sur la base de leur expérience en matière de prévention», a souligné l'ambassadrice suisse à l'ONU Pascale Baeriswyl à New York.
L'Afrique continue d'être confrontée à des défis de différentes natures. L'instabilité et les conflits sur le continent africain trouvent leur origine dans un mélange de causes profondes: le manque de perspectives économiques, la faible présence de l'État dans certaines régions, la concurrence pour les ressources ainsi que les conséquences indirectes du changement climatique. Une prévention efficace des conflits doit tenir compte de tous ces facteurs d'instabilité et de leurs interactions.
À New York, la Suisse a souligné que les connaissances et les acquis des États africains, issus d'une tradition de plusieurs décennies de résolution des conflits et de médiation, présentaient un grand potentiel pour une prévention nationale forte des conflits. Le traitement du passé en fait également partie et constitue un pilier important pour l'instauration d'une paix durable. Il existe par exemple un tribunal spécial en Sierra Leone ou une commission vérité en Afrique du Sud pour l'établissement de la justice pour les victimes de violations des droits humains. De telles institutions servent en même temps à prévenir de futures atrocités et à promouvoir la réconciliation entre communautés.
Les États africains et l'Union africaine sont bien placés pour jouer un rôle important dans la prévention, non seulement sur le continent africain, mais aussi au niveau multilatéral. La représentante de la Suisse a souligné à New York le grand potentiel d'une coopération renforcée entre l'Union africaine et le Conseil de sécurité de l'ONU. En tant qu'organe, le Conseil peut tirer des enseignements des expériences des pays africains dans le domaine de la prévention des conflits. Ainsi, l'échange entre le Conseil de sécurité et l'Union africaine envisagé pendant la présidence suisse du Conseil de sécurité en octobre 2024 est un instrument important pour le partage mutuel d'informations.
21.05.2024 – Débat au Conseil de sécurité de l'ONU dans le cadre de la Semaine pour la protection des civils
En 1999, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution qui introduisait pour la première fois la protection des civils dans les conflits armés. Vingt-cinq ans plus tard, cette question, érigée en rempart pour la paix et la sécurité internationales, est de plus en plus confrontée à de sérieuses menaces. Face à des défis croissants, tels que les difficultés d'accès de l'aide humanitaire à Gaza, les violences sexuelles et les attaques indiscriminées contre les civils au Soudan, les attaques contre les infrastructures civiles en Ukraine et les trois millions de personnes déplacées suite au conflit au Myanmar, s’observe une érosion des principes du droit international humanitaire.
Le débat d'aujourd'hui au Conseil de sécurité de l'ONU, initié par le Mozambique, visait à réaffirmer l'importance historique des règles internationales mises en place au cours du siècle dernier, c'est-à-dire depuis la signature des Conventions de Genève il y a 75 ans. L'échange du jour avait pour but de renforcer la protection des civils dans le monde entier. Dans ce contexte, l'engagement des États membres de l'ONU et d'autres parties prenantes est essentiel pour le respect et la promotion des principes du droit international humanitaire et le renforcement des droits de l'homme.
«Les Conventions de Genève sont la base de l'édifice normatif que nous avons construit pierre par pierre sur les décombres des guerres afin de protéger les populations civiles. Il est donc difficile de comprendre pourquoi nous déconstruisons aujourd'hui notre propre œuvre en paroles et en actes», a déclaré le secrétaire d'État adjoint du DFAE Thomas Gürber lors du débat au Conseil. Des mécanismes plus solides sont nécessaires pour garantir le respect des règles et la responsabilité, d'autant plus dans un contexte où la nature et les méthodes de guerre évoluent en permanence.
Au Conseil de sécurité, la Suisse a fait appel au bon sens des parties au conflit. Elle demande notamment un accès rapide, sûr et sans entrave pour l'aide humanitaire, ce qui implique de facto une meilleure protection pour le personnel des organisations humanitaires. « Changeons cela! Assumons nos responsabilités», a conclu Thomas Gürber.
Article : La résolution du Conseil de sécurité sur la protection des civils a 25 ans
20.05.2024 – Proche-Orient : la Suisse demande un cessez-le-feu immédiat et l'application des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché aujourd'hui sur la situation humanitaire et la détresse de la population civile au Proche-Orient. De nombreux civils continuent d'être tués et blessés dans la bande de Gaza en raison de la poursuite des hostilités. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées. Dans ces circonstances, la Suisse a demandé au Conseil de sécurité un cessez-le-feu immédiat et la fin de l'opération militaire en cours à Rafah. Les conséquences de cette opération sur la population civile de Rafah, qui subit depuis plus de sept mois des bombardements, des déplacements répétés et la faim, sont inacceptables. « La population a aujourd'hui besoin de soutien et ne peut plus supporter plus de souffrance », a souligné l'ambassadrice suisse à l'ONU Pascale Baeriswyl à New York.
Dans sa déclaration, la Suisse a fait référence aux nombreuses résolutions adoptées par le Conseil de sécurité pour condamner et faire cesser les attaques contre les civils, les prises d'otages et les actes de terrorisme. Les attaques terroristes du Hamas et les prises d'otages du 7 octobre, que la Suisse condamne avec la plus grande fermeté, sont contraires à toutes ces résolutions. La Suisse exiger toujours la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.
Au Conseil, la Suisse a salué la possibilité d'acheminer l'aide humanitaire par voie maritime dans la bande de Gaza. Elle a en même temps souligné que l'aide humanitaire qui parvient actuellement dans la bande de Gaza est loin d'être suffisante. Elle a demandé que toutes les parties respectent leurs engagements de garantir l'accès humanitaire dans toute la bande de Gaza. En outre, il est essentiel que la protection du personnel humanitaire soit assurée par les parties afin qu'il puisse s'acquitter pleinement de ses tâches.
Au vu de la catastrophe humanitaire qui se déroule au Proche-Orient, la Suisse a appelé à la mise en œuvre immédiate des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Celles-ci sont contraignantes en droit international et exigent de toutes les parties qu'elles respectent le droit international humanitaire et les droits de l'homme. En outre, la Suisse a réaffirmé son soutien à une solution négociée à deux États, dans laquelle Israël et la Palestine coexistent en paix, côte à côte, à l'intérieur de frontières sûres et reconnues. Une telle solution est la seule possibilité d'instaurer une paix durable au Proche-Orient.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 20.05.2024
17.05.2024 – Rencontre en format Arria au Conseil de sécurité sur appel de la Suisse : mettre le potentiel de la science au service de la paix et de la sécurité
Le 17 mai 2024, la Suisse a organisé une réunion informelle du Conseil de sécurité de l'ONU qui a mis l'accent sur le renforcement de l'interaction entre la science et les travaux du Conseil de sécurité. À cette fin, elle a fait venir à New York des intervenants de deux institutions suisses centrales dans le domaine scientifique, le GESDA et l'ETH Zurich. «Le Conseil de sécurité a pour mandat de s'occuper des nombreuses crises qui secouent le monde. Mais même en ces temps difficiles, il est essentiel que nous adoptions une vision à plus long terme», a déclaré Thomas Gürber, secrétaire d'État adjoint du DFAE, devant le Conseil de sécurité. Les conflits dans le monde augmentent et les défis pour la paix et la sécurité globales deviennent de plus en plus complexes. Les conséquences du changement climatique aggravent les risques déjà existants, les nouvelles technologies influencent profondément nos sociétés et la désinformation entame la confiance entre les États.
La réunion organisée par la Suisse avait pour objectif de recueillir des perspectives sur la manière dont le Conseil de sécurité pourrait renforcer son interaction avec la science afin de mettre les connaissances fondées sur des preuves au service de la paix et de la sécurité. La science a le potentiel de renforcer la confiance entre les États. «La confiance repose sur la compréhension mutuelle, mais aussi sur des faits et des connaissances fiables. Les acteurs scientifiques disposent des instruments et sont expérimentés pour justement produire ces connaissances fiables», a souligné Thomas Gürber à New York. Il faut que le Conseil de sécurité agisse avec détermination sur la base des connaissances scientifiques afin de comprendre, d'anticiper et de traiter les risques pour la paix et la sécurité.
Pour s'en assurer concrètement, la Suisse encourage par exemple déjà les échanges entre les États membres de l'ONU et le monde académique afin de mieux comprendre les multiplicateurs de risques de conflits ciblés, comme le changement climatique, dans certains contextes d'intervention des missions de paix de l'ONU. Elle peut s'appuyer sur l'expérience acquise dans le cadre de l'initiative suisse «Blue Peace», dans laquelle elle associe des connaissances approfondies au dialogue politique afin de promouvoir la coopération régionale et transfrontalière sur la gestion pacifique de ressources en eau limitées. L'objectif à long terme de la Suisse est que l’ONU travaille avec les outils et les méthodes les plus récents, basés sur des données et des connaissances scientifiques. Cela recèle un grand potentiel pour un meilleur soutien du travail du Conseil de sécurité et des missions de paix de l'ONU sur le terrain.
Article : Entretien avec GESDA et l'EPFZ sur le potentiel de la science pour la paix et la sécurité
15.05.2024 – Bosnie et Herzégovine : des perspectives d’avenir pour les jeunes, la confiance dans les institutions et le traitement du passé sont essentiels pour une paix durable
Près de 30 ans se sont écoulés depuis la fin du conflit armé en Bosnie-Herzégovine. L'accord de paix de Dayton, signé par les parties au conflit le 14 décembre 1995, a jeté les bases de la formation d'un État multiethnique doté d'un gouvernement démocratiquement élu et de la paix en Bosnie-Herzégovine. Cependant, des tensions entre les différents groupes ethniques de la société restent vives. «La Suisse réaffirme son engagement à soutenir la Bosnie-Herzégovine sur la voie de la paix, de la stabilité et de la prospérité et à construire un avenir uni pour la jeune génération», a souligné la Suisse au Conseil de sécurité.
Un moyen décisif pour y parvenir est la création de perspectives pour la population dans tout le pays. La Direction du développement et de la coopération (DDC) soutient par exemple sur place le projet «Youth for Change», mis en œuvre par la fondation Mozaik, afin de mobiliser de jeunes entrepreneurs et leur donner l’opportunité de favoriser la mutation économique et politique en Bosnie-Herzégovine. L'objectif du projet est d'encourager, entre 2016 et 2026, les jeunes innovateurs à défendre des valeurs économiques et sociales inclusives et à créer des emplois. Ils jouent un rôle de modèle pour les autres jeunes et contribuent à la prospérité du pays, et donc au bien-être général. Plus de 450 000 personnes dans tout le pays ont participé au projet jusqu'à présent.
Au-delà de la création de perspectives, il faut renforcer la confiance de la société dans le fonctionnement des institutions de l'État en Bosnie-et-Herzégovine, dans l'ordre constitutionnel et dans la protection des libertés fondamentales. Cela constitue la base d'une société démocratique, pacifique et stable. La Suisse a également souligné au Conseil de sécurité que toutes les parties devaient redoubler d'efforts pour promouvoir la coexistence pacifique et la réconciliation et s'abstenir de tout discours de haine et de toute rhétorique de division. De même, le traitement historique et juridique du passé est nécessaire pour prévenir la violence et instaurer une paix durable.
29.04.2024 – La Suisse soutient la prolongation de la mission de l'ONU au Sud-Soudan
Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé aujourd'hui le mandat de la Mission des Nations Unies au Sud-Soudan (MINUSS) d'une année supplémentaire. La Suisse a soutenu cette résolution à New York, car la MINUSS apporte une contribution importante à la protection de la population civile et à la promotion d'une paix durable, deux priorités de son siège au Conseil. Les tâches de la MINUSS comprennent la promotion de la mise en œuvre de l'accord de paix, le renforcement du droit international humanitaire et des droits de l'homme ainsi que le soutien logistique aux programmes humanitaires dans le pays.
Après des décennies de conflit, le Soudan du Sud a obtenu son indépendance politique en 2011. Mais dès 2013, le nouveau gouvernement est tombé et une guerre civile a commencé. Celle-ci n'a pris fin qu'en 2018 après la signature d’un accord de paix. Mais cette paix vacille: les nombreux problèmes qui ont déchiré la société sont toujours présents et les traumatismes profonds des guerres récentes restent. Les réformes politiques qui permettraient de relever ces défis ne sont pas encore dues. Des élections sont prévues pour décembre 2024, mais rien n’indique qu'elles auront bien lieu à cette date.
Le 5 mars 2024, la Suisse avait déjà souligné son soutien total au mandat de la MINUSS lors d'une séance d'information publique du Conseil de sécurité. Elle a en outre souligné à l'époque des aspects essentiels pour la stabilité et la sécurité au Sud-Soudan. Il s'agit d'une part la création d'un environnement sûr et protégé pour la tenue d'élections. Des élections libres, équitables et inclusives, mission que la résolution adoptée aujourd'hui confie également à la MINUSS, sont essentielles pour la mise en œuvre de l'accord de paix de 2018. D'autre part, la situation humanitaire, déjà précaire, doit être améliorée. Celle-ci s'est encore nettement aggravée en raison de la guerre qui sévit au Soudan depuis la mi-avril 2023. Jusqu'à présent, plus d'un demi-million de Soudanais ayant fui le pays ont trouvé refuge au Sud-Soudan. L'afflux de personnes en provenance du Soudan renforce les tensions économiques, sociales et politiques existantes et a un impact négatif sur la sécurité alimentaire fragile au Sud-Soudan. L’incertitude alimentaire était déjà grande en raison des conflits, des déplacements de population et du changement climatique. Un accès humanitaire rapide et sans entrave est essentiel pour fournir de l'aide aux personnes dans le besoin. De même, le personnel humanitaire doit être protégé en toutes circonstances.
Une paix fragile au Soudan du Sud
Déclaration de la Suisse sur la situation au Sud-Soudan, Conseil de sécurité de l'ONU, 05.03.2024
22.04.2024 – Favoriser la tenue d’élections libres, équitables et sûres en Haïti
Haïti est actuellement en proie à une crise multidimensionnelle ; la situation sécuritaire dans le pays se détériore de façon significative. Les gangs criminels contrôlent toujours de vastes zones de la capitale Port-au-Prince et étendent leur influence à d'autres régions du pays. La violence entre gangs, les déplacements internes, les violations des droits de l'homme, les enlèvements et les violences sexuelles minent toujours les perspectives de paix sur l’île. L'escalade de violence a des conséquences dramatiques sur la population civile.
Un Conseil présidentiel de transition a été formé dans le but de nommer un nouveau premier ministre intérimaire ainsi qu’un Conseil des ministres. Facilitée par la CARICOM, la Communauté des Caraïbes, la création d’un conseil présidentiel de transition doit favoriser la tenue d’un dialogue intra-haïtien inclusif et participatif, seule condition pour parvenir à une solution politique à la crise. Il aura le rôle difficile de favoriser la tenue d’élections libres, participatives, équitables et sûres.
Durant son intervention lors d’un briefing tenu aujourd’hui au Conseil de sécurité de l’ONU, la Suisse a salué la récente formation du Conseil présidentiel de transition ainsi que le rôle de facilitation opéré par la CARICOM. « Compte tenu de l'importance de la phase de transition politique ouverte par ces mesures encourageantes, il est essentiel qu'elles soient mises en œuvre rapidement, de manière inclusive, sans créer un vide politique susceptible de perturber davantage la fragile situation sécuritaire », a déclaré Adrian Hauri au Conseil.
Répondre aux espoirs de la population haïtienne
La Suisse a par ailleurs rappelé que l’aide humanitaire doit être augmentée de manière significative pour répondre aux besoins de la population haïtienne. Près de la moitié des Haïtiens souffre en effet d’insécurité alimentaire à cause de la violence des gangs, notamment en raison des restrictions de mouvement et des difficultés d’approvisionnement dans l’ensemble du pays. Elle a également salué le travail et les efforts consentis par le personnel du Bureau intégré des Nations unies (BINUH) en Haïti.
La Suisse a enfin appelé la communauté internationale à utiliser tous les moyens disponibles pour soutenir la Police nationale d’Haïti. La Suisse a notamment appelé au déploiement dans les plus brefs délais de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), autorisée le 2 octobre dernier par le Conseil de sécurité de l’ONU. « La situation est à un point de bascule et il pourrait bientôt être trop tard pour agir, a rappelé la Suisse durant son intervention. Le Conseil de sécurité ainsi que la communauté internationale doivent poursuivre leurs efforts pour répondre aux espoirs de la population haïtienne. »
Déclaration de la Suisse sur la situation en Haïti, Conseil de sécurité de l'ONU, 22.04.2024
22.04.2024 – L'instauration de la confiance essentielle à la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni aujourd'hui autour de la situation actuelle au Kosovo en présence du président de la Serbie, Aleksandar Vučić, et de la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani. Dans sa déclaration, la Suisse a souligné que la confiance entre les deux pays devait encore être renforcée dans l'intérêt des deux peuples. Pour ce faire, les deux parties doivent miser sur une rhétorique modérée, viser de nouveaux progrès dans le processus de normalisation mené par l'UE et faire suivre les engagements déjà pris d'actions concrètes.
Par le biais de ses bons offices, la Suisse œuvre à l'établissement de relations constructives entre les parties. Ainsi, depuis 2015, elle organise des rencontres parallèles au dialogue mené par l'UE afin de permettre un contact direct entre les représentants des partis politiques du Kosovo et de la Serbie. "Les deux parties partagent la responsabilité de faire diminuer les tensions", a souligné la Suisse au Conseil de sécurité.
Pour empêcher toute escalade, il est essentiel d'instaurer une confiance mutuelle entre les ethnies. Un aspect important dans ce domaine est le travail de mémoire et la gestion du passé. La Suisse a par exemple soutenu le Kosovo dans la mise en place d'une commission de vérité et de réconciliation. Elle aide également les familles à faire la lumière sur le sort des personnes disparues ou captives.
Dans le cadre de sa coopération internationale au Kosovo, la Suisse concentre son soutien sur trois domaines thématiques : la gouvernance démocratique et la paix, le développement économique durable ainsi que le changement climatique, l'eau et la santé. En outre, les aspects d'égalité des sexes sont pris en compte dans tous les projets.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Kosovo, Conseil de sécurité de l'ONU, 22.04.2024
19.04.2024 – L'OSCE est un pilier central de l'architecture de paix en Europe
L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le Conseil de sécurité de l'ONU partagent le même objectif : instaurer et maintenir la paix et la sécurité. Le Conseil de sécurité s’engage dans ce mandat au niveau mondial, l'OSCE au niveau régional. La coopération entre les deux organes multilatéraux est essentielle. Ce thème était au centre d'un briefing du Conseil de sécurité aujourd'hui.
La création de l'OSCE il y a près de 50 ans a jeté les bases d'un ordre pacifique fondé sur des règles dans la région de l'OSCE - comme le prévoit également la Charte de l'ONU. La guerre contre l'Ukraine a ébranlé l'OSCE et l'a placée devant de nouveaux défis, mais elle continue d'apporter une contribution importante à la stabilité dans de nombreuses régions de notre continent. En Abkhazie et en Ossétie du Sud, par exemple, elle contribue à la prévention et à la gestion pacifique des conflits. Ou dans les Balkans occidentaux, où l'OSCE promeut la gouvernance démocratique, y compris les élections, les droits de l'homme ainsi que les activités économiques et l'implication des jeunes dans les processus politiques. Ce sont tous des facteurs essentiels pour une paix durable - une priorité de la Suisse pour son adhésion au Conseil de sécurité de l'ONU.
En tant que médiateur et observateur impartial et grâce à son observation indépendante des élections, l'OSCE est un pilier central de l'architecture de la paix et de la sécurité en Europe, surtout en période de pressions accrues. Parallèlement à son siège au Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse s'engage également au sein de l'OSCE pour un multilatéralisme et une paix efficaces. Elle attache une grande importance à la cohérence entre les deux organes. Pour une Europe sûre, il faut aussi une OSCE forte et capable d'agir.
Déclaration de la Suisse, briefing OSCE, Conseil de sécurité de l'ONU, 19.04.2024
18.04.2024 – Demande d’adhésion de la Palestine comme État membre à part entière de l’ONU
La demande d’adhésion de la Palestine comme État membre à part entière de l’ONU n’a pas été soumise à l’Assemblée générale de l’ONU en raison du veto qu’y ont opposé les États-Unis le 18 avril au sein du Conseil de sécurité. La Suisse s’est abstenue lors du vote. Après avoir bien considéré tous les intérêts en jeu et consulté les présidents des commissions de politique extérieure du Parlement, le Conseil fédéral est arrivé à la conclusion que l’adhésion de la Palestine en tant que membre à part entière de l’ONU n’était pas, pour l’heure, de nature à favoriser un apaisement de la situation et les efforts de paix au Proche-Orient. La Suisse demeure attachée à la solution à deux États.
Depuis 2012, la Palestine a un statut d’État observateur aux Nations Unies. Elle a réactivé, le 2 avril 2024, la demande d’adhésion en tant que membre à part entière de l’ONU qu’elle avait faite en 2011 et qui n’était jamais allée à son terme. Conformément à la Charte de l’ONU, l’admission d’un nouveau membre se fait sur décision de l’Assemblée générale. Avant de parvenir à ce stade, le Conseil de sécurité doit émettre une recommandation positive à l’égard de la demande d’adhésion. Les États-Unis ayant opposé leur veto à la recommandation, la demande ne sera pas soumise au vote à l’Assemblée générale.
La Suisse estime qu’eu égard à la situation très instable au Proche-Orient et dans une perspective globale de politique de paix, l’adhésion pleine et entière de la Palestine à l’ONU n’est pas appropriée à l’heure actuelle. C’est pourquoi le Conseil fédéral a décidé de s’abstenir lors du vote au Conseil de sécurité de l’ONU sur la demande palestinienne. Cette décision a fait suite à une évaluation complète de la situation géopolitique globale et à la consultation des présidents des commissions de politique extérieure des Chambres fédérales, selon l’art. 152, al. 4 de la loi sur le Parlement. La Suisse estime qu’il serait mieux de procéder à l’adhésion de la Palestine aux Nations Unies en tant que membre à part entière à un moment où une telle mesure s’insérerait dans la logique d’une paix émergente.
La Suisse demeure attachée à la solution à deux États. Le Conseil fédéral est convaincu, comme cela a été souligné dans la stratégie MENA 2021-2024, que seule une solution à deux États négociée par les deux parties, conformément au droit international et aux paramètres convenus au niveau international, peut conduire à une paix durable au Proche-Orient.
Déclaration de la Suisse après le vote, Conseil de sécurité de l'ONU, 18.04.2024
18.04.2024 – Proche-Orient : la solution à deux Etats est la base d'une paix durable
Dans le cadre d'un débat ministériel, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur la situation actuelle au Proche-Orient. Au vu des derniers développements et de l'escalade de la spirale de la violence, la Suisse a souligné dans sa déclaration la nécessité urgente de la désescalade et du respect du droit international. « Le respect de la Charte de l’ONU, du droit international humanitaire et des droits de l’homme doit guider toutes les parties aux conflits », a déclaré l'ambassadrice suisse à l'ONU au Conseil de sécurité.
Depuis les actes terroristes du Hamas du 7 octobre, que la Suisse condamne avec la plus grande fermeté, le Conseil de sécurité a adopté trois résolutions qui n'ont pas été appliquées. A New York, la Suisse a exigé aujourd'hui leur mise en œuvre immédiate. « Le cessez-le-feu exigé par la résolution du 25 mars exigé par la résolution 2728 n’a pas été respecté, tous les otages n’ont pas été libérés et de nombreux civils sont chaque jour victimes des combats », a rappelé l'ambassadrice suisse à l'ONU.
La situation humanitaire déjà dramatique dans la bande de Gaza se détériore à vue d'œil, une famine est imminente. L'aide humanitaire doit pouvoir être acheminée sans entrave par tous les points de passage possibles et distribuée dans tout Gaza, y compris dans le nord. En outre, la Suisse a réitéré sa demande de libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages restants.
Parallèlement, la situation en Cisjordanie ne doit pas être oubliée. La violence y a atteint un niveau record, notamment la violence des colons, que la Suisse condamne.
A New York, la Suisse a appelé toutes les parties au strict respect du droit international humanitaire. Elle reste convaincue que la base d'une paix durable au Proche-Orient repose sur une solution à deux Etats. Seule cette solution, négociée par les deux parties dans le respect du droit international, peut conduire à une paix durable entre Israéliens et Palestiniens. « La Suisse est prête à contribuer de manière constructive à une telle solution », a souligné l'ambassadrice suisse à New York.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 18.04.2024
17.04.2024 – Les jeunes jouent un rôle central pour la paix
Le 17 avril 2024, dans le cadre d'un débat ouvert, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur le rôle des jeunes pour la paix dans le bassin méditerranéen. La Suisse est convaincue de la nécessité d’offrir aux jeunes de bénéficier d'un environnement épanouissant dans lequel ils et elles peuvent contribuer à la cohésion sociale, à l'apaisement des tensions et à l'économie.
« Le destin de chaque nation dépend de sa jeunesse », dit un proverbe arabe, une langue parlée par de nombreux jeunes dans la région de la Méditerranée. Les jeunes y jouent un rôle important dans la promotion de la paix. De nombreux jeunes hommes et femmes du bassin méditerranéen ont grandi au milieu des guerres et des conflits, par exemple en Bosnie-Herzégovine, en Syrie ou au Proche-Orient. Aux conflits s'ajoutent d'autres défis comme le manque de perspectives économiques, les obstacles à la participation politique et les conséquences négatives du changement climatique, qui se font particulièrement ressentir dans le bassin méditerranéen.
Dans leur quête vers une vie meilleure, ces jeunes ont de plus en plus tendance à perdre confiance dans les institutions étatiques. L'absence de protection de l'État, les déplacements forcés ou les arrestations arbitraires sont autant de facteurs qui accélèrent cette perte de confiance. Malgré cela, de nombreux jeunes des pays méditerranéens font preuve de résilience et s'engagent pour un avenir meilleur. Leur résilience et leur élan sont des piliers centraux pour l'instauration d'une paix durable – une priorité de la Suisse pour son mandat au Conseil de sécurité de l'ONU.
« La volonté des jeunes à s'engager ne fait aucun doute. Ce qu'il faut, c'est la volonté des dirigeantes et dirigeants politiques à faire leur part », a déclaré l'ambassadrice suisse à l'ONU Pascale Baeriswyl au Conseil. Dans sa déclaration à New York, la Suisse a souligné les éléments nécessaires à la pleine participation et au développement du potentiel des jeunes : Autonomisation, valorisation et protection. Premièrement, les jeunes ont besoin de perspectives économiques durables pour favoriser la confiance et la participation politique. En Bosnie-Herzégovine, par exemple, la Suisse soutient les jeunes dans le développement de compétences professionnelles dans le cadre du projet « Youth for Change ». En outre, les barrières juridiques et institutionnelles doivent être levées pour que les idées des jeunes pour la paix soient entendues. Pour le Conseil de sécurité, cela pourrait signifier, par exemple, une meilleure mise en œuvre de ses résolutions sur la jeunesse, la paix et la sécurité à travers la création d’un plan d'action. Enfin, les jeunes ont besoin de plates-formes hors ligne et en ligne dans lesquelles ils et elles peuvent s'exprimer sans crainte de représailles. Les discours de haine et la discrimination doivent céder la place au dialogue interculturel et intergénérationnel.
05.04.2024 – Proche-Orient : réunion d'urgence sur une menace de famine et les attaques contre les travailleurs humanitaires
Le Conseil de sécurité de l'ONU a débattu, lors d'une réunion d'urgence aujourd'hui, de la grave insécurité alimentaire dans la bande de Gaza et des attaques contre les travailleurs humanitaires. La réunion a été, entre autres, convoquée par la Suisse. Malgré l'adoption de la résolution du 25 mars 2024 demandant un cessez-le-feu immédiat, les combats se poursuivent. Le manque d'accès à la nourriture et l'approvisionnement insuffisant en eau qui en résultent sont catastrophiques pour la population civile. Selon les données de l'UNICEF, la malnutrition chez les enfants dans la bande de Gaza n'a jamais atteint un niveau aussi précaire dans le monde.
Seule l'acheminement d’aide humanitaire peut y remédier. Mais l'insécurité généralisée et les restrictions de mouvement obligent les organisations humanitaires à suspendre leur travail. « La bande de Gaza est devenue l'endroit le plus dangereux pour les humanitaires », a souligné l'ambassadeur suisse Adrian Hauri et chargé d'affaires au Conseil de sécurité de l'ONU. La Suisse a exprimé à New York son profond respect pour tous les travailleurs humanitaires qui risquent leur vie chaque jour au Proche-Orient. « Nos pensées vont aujourd’hui aux organisations et familles des quelque deux cents travailleurs et travailleuses humanitaires qui ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre. Les attaques contre les humanitaires constituent une violation du droit international humanitaire et doivent cesser immédiatement », a déclaré Adrian Hauri.
La Suisse a rappelé au Conseil que la Cour internationale de justice avait exigé d'Israël qu'il coopère étroitement avec l'ONU afin de garantir l’acheminement par toutes les parties concernées des services de base et de l'aide humanitaire dont le pays a urgemment besoin. Elle a, en conséquence, de nouveau appelé les parties au strict respect du droit international, en particulier du droit international humanitaire et des droits de l'homme. La Suisse a aussi insisté sur la mise en application de toutes les résolutions sur le Proche-Orient adoptées par le Conseil de sécurité depuis l'escalade de la violence en octobre dernier. « Un cessez-de-feu immédiat est le seul moyen de ne pas perdre plus de vies civiles », a souligné l'ambassadeur suisse. En outre, tous les otages encore détenus à Gaza doivent être libérés immédiatement et sans condition.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Proche-Orient, Conseil de sécurité de l'ONU, 05.04.2024
04.04.2024 – Aggravation des conflits au Myanmar : la Suisse demande des mesures
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché sur la situation au Myanmar. Depuis le coup d'État militaire de 2021, le pays se trouve dans une profonde crise politique, sociale, économique et humanitaire. Dans différentes régions du pays, des groupes armés mènent depuis de nombreuses années une lutte contre l'armée. L'escalade constante de la violence a des conséquences catastrophiques pour la population civile. Des violations des droits de l'homme et des déplacements internes à grande échelle sont perpétrés dans tout le pays.
Au Conseil, la Suisse a condamné l'escalade des conflits armés depuis la prise de pouvoir par les militaires et a appelé au dialogue entre toutes les parties au conflit afin de trouver une solution politique. Les rapports indépendants selon lesquels de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité auraient eu lieu au Myanmar attisent la préoccupation. Au Conseil, la Suisse a appelé les parties au conflit à respecter leurs obligations en matière de droit international humanitaire et de droits de l'homme. Elle a en outre souligné à New York que toutes les parties sont tenues d’assurer un accès humanitaire rapide et sans entrave. La protection de la population civile et du personnel humanitaire et médical doit être garantie. En outre, l'étroite collaboration entre l'ONU et les acteurs régionaux tels que l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) est essentielle pour la médiation ainsi que pour la fourniture de l'aide humanitaire.
Dans sa déclaration, la Suisse a souligné que le Conseil de sécurité de l'ONU doit jouer un rôle plus actif dans l'instauration de la paix et de la sécurité au Myanmar. C'est pourquoi elle est résolument prête à soutenir les mesures du Conseil pour la réduction de la violence, la protection de la population civile et l'accès humanitaire.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Myanmar, Conseil de sécurité de l'ONU, 04.04.2024
02.04.2024 – Proche-Orient: frappe aérienne contre le consulat iranien à Damas
La Suisse condamne la frappe aérienne contre le consulat iranien dans la capitale syrienne Damas, qui a fait plusieurs morts et blessés. Cette frappe aérienne accroît considérablement le risque d'une escalade majeure dans la région. La spirale de l'escalade doit s'arrêter immédiatement. La Suisse appelle toutes les parties au dialogue et à la plus grande retenue afin d'éviter une nouvelle aggravation de la situation et de trouver une solution. La Suisse a également souligné cela aujourd'hui lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU à New York.
28.03.2024 – Le mandat du Groupe d’experts du Comité des sanctions contre la Corée du Nord ne sera pas prolongé
La prolongation du mandat du Groupe d’experts du Comité des sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a échoué aujourd'hui en raison de veto russe au Conseil de sécurité de l'ONU. Depuis 2006, le Conseil de sécurité impose des sanctions à la RPDC dans le but de mettre un terme à son programme d'armes nucléaires et de missiles. Les sanctions comprennent différentes mesures telles que des restrictions commerciales, des restrictions financières ou un embargo sur les armes, qui ont pour but de stopper le flux de ressources et de technologies qui pourraient être utilisées pour les programmes militaires de la RPDC.
Le Groupe est composé d’experts indépendants. Ils sont nommés par le Conseil de sécurité pour surveiller la mise en œuvre des sanctions du Conseil. Le rôle principal du Groupe est d'enquêter sur la mise en œuvre des sanctions et d'en faire rapport au Conseil de sécurité. Les experts recueillent des informations sur les violations potentielles, les analysent et recommandent des mesures pour faire appliquer les sanctions. Par son travail, le Groupe d'experts contribue à améliorer la mise en œuvre des sanctions.
La Suisse a soutenu à New York la résolution visant à prolonger le mandat du Groupe d'experts et regrette la décision prise aujourd'hui par le Conseil. Dans sa politique étrangère, elle s'engage activement contre la prolifération des armes nucléaires et continue d'assumer ses responsabilités au sein du Conseil de sécurité de l'ONU en tant que présidente du Comité des sanctions pour la RPDC. Dans ce rôle, la Suisse cultive le consensus entre les membres du Conseil et s’engage pour le fonctionnement du Comité dans un contexte de tensions politiques accrues. Elle poursuivra cet engagement après la décision prise aujourd'hui par le Conseil.
Déclaration de la Suisse après le vote, Conseil de sécurité de l'ONU, 28.03.2024
25.03.2024 – Proche-Orient : le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à un cessez-le-feu immédiat
Le 25 mars 2024, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution sur la situation au Proche-Orient. Le Conseil demande ainsi un cessez-le-feu immédiat jusqu’à la fin du ramadan et qui devrait aboutir sur un cessez-le-feu durable et soutenu. La résolution a été soumise au vote du Conseil de sécurité par la Suisse et les neuf autres membres non permanents du Conseil en tant que co-Penholders.
Après plusieurs vetos, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté aujourd'hui, pour la première fois depuis le 7 octobre 2023, une résolution demandant un cessez-le-feu immédiat au Proche-Orient. La Suisse, qui a joué un rôle déterminant dans la recherche d'une solution entre les membres du Conseil durant les négociations, se félicite de cette adoption. Au vu des conséquences dramatiques du conflit sur la population civile, il était indispensable que le Conseil de sécurité émette un appel clair.
La résolution contient d'autres requêtes, essentielles pour la Suisse : le Conseil réitère son exigence que toutes les parties respectent leurs obligations en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire et les droits de l'homme. La résolution exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, la protection de la population civile et la garantie de l'accès de l'aide humanitaire. En outre, le Conseil déplore tous les actes de terrorisme et rappelle que les prises d'otages sont interdites par le droit international.
Dans sa déclaration après le vote, la Suisse a souligné l'importance de cette résolution. Elle s'attaque aux besoins les plus urgents sur le terrain et doit être mise en œuvre sans délai, ceci dans la perspective d'un cessez-le-feu durable et soutenu. La Suisse a réitéré à New York sa condamnation des actes terroristes du Hamas du 7 octobre et a souligné une nouvelle fois que la solution des deux États est la seule condition pour assurer la paix et une cohabitation digne et sûre d’Israël et de la Palestine en tant qu’États voisins.
La Suisse a œuvré sans relâche avec tous les membres du Conseil pour permettre l'adoption de cette résolution. La décision prise aujourd'hui par le Conseil souligne l’influence que les membres non permanents du Conseil peuvent exercer malgré les blocages pour permettre au Conseil de sécurité d'assumer son mandat de maintien de la paix et de la sécurité internationales.
22 .03.2024 – Proche-Orient : la résolution des États-Unis échoue au Conseil de sécurité de l'ONU en raison d'un double veto
Une résolution présentée par les États-Unis sur la situation au Proche-Orient a échoué aujourd'hui au Conseil de sécurité de l'ONU en raison du veto de la Russie et de la Chine. La résolution soulignait la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza. Pour atteindre cet objectif, la résolution soutenait les négociations diplomatiques en cours, menées par les États-Unis, le Qatar et l'Égypte. Cette résolution exigeait également, entre autres, que les parties respectent leurs obligations en vertu du droit international et appelait à une augmentation de l'aide humanitaire. La Suisse estime qu'il est nécessaire de mettre en place un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Une telle mesure doit notamment faciliter la libération des otages et l'acheminement immédiat de l'aide humanitaire vers et à l'intérieur de la bande de Gaza. La Suisse a soutenu la résolution à New York et en regrette le dénouement. Il est urgent que le Conseil de sécurité appelle les parties à respecter le droit international humanitaire et à protéger la population civile.
Dans sa déclaration après le vote, la Suisse a souligné que l'adoption de cette résolution aurait constitué un appel clair aux parties pour qu'elles respectent pleinement leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l'homme. La résolution aurait également incité à œuvrer en faveur d’un cessez-le-feu durable, près de six mois après les actes de terreur perpétrés par le Hamas, que la Suisse a condamnés. En outre, la résolution aurait souligné l'importance cruciale d'une solution à deux États, seule base pour la paix et la sécurité dans la région
Déclaration après le vote de la résolution des États-Unis, Conseil de sécurité de l'ONU, 22.03.2024
18.03.2024 – Haïti: la population civile souffre de la violence entre gangs
La situation sécuritaire en Haïti se détériore de façon significative. Les gangs criminels contrôlent de vastes zones de la capitale Port-au-Prince et étendent leur influence à d'autres régions du pays. La violence entre gangs, les expulsions, les violations des droits de l'homme, les enlèvements et les violences sexuelles sont en nette augmentation et minent la paix, la stabilité et la sécurité en Haïti et dans la région. L'escalade de la violence, qui a récemment conduit à la libération de milliers de prisonniers de différentes prisons, a des conséquences catastrophiques sur la population civile. Selon les chiffres de l'ONU, plus de cinq millions de personnes sont menacées de famine aiguë en Haïti.
En octobre dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé l'envoi d'une mission multinationale d'assistance à la sécurité en Haïti. Alors que le Kenya s'est déclaré prêt à diriger la mission de police, l'envoi a été retardé en raison de processus politiques internes. Face à l'aggravation de la situation en Haïti, le Conseil de sécurité a récemment débattu de la situation de crise à trois reprises en l'espace de deux semaines. La semaine dernière, le Conseil a appelé, dans une déclaration, les acteurs concernés à agir. Il a condamné la violence et a demandé aux bandes armées de mettre immédiatement fin à leurs actions déstabilisatrices. Le Conseil a également exprimé son souhait de voir la mission du Conseil de sécurité se rendre en Haïti dès que possible. En outre, le Conseil a souligné la nécessité de créer des conditions de sécurité qui permettent un processus politique inclusif et des élections libres et équitables en Haïti. La semaine dernière, il a été annoncé qu'un conseil présidentiel et un Premier ministre intérimaire remplaceront le Premier ministre démissionnaire Ariel Henry. Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est à nouveau réuni aujourd'hui pour des consultations à huis clos. La Suisse s'engage pour que le Conseil continue à soutenir Haïti dans sa quête de paix, de stabilité et de sécurité. Sur place, la coopération suisse au développement poursuit son soutien à la population haïtienne.
15.03.2024 – Le Conseil de sécurité de l'ONU prolonge la mission de l'ONU en Afghanistan
Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé à l'unanimité le mandat de la Mission des Nations unies en Afghanistan (MANUA) pour une année supplémentaire. L'Afghanistan est confronté à une multitude de crises complexes qui touchent l'économie ainsi que les droits de l'homme et en particulier les droits des femmes. En outre, les conséquences du changement climatique représentent un sérieux défi pour le pays. La lutte croissante pour l'eau a exacerbé les conflits, l'instabilité et l'insécurité au-delà des frontières de l'Afghanistan. En outre, le pays souffre fortement d'une crise humanitaire. Près de 20 millions de personnes dépendent de l'aide humanitaire.
La Suisse a soutenu la résolution au sein du Conseil et s'est félicitée de son adoption aujourd'hui. La MANUA joue un rôle important pour la population civile en Afghanistan. Elle fournit une aide humanitaire en Afghanistan, promeut les droits de l'homme, protège les enfants touchés par les conflits armés et soutient l'égalité de genre. La mission est également chargée de promouvoir les domaines du développement et de la gouvernance en Afghanistan, notamment l'État de droit. Tous occupent une place centrale dans la politique étrangère de la Suisse. Sur place, la Suisse s'engage avec des organisations partenaires comme l'ONU, le CICR et des ONG pour réduire la souffrance humaine.
12.03.2024 – Les femmes jouent un rôle clé dans la réalisation de la paix et de la sécurité
En marge de la 68e session de la Commission de la condition de la femme (CSW) de l'ONU, la présidente de la Confédération Viola Amherd a participé à une réunion informelle du Conseil de sécurité de l'ONU en formule «Arria» sur le thème «Femmes, paix et sécurité». La Suisse a organisé cette réunion. «Pour la Suisse, il n'y a aucun doute : la paix est indissociable de l'égalité des sexes et des droits des femmes», a souligné la présidente de la Confédération à New York. Leur participation aux processus de paix, à la prévention des conflits et à la reconstruction après les conflits est essentielle.
Dans le cadre de sa priorité «Promouvoir une paix durable», la Suisse poursuit l'objectif de renforcer la participation des femmes, sur un pied d'égalité, aux efforts de paix et de sécurité internationales. Au vu de la situation politique mondiale actuelle, ce n'est pas une tâche facile. La Convention de l'ONU sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) constitue aujourd'hui le principal cadre normatif pour les droits des femmes et des filles au niveau mondial. «Elle doit être respectée et mise en œuvre, notamment dans le cadre de nos discussions au Conseil de sécurité», a souligné la présidente de la Confédération. Un autre instrument est la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que les neuf autres résolutions consécutives sur le thème «Femmes, paix et sécurité». La Suisse est l'un des premiers pays à avoir adopté un plan d'action national pour la mise en œuvre de ces résolutions. Afin de garantir les droits des femmes et des filles en tout temps, en temps de paix comme en temps de conflit, Viola Amherd a demandé lors de la réunion du Conseil d'aujourd'hui que les synergies entre la CEDAW et l'agenda «Femmes, paix et sécurité» soient renforcées. La Suisse vise ainsi également à renforcer les liens entre la Genève internationale, ville hôte des organisations des droits de l'homme de l'ONU, et New York, siège du Conseil de sécurité.
11.03.2024 – Proche-Orient : la violence sexuelle constitue une grave violation du droit international humanitaire
Lors de sa réunion d'aujourd'hui, le Conseil de sécurité des Nations unies a examiné le rapport de la représentante spéciale des Nations unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Pramila Patten, publié le 4 mars à la suite de sa visite en Israël et dans les territoires palestiniens occupés. Selon ses déclarations, il y a des raisons de croire que des femmes et des filles ont été violées et torturées en divers endroits dans le cadre des attaques terroristes du 7 octobre coordonnées par le Hamas et d'autres groupes armés. À New York, la Suisse a réitéré sa condamnation des actes terroristes et réitéré sa condamnation de toutes les violences sexuelles dans les conflits. Le rapport Patten part également du principe que les otages encore en captivité sont exposés à des violences sexuelles. À New York, la Suisse a réitéré son appel à leur libération immédiate et inconditionnelle.
La violence sexuelle dans les situations de conflit est une violation grave du droit international humanitaire et des droits de l'homme. « Il est donc impératif que le Conseil de sécurité condamne unanimement toutes les violences sexuelles liées aux conflits, dans le contexte du conflit au Moyen-Orient comme dans tous les conflits armés, et agisse pour empêcher qu'elles ne se reproduisent », a déclaré la représentante permanente adjointe de la Suisse auprès de l'ONU, Riccarda Chanda, lors de la réunion du Conseil de sécurité. Elle a également souligné que les responsables doivent être identifiés et tenus de rendre des comptes. L'accès aux organes compétents de l'ONU doit être garanti. La Suisse a attiré l'attention sur les enquêtes en cours de la Cour pénale internationale. Celles-ci visent à enquêter sur toutes les violations du droit international commises en Israël et dans les territoires palestiniens occupés depuis le 7 octobre.
La Suisse s'est également déclarée profondément préoccupée par les informations contenues dans le rapport sur les formes de violence sexuelle et sexiste à l'encontre des Palestiniens et Palestiniennes dans les centres de détention, lors des perquisitions et aux postes de contrôle. Elle a condamné le fait que les hostilités dans la bande de Gaza continuent de faire de nombreuses victimes civiles, dont près de 9000 femmes. Selon l'ONU, 95 % des mères ne mangent pas à leur faim. Lors de la réunion du Conseil d'aujourd'hui, la Suisse a réitéré la nécessité d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza pour libérer les otages, permettre l'accès de l'aide humanitaire et protéger les civils. « Le Conseil de sécurité doit à tout prix mettre fin à la spirale de violence actuelle au Proche-Orient et relancer un processus de dialogue en vue d'une solution politique à ce conflit, dans lequel les femmes jouent un rôle décisif », a déclaré la représentante de la Suisse à New York.
11.03.2024 – De bonnes méthodes de travail sont essentielles au bon fonctionnement du Conseil de sécurité de l'ONU
Le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté aujourd'hui de ses méthodes de travail dans le cadre d'un débat ouvert annuel. L'objectif de cette réunion, organisée à l'initiative de la présidence japonaise, était d'échanger sur la responsabilité, la transparence et l'efficacité du Conseil afin qu'il puisse mieux remplir son mandat de maintien de la paix et de la sécurité dans le monde. Cette préoccupation est centrale pour la Suisse, étant donné sa priorité de « renforcer l'efficacité du Conseil de sécurité ». Les membres non permanents du Conseil (Elected Ten, E10) – dont la Suisse – se sont exprimés lors du débat dans une déclaration commune.
Les E10 ont souligné à New York leur détermination à faire en sorte que le Conseil puisse remplir son mandat efficacement, surtout en ces temps difficiles. Dans leur déclaration, les E10 ont souligné la nécessité de renforcer la coopération du Conseil avec d'autres organes des Nations unies, comme l'Assemblée générale. Un autre point souligné a été la participation égale des femmes et l'intégration d'une perspective de genre dans toutes les méthodes de travail. Les perspectives de la société civile doivent également être prises en compte. Les E10 ont également souligné l'importance des sanctions ciblées en tant qu'instrument important du Conseil. En outre, les E10 se sont montrés préoccupés par l'utilisation fréquente du veto, ce qui a empêché l'adoption de résolutions importantes au cours des derniers mois. Cela peut limiter la confiance dans le Conseil de sécurité. Conformément au code de conduite du groupe ACT (Accountability, Coherence and Transparency Group), ils ont appelé à la retenue dans l'utilisation du veto, en particulier dans les cas qui exigent des mesures pour prévenir et mettre fin à des atrocités de masse.
Dans le cadre du débat ouvert, la Suisse a également participé à une déclaration du groupe ACT, qui s'engage pour un Conseil de sécurité de l'ONU transparent, efficace, efficient et inclusif et qui est coordonné par la Suisse.
Déclaration des E10 sur les méthodes de travail du Conseil de sécurité de l'ONU, 11.03.2024 (en)
07.03.2024 – Soudan : le Conseil de sécurité de l'ONU demande un cessez-le-feu par résolution
Le Soudan est le théâtre de l'une des pires catastrophes humanitaires actuelles. Suite à l'escalade du conflit en avril 2023 entre l'armée soudanaise (SAF) et les « Rapid Support Forces » (RSF), près de 25 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire selon les chiffres de l'ONU. Elles manquent de tout, notamment de nourriture, d'eau, d'abris et de soins médicaux.
Dans ce contexte, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution exigeant une cessation immédiate des hostilités pendant le mois de jeûne du Ramadan, qui débute le 10 mars. Le Conseil appelle en outre les parties au conflit à s'efforcer de trouver une solution durable au conflit, à respecter strictement le droit international humanitaire et à permettre un accès sécurisé, rapide et sans entrave à l'aide humanitaire.
La Suisse a soutenu la résolution à New York parce qu'elle reflète trois aspects prioritaires pour elle. Il s'agit notamment de la protection de la population civile, de l'amélioration de la situation humanitaire et de la recherche d'une solution politique au conflit. Au Conseil de sécurité, la Suisse a souligné qu'elle était profondément préoccupée par les rapports faisant état de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme. Cela inclut les violences sexuelles et ethniques. « Nous réitérons notre appel urgent aux SAF et aux RSF de cesser immédiatement les hostilités, de respecter leurs obligations en vertu du droit international et de protéger les civils », a déclaré l'ambassadrice suisse à l'ONU Pascale Baeriswyl le 7 mars lors d'un briefing du Conseil de sécurité sur la situation au Soudan.
La Suisse a salué le communiqué des autorités soudanaises du 5 mars, qui annule la décision prise en février de suspendre l'aide humanitaire transfrontalière en provenance du Tchad. Cette décision ouvre en outre d'autres points de passage frontaliers et certains aéroports à l'aide humanitaire. La Suisse a demandé hier au Conseil une mise en œuvre rapide de cette annonce : « L'acheminement transfrontalier reste essentiel pour atteindre un plus grand nombre de personnes. Nous continuons à demander aux parties d’autoriser et de faciliter un accès humanitaire à travers les frontières et les lignes de front. » Enfin, la Suisse a souligné la nécessité d'une solution négociée durable au conflit. Elle a appelé les parties au conflit à revenir immédiatement à des négociations sur un cessez-le-feu ainsi qu'à un dialogue politique crédible et inclusif. Dans ce contexte, la Suisse salue l'adoption de la résolution aujourd'hui.
Déclaration de la Suisse sur la situation au Soudan, Conseil de sécurité de l'ONU, 07.03.2024
27.02.2024 – Proche-Orient : insécurité alimentaire aiguë à Gaza
La crise alimentaire qui s'aggrave pour la population de Gaza était aujourd'hui au centre d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Cette réunion a été convoquée à la demande de la Suisse et de la Guyane, en leur qualité de points focaux conjoints au sein du Conseil sur le thème « Faim et conflit ». Selon les informations du Bureau humanitaire de l'ONU (OCHA), l'ampleur de l'insécurité alimentaire et le risque de famine qui en découle dans la bande de Gaza sont alarmants. L'escalade des hostilités au Proche-Orient depuis le 7 octobre est la cause principale de cette détresse aiguë. Les combats ont un impact négatif sur l'approvisionnement en eau, l'agriculture et la production de nourriture à Gaza. En raison des restrictions de mouvement et d'accès imposées dans le cadre du bouclage de la bande de Gaza en place depuis 2008, la situation était déjà préoccupante auparavant en raison de la pauvreté qui y règne. Selon OCHA, une personne sur quatre à Gaza est aujourd'hui touchée par la malnutrition sévère – ce qui représente plus d'un demi-million de personnes. Les enfants, les femmes enceintes et allaitantes, les personnes handicapées et les personnes âgées sont ainsi exposés à un risque de mortalité particulièrement élevé.
Cette situation dramatique est encore aggravée par les restrictions considérables imposées aux transports de denrées alimentaires dans et à l'intérieur de la bande de Gaza. Au Conseil de sécurité, la Suisse a rappelé à Israël qu'il devait mettre en œuvre les mesures ordonnées par la Cour internationale de justice le 26 février 2024. La Cour exige notamment d'Israël qu'il garantisse l'approvisionnement de base dont la population palestinienne a urgemment besoin et qu'il permette une aide humanitaire rapide et sans entraves. Dans ce contexte, la Suisse a appelé toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, y compris l'interdiction de recourir à la faim comme arme de guerre, et à protéger la population civile.
« Nous, les membres de ce Conseil, nous devons utiliser notre influence et prendre des mesures pour éviter une famine et pour sauver des vies », a souligné le représentant de la Suisse au Conseil de sécurité. Un cessez-le-feu humanitaire immédiat est nécessaire de toute urgence. Avec la résolution 2417 de 2018, le Conseil de sécurité de l'ONU condamne fermement l'affamement de la population civile et le refus illégal de l'accès à l'aide humanitaire comme tactique de guerre. La Suisse a déclaré au Conseil qu'elle restait prête à collaborer avec tous les membres du Conseil pour trouver une solution politique qui mette fin aux souffrances des p