Le point des diplomates
Diplomates et cadres du DFAE donnent leur vision d’un sujet d’actualité dans l’une des rubriques de la newsletter de Communication DFAE, intitulée «Le point des diplomates». Découvrez leur texte en intégralité.
Diplomates et cadres du DFAE donnent leur vision d’un sujet d’actualité dans l’une des rubriques de la newsletter de Communication DFAE, intitulée «Le point des diplomates». Découvrez leur texte en intégralité.
Tous les deux mois, diplomates et cadres du DFAE prennent la plume pour donner leur point de vue sur une thématique d’actualité et d’importance pour le département.
Représentant permanent de la Suisse auprès de l’Office des Nations Unies et des autres organisations internationales à Genève et secrétaire général de la 34ème Conférence internationale de la Croix Rouge et du Croissant Rouge
Les Conventions de Genève m’accompagnent au quotidien. Pas seulement parce qu’elles marquent le point de départ historique du multilatéralisme moderne, mais aussi parce qu’elles sont l’expression même de la volonté de préserver l’humanité, toujours et partout dans le monde. Je les perçois comme une source de responsabilité et d’inspiration dans presque tous les dossiers que je suis appelé à traiter, quel que soit le domaine concerné: droit international humanitaire, droits de l’homme, réfugiés, santé mondiale, défis posés par les nouvelles technologies et tant d’autres.
Les Conventions de Genève de 1949 ont été adoptées au lendemain des horreurs commises lors des deux guerres mondiales. Elles sont les seuls traités internationaux que tous les États du monde se sont engagés à respecter. Chaque jour, elles font la preuve de leur utilité dans d’innombrables contextes, par exemple lorsqu’une ambulance est autorisée à accéder à une zone de combat ou lorsqu’un prisonnier de guerre reçoit la visite d’une déléguée du CICR.
Les célébrations du 75ème anniversaire des Conventions de Genève s’inscrivent toutefois dans une époque marquée par une multiplication des conflits armés et des allégations d’atrocités commises dans ce cadre-là. D’où l’importance, à l’occasion de cet anniversaire, de rappeler le caractère fondamental de ces conventions.
La 34ème Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui se tiendra à Genève du 28 au 31 octobre 2024, nous invite elle aussi à la réflexion. Y participeront les parties aux Conventions de Genève (États) ainsi que les membres du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (les sociétés nationales, leur fédération internationale [FICR] et le Comité international de la Croix-Rouge [CICR]). Face aux bouleversements et aux incertitudes qui pèsent sur le monde, les parties sont appelées à réaffirmer leur attachement au cadre réglementaire existant, mais aussi à chercher des réponses aux nouveaux défis sociétaux et technologiques, comme le recours aux technologies numériques dans les conflits armés ou les efforts pour adapter encore mieux l’aide humanitaire aux besoins locaux. Un autre objectif consistera à améliorer l’identification et l’anticipation des catastrophes humanitaires et à limiter leur impact par l’adoption de mesures appropriées.
La Suisse soutient la conférence de diverses manières, notamment en me confiant dans ce cadre une fonction consultative en qualité de secrétaire général (désigné). En ce qui me concerne, je peux dire que la boucle est bouclée, puisque j’ai commencé ma carrière diplomatique en tant que collaborateur de l’unité du DFAE compétente en matière de droits de l’homme et de droit international humanitaire (Conventions de Genève). Auparavant, j’avais eu l’occasion d’apprendre à connaître et à apprécier le travail accompli par le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge lors des missions que j’ai effectuées sur le terrain, notamment en Namibie, où des délégués du CICR assuraient une protection humanitaire de part et d’autre de la frontière avec l’Angola, ou dans la péninsule coréenne, où les bureaux des deux Sociétés nationales de la Croix-Rouge situés dans la ville frontalière de Panmunjom constituent aujourd’hui encore l’un des rares canaux de communication entre le Nord et le Sud.
Le lien de proximité particulier que la Suisse entretient avec le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge m’a accompagné aux quatre coins du monde dans ma fonction de diplomate. Mais c’est bien sûr à mon poste actuel, à Genève, que je le perçois le mieux. Ici, je me rends compte chaque jour à quel point le prestige du mouvement et surtout du CICR rejaillit sur la Suisse, mais aussi à quel point les attentes des autres États à l’égard de la Suisse sont élevées et combien ils observent attentivement la manière dont nous nous comportons en tant que partie aux Conventions, État hôte et pays donateur. Le 75ème anniversaire des Conventions de Genève et la 34ème Conférence internationale nous donnent donc aussi l’occasion de montrer à quel point nous avons à cœur d’assumer cette responsabilité particulière.
Dernière mise à jour 27.08.2024
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