«Les accords bilatéraux nous apportent liberté et prospérité»
Lors du live chat du journal 20 minutes, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a répondu aux questions des lecteurs sur l’initiative de limitation. L’acceptation de l’initiative serait préjudiciable à la place économique suisse, a-t-il déclaré.
Le conseiller fédéral Ignazio Cassis répond aux questions sur l’initiative de limitation lors d’un live chat organisé par 20 minutes. L’acceptation de l’initiative serait préjudiciable à la place économique suisse, met-il en garde. © DFAE
Le 27 septembre 2020, les citoyens suisses se prononceront non seulement sur les avions de combat, la loi sur la chasse, la déduction fiscale pour enfants et le congé de paternité, mais aussi sur le maintien de la libre circulation des personnes. L’acceptation de l’initiative populaire fédérale «Pour une immigration modérée» (initiative de limitation) mettrait non seulement fin à l’accord sur la libre circulation des personnes, mais entraînerait aussi la dénonciation automatique des sept accords de base entre la Suisse et l’UE conclus dans le cadre des Bilatérales I.
Ces accords, notamment ceux qui portent sur le transport aérien, la conformité des produits industriels ou la recherche, sont cependant «adaptés à nos besoins et nous apportent liberté et prospérité», a relevé le conseiller fédéral Ignazio Cassis lors du live chat de 20 minutes. «Nous ne pouvons pas simplement les jeter par-dessus bord et accepter des années d’incertitude.»
Lors du live chat, certaines questions ont porté sur la forte activité du secteur de la construction et sur la saturation du réseau de transport et de communication en Suisse. Selon un participant, les infrastructures routières et les transports publics atteignent leurs limites. Mais l’acceptation de l’initiative n’y changerait rien, a répondu le conseiller fédéral Ignazio Cassis. Il faut savoir que la mobilité de la population a progressé, dans la vie professionnelle comme dans les loisirs, une évolution à laquelle l’initiative n’apporte aucune solution.
Toutefois, l’ampleur de l’immigration en Suisse est surtout déterminée par les besoins en main-d'œuvre de l’économie: «Le Conseil fédéral n’autorise que l’immigration nécessaire à l’économie», a précisé le conseiller fédéral Ignazio Cassis. L’acceptation de l’initiative affaiblirait cependant l’économie, «en particulier nos PME qui exportent leurs produits vers le marché européen». La prospérité de la société tout entière s’en trouverait réduite.
Et en cas de rejet de l’initiative, la voie serait-elle libre pour l’accord-cadre avec l’UE? Le chef du DFAE a répondu à cette question par la négative. L’initiative de limitation vise la suppression de l’accord sur la libre circulation des personnes et donc celle des sept accords de base relevant des Bilatérales 1. Si elle était rejetée, la situation actuelle serait maintenue. «Les questions liées à l’accord-cadre ne seraient reprises que par la suite», a déclaré le conseiller fédéral Ignazio Cassis. À la fin du live chat, il a remercié les participants de leurs nombreuses questions: «C’est cela, une démocratie directe vivante! Pour moi, cet échange a été un plaisir!»