Comment la Suisse tient-elle concrètement les engagements qu’elle a pris en matière de coopération internationale?

La Direction du développement et de la coopération (DDC) est chargée de coordonner l’aide au développement et l'aide humanitaire de la Confédération. À cette fin, elle dispose des instruments suivants: 

• coopération multilatérale au développement;

• coopération bilatérale au développement;

• aide humanitaire et Corps suisse d’aide humanitaire (CSA);

• coopération avec les États d’Europe de l’Est et de la CEI.

La coopération internationale comporte toute une série de tâches qui ont été développées en réaction à des circonstances très diverses et qui se complètent. La coopération avec l’Europe de l’Est est née par exemple en réaction à la chute du Mur de Berlin. Les anciens États socialistes avaient besoin d’un soutien pour convertir leurs systèmes centralisés en économies de marché fondées sur des principes démocratiques (transition). L’Aide humanitaire accorde une attention particulière aux mesures visant à sauver des vies en situation d’urgence et à la reconstruction faisant suite à des catastrophes ou à des conflits. La Coopération globale se concentre sur les défis planétaires tels que le changement climatique ou la sécurité alimentaire tandis que la Coopération Sud déploie des activités visant à faciliter l'accès des groupes de population défavorisés à des emplois, des revenus, une formation et des services de santé et à encourager une croissance durable.

La coopération bilatérale désigne la coopération au développement au niveau des projets et des programmes et le soutien aux pays partenaires sur le terrain. La coopération au développement bilatérale a beaucoup changé ces dernières années. De nouvelles formes de coopération ont émergé : il s’agit notamment des actions coordonnées de plusieurs donateurs ou des contributions directes au budget national d’un État dans un domaine spécifique, celui de la santé par exemple. Par la transmission de savoir-faire, l’apport de technologies et les contributions financières, la Suisse aide les pays en développement à venir à bout de leurs problèmes par eux-mêmes de manière efficace. Les pays partenaires accomplissent cependant eux-mêmes les prestations principales.

Du fait de l’importance croissante des défis planétaires que les pays ne peuvent relever à eux seuls, la coopération multilatérale devient de plus en plus complémentaire des relations bilatérales. 

Par coopération multilatérale s’entend l’engagement de la Suisse au sein d’institutions telles que l’ONU, la Banque mondiale, les banques de développement régionales ou des réseaux mondiaux. La Suisse collabore au premier chef avec treize organisations multilatérales de développement et cinq organisations de l'aide humanitaire multilatérale. Ces organisations sont d’assez grande envergure, disposent d’un savoir-faire reconnu et présentent des avantages indéniables s’agissant de la coordination et de la mise en œuvre de mesures internationales. En se concentrant sur certaines organisations, la Suisse se donne les moyens d’en faire un suivi efficace et d'entretenir un dialogue productif avec chacune d’elles. 

La Suisse est représentée dans les principales banques de développement et organisations multilatérales. Elle siège dans leurs organes directeurs et participe à l’élaboration de normes internationales.

Elle sélectionne les organisations avec lesquelles elle collabore sur la base de quatre critères:

1. les intérêts économiques et les intérêts de politique étrangère de la Suisse;

2. l’importance de ces organisations pour la politique suisse de développement;

3. les résultats obtenus par ces organisations;

4. les possibilités d’influence sur la politique et les stratégies de ces organisations.

La coopération multilatérale est un instrument important de la coopération au développement suisse. 22% des fonds sont alloués à des organisations multilatérales sous forme d’aide globale (contributions aux ressources de base). 78% vont à la coopération bilatérale, dont un cinquième sont consacrés à des projets locaux bilatéraux réalisés par des organisations multilatérales.

Coopération multilatérale

À des besoins divers doivent répondre différents types de connaissances et de compétences. La Suisse met tout en œuvre pour que son aide au développement produise les effets escomptés. Pour la réalisation de ses projets, elle mandate donc des organisations partenaires spécialisées à l'étranger ou sur son territoire. Des thématiques aussi diverses que la recherche, les évaluations ou la coordination internationale requièrent également des compétences diverses. Qu’il s'agisse de petites œuvres d’entraide ou de grandes ONG internationales, la Suisse s’efforce de collaborer avec les partenaires les plus compétents pour toutes les activités.

La Suisse collabore avec différents partenaires dans le domaine de la coopération au développement: organisations onusiennes, œuvres d’entraide ou secteur privé. Une collaboration peut, selon le contexte, présenter différents avantages. Parfois, la Suisse est tout simplement d’un gabarit insuffisant pour mettre en œuvre seule des projets et des programmes. Dans d’autres cas, il est opportun de travailler avec des organisations locales qui connaissent mieux les particularités du terrain et disposent sur place d'un bon réseau. Qu’il s’agisse de la coopération avec de grandes organisations ou avec le secteur privé, l’objectif consiste souvent à obtenir un effet de levier important avec les moyens engagés.

Partenariats et mandats

La croissance économique est une condition essentielle à la prospérité et au développement. Mais la croissance ne peut à elle seule réduire les disparités économiques et sociales et, quand elle est au rendez-vous, c’est souvent au détriment de l’environnement. Pour promouvoir le développement durable, la Suisse mise sur des partenariats avec le secteur privé, notamment des partenariats public-privé pour le développement (PPPD). 

Depuis près de dix ans, la Direction du développement et de la coopération (DDC) travaille en collaboration avec des entreprises partenaires, principalement des entreprises suisses. Bon nombre d’entre elles ont des activités à l’international et ont un intérêt à ce que les couches pauvres de la population aient un meilleur accès aux marchés. Pour durer, les partenariats avec le secteur privé doivent créer des situations dans lesquelles tout le monde est gagnant et permettre de concilier des intérêts de développement et des intérêts d’entreprise inscrits sur le long terme. Dans tous les partenariats public-privé, la DDC veille particulièrement à ce que les partenaires respectent les droits de l’homme.

Partenariats public-privé pour le développement – pour un impact plus fort

Pour mener à bien sa mission, la Direction du développement et de la coopération (DDC) s’appuie sur le savoir-faire et l’expérience d’organisations spécialisées. En Suisse, elle travaille la main dans la main avec des organisations non gouvernementales (ONG) qui sont actives depuis de longues années, qui disposent de compétences avérées et de solides connaissances, et qui sont indépendantes financièrement et bien ancrées dans la société. Ces partenariats contribuent au développement qualitatif de la coopération internationale et permettent de mieux sensibiliser la population aux questions liées à l’aide humanitaire et à la politique de développement. La DDC travaille, selon le contexte, avec des ONG locales, internationales ou suisses. 

Il existe deux formes de collaboration:

Mandats

La DDC définit des tâches, comme la mise en œuvre de programmes ou de projets, ou encore la fourniture d’un appui technique ou de conseils sur un thème particulier, puis confie à des ONG spécialisées les mandats d’exécution correspondants. Ces mandats font l’objet d’un appel d’offres. Les ONG intéressées sont invitées à soumissionner.

Contributions

La DDC verse des contributions pour soutenir les projets que planifient et réalisent les ONG en fonction de leurs compétences et qui sont placés sous l’entière responsabilité de ces dernières.

Partenariats avec des ONG

L’action de la Suisse en matière de coopération au développement se concentre sur certains pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et d’Europe de l’Est, et porte sur un nombre limité de domaines thématiques comme l’eau, la formation professionnelle, la santé ou encore la gouvernance. Les bureaux de coopération de la Direction du développement et de la coopération (DDC) sont responsables de la mise en œuvre des programmes sur place. Leur incombe également, entre autres, la conduite du dialogue mené avec les gouvernements, la société civile et les autres donateurs dans les pays partenaires.

Pays et régions prioritaires ‑de la DDC 2017

Les pays prioritaires de la coopération suisse sont définis dans le message sur la coopération internationale 2017-2020, adopté par le Parlement. Le choix s’opère en fonction de divers critères, comme les besoins avérés (pauvreté, vulnérabilité aux crises, etc.), les principes de bonne gouvernance, la valeur ajoutée de la contribution suisse ou encore les chances de succès de la coopération.

Besoin

Les pays et régions dans lesquels intervient la Direction du développement et de la coopération (DDC) comptent parmi les plus pauvres du monde et sont extrêmement vulnérables aux crises politiques, sociales et environnementales.

Efficacité et potentiel

La DDC travaille avec des pays qui offrent un cadre favorable et qui respectent les principes de la bonne gouvernance (état de droit, démocratie, droits de l’homme).

Avantages comparatifs

Forte de sa longue expérience en matière de lutte contre la pauvreté, la DDC s’engage là où elle est en mesure d’apporter une réelle valeur ajoutée. Elle est donc très active dans les domaines de la santé et de l’éducation, de l’eau, de la microfinance, de la protection des minorités et du renforcement d’institutions fondées sur l’état de droit.

Intérêts politiques de la Suisse

Les priorités géographiques sont définies en outre en fonction d’intérêts politiques à long terme ainsi que sur la base d’un consensus politique interne et d’une approche privilégiant des activités de coopération qui s’inscrivent dans la durée et la continuité.

La DDC intervient dans environ un tiers des pays les plus pauvres de la planète. Cette stratégie correspond à un compromis entre la volonté d’entretenir de bonnes relations avec tous les pays (universalité) et la nécessité d’avoir une masse critique pour garantir une utilisation efficace des moyens (concentration).

Pays et régions prioritaires ‑de la DDC 2017 

La durée du soutien est fonction de différents facteurs (p. ex. niveau de développement du pays concerné). Mais la Suisse n’intervient pas uniquement dans les pays les plus pauvres du monde. Soucieuse de contribuer à la résolution des défis mondiaux comme le changement climatique, elle participe également à des programmes globaux et se trouve impliquée, ce faisant, dans des activités menées dans des pays à revenus moyens.

Au 31 décembre 2016, la Direction du développement et de la coopération (DDC) soutenait 1128 projets et le SECO 320. La Suisse soutient donc au total 1448 projets au titre de la coopération au développement. La taille des projets varie selon les besoins. Au 31 décembre 2016, la DDC s’occupait de 371 grands projets, pour un montant de plus de 5 millions CHF (SECO: 145).

Des informations sur les projets de la coopération suisse au développement sont disponibles en ligne dans la banque de données de projets.

Banque de données de projets