Quel a été votre parcours scolaire et académique ?
Pour mes études primaires, j’ai été à l’école publique. Pour les études supérieures, j’ai fait l’école prépa pendant une année, que je n’ai pas forcément appréciée. Ensuite, je suis allé à l’école d’architecture à l’ENAU. J’ai enchaîné avec des stages dans deux bonnes agences à Tunis dans lesquelles j’ai travaillé deux années. Puis en 2020, je devais m’installer à Rotterdam pour travailler dans l’agence de mes rêves mais la vie en a fait autrement, COVID-19 oblige ! Pendant ce temps-là, j’étais en contact avec un ami proche installé en Suisse. C’est lui qui m’a insufflé l’idée de partir en Suisse. Indépendamment de cela, j’appréciais déjà beaucoup d’architectes helvétiques. Je me suis alors dit : « Pourquoi pas ? », et j’ai envoyé une candidature spontanée. En plein COVID-19, mon profil a plu à un grand bureau d’études à Genève, qui m’a alors proposé de le rejoindre. C’est ainsi qu’a commencé ma première expérience professionnelle en Suisse.
Que faites-vous aujourd’hui ?
J’ai passé à peu près deux ans dans cette agence avant de viser encore plus grand. Je travaille aujourd’hui chez Richter Dahl Rocha architectes, à Lausanne. Culturellement parlant, c’est le graal. Il y a des Argentins, des Américains, des Espagnols et autre.... Je suis le premier Maghrébin à rejoindre le bureau. Au tout début, on m’avait accepté pour un stage. On m’a accordé une grande confiance durant cette période et j’ai pu accomplir en 9 mois ce que d’autres n’avaient pas pu faire en quelques années.
Dans quels types de projets étiez-vous impliqué ?
Parmi les projets auxquels j’ai pu participer, il y avait l’extension de la Fédération internationale du motocyclisme. La palette de projets est très diverse, ça va de la maison individuelle, aux infrastructures publiques. Pour un architecte, il est important de découvrir le monde. Il faut vraiment toucher à tout, s’enrichir culturellement, voir des choses différentes de ce que l’on fait d’habitude.
Gardez-vous un lien avec la Tunisie ?
Je ne veux pas perdre contact avec la Tunisie ! Fin 2022, j’y ai monté une agence. L’idée est de faire le pont entre les deux pays. Après environ 6 mois de travail, pour des raisons familiales, j’ai dû travailler depuis Tunis et faire des va-et-vient. Durant cette période, j’ai constaté qu’il y aurait beaucoup à faire. Mon expérience professionnelle en Suisse m’a fait réaliser beaucoup de choses. Même si le marché est difficile en Tunisie, il y a une grande marge de manœuvre pour tenter de nouvelles expériences.
Des projets qui vous ont marqué ?
Beaucoup. Hormis l’extension de la Fédération internationale du motocyclisme, il y a un projet de surélévation de logements à Genève. Un défi structurel et urbanistique important en raison de l’échelle du bâtiment existant. J’ai travaillé quelques mois sur ce projet, mais l’expertise de mes collègues les plus expérimentés m’a été indispensable pour le bon déroulement du projet.